1994. Le Festival des Francophonies, dont je suis le conseiller technique, m'envoie éclairer un spectacle créé à Bamako, auteur et comédiens Maliens, mise en scène et technique Françaises.
Malgré le début de guerre civile, et les trois jours où nous restons barricadés dans le Centre Culturel Français, le spectacle est un succès.
Le Festival décide de le programmer à Limoges, et plus si affinités.
Mais deux des comédiens doivent être remplacés : un peu amateurs, pas tout à fait au niveau. Les metteurs en scène, Françoise et Michel, acceptent les conditions.
J'accueille l'équipe dans mon lieu de résidence pour une semaine de répétitions.
Les deux comédiens remplaçants, Maliens mais Parisiens, nous rejoignent. Ils se présentent à l'équipe de Bamako.
Quand l'un d'eux donne son nom, il s'attire cette réplique réflexe :
"Ah, donc tu es un esclave..."
Juste sur le nom qui dénote son ethnie d'origine.
Ca commence fort.
Bon courage pour instituer la démocratie à coups de Barkhane dans ces sociétés tribales. Je sens que ça vient.