Cette loi pensée par des pyromanes en responsabilité accélère la dérégulation des droits fondamentaux, et au passage s’approprie des symboles forts du ciment républicain, comme la loi sur la laïcité, dévoyée de sa vocation initiale d’empêcher le guidage des savoirs par l’église.
Ces pyromanes entendent désormais télé-guider les savoirs et les consciences en ouvrant de nouveaux canaux à la psychologie de masse.
Ce que révèle la note de synthèse du livre blanc de la sécurité intérieure : « l’action politique souhaite une culture du risque pour accompagner la résilience de la population ».
L’état joue un jeu dangereux en utilisant la sidération qui a suivi l’horreur des attentats, tout comme il utilise la pandémie actuelle pour installer une culture du risque qui engendre de la peur dans la population, et développe une paranoïa qui nourrit des discours complotistes, qui à leur tour font leur part dans cette déconstruction des savoirs.
La culture du risque est une réponse de pyromanes à des questions qui méritent un soin tout particulier, et non la répression de droits fondamentaux, comme celui d’être informé par une presse libre et indépendante.
L’état joue un jeu dangereux qui menace la démocratie, et il le fait en dévoyant ce qu’est l’esprit républicain et sa vocation à rassembler les citoyens autour d’un idéal commun, comme la laïcité ou la liberté d’expression.
Ce dévoiement est en réalité dicté par une élite décomplexée qui n’écoute plus les citoyens car elle n’entend plus rester dans le droit constitutionnel. Une élite qui a perdu le sens des réalités et étend cette dynamique de dérégulation à l’ensemble de nos institutions.
Et c’est là le second volet de cette loi de « sécurité globale ».
La culture du risque n’entend pas se limiter aux questions de sécurité, elle entend poursuivre une « logique d’écosystème » permettant « la promotion et la préservation de nos intérêts publics et industriels »
Il s’agit ici et maintenant d’associer la justice, l’armée, l’éducation, la transition écologique, pour accélérer la révolution numérique et promouvoir l’idéologie macroniste de la « start-up nation », une nation qui tourne le dos aux droits fondamentaux de manière à permettre la révolution permanente des techniques au profit d’une industrie doublement dangereuse pour l’homme et son éco-système, car extractiviste et intrusive à la fois. A l’opposé d’une pensée saine de ce que devrait être un éco-système pérenne et engagé pour la transition écologique. Et également à l’opposé d’une politique du soin, de manière urgente pour l’hôpital public, et tout aussi urgente pour une éducation populaire aux nouvelles technologies permettant de nous ré-approprier les outils essentiels à la survie de nos démocraties, à commencer par le droit d’être informé par une presse libre.