Il y a quelques années, j'ai rencontré une amie sur Facebook, avec qui j'ai sympathisé.
Elle avait le goût d'écrire, comme moi, et elle m'a envoyé un petit livre qu'elle venait de publier, une histoire foutraque et très drôle sur Iggy Pop, qu'elle idolâtrait. Je lui ai envoyé un manuscrit en échange. Nous nous sommes téléphoné, en rigolant.
Quelques temps après, j'ai dû me rendre à Paris pour une démarche administrative. Elle m'a gentiment proposé de m'héberger chez elle pour la nuit. Je l'ai invitée au restaurant, dans son quartier que je connaissais bien, pour y avoir habité quelques années.
Au moment d'aller dormir, elle m'a raccompagné jusqu'à son appartement, puis a pris un petit sac, en m'annonçant :
-"Je te laisse. Je vais dormir chez mon éditeur.
-Mais pourquoi ? Il y a deux lits ? Je ne vais pas t'embêter.
-Oui, mais tu es un homme, donc un violeur potentiel.
-Ah. Je suis un violeur potentiel, et tu m'invites chez toi pour la nuit ?
-On se voit demain matin."
Pure logique féminine, qui continue à m'échapper.
C'était avant Me-Too et Balance-ton-porc. Les prémisses.
Hier une contributrice a demandé la dépublication d'on commentaire sur Médiapart où je disais que les clubs équestres sont remplis de petites filles et d'adolescentes, parce qu'avoir 400 Kg de muscles frémissants entre les cuisses, ça procure des sensations. Jusqu'à ce qu'elles découvrent les garçons (ou les filles, d'ailleurs) J'ai élevé deux filles férues d'équitation jusque vers 17 ans : Experience just talks.
"Commentaire Sexiste ! Je demande la dépublication !!" (D'autant plus drôle que c'est une citation d'un bouquin écrit par une femme)
Nous en sommes là. Si vous avez eu la malchance de naître avec un chromosome XY, la Loi s'applique :
-Article 1 : Tout est toujours de la faute des hommes (du Patriarcat, etc...ad lib)
-Article 2 : Dans tous les autres cas, on applique l'article 1
J'ignore tout de ce qui se passe dans la tête d'un violeur : c'est hors de mon champ de compréhension, comme payer pour faire l'amour.
Mais nous sommes tous soupçonnés, et même pas "présumés innocents".
Jadis, adolescent, j'ai étudié et aimé le sonnet de Louise Labé, qui, d'après Daniel Pennac, "enterre toute la poésie de son époque."
Le désir féminin est indispensable à la reproduction de l'espèce, mais cause de surpeuplement. Dilemme.
Maintenant, on n'enseigne plus Louise Labé. Dans les universités Californiennes, où une de mes amies est prof, on enseigne Virginie Despentes et Christine Angot dans le département "French Humanities". Pas encore Valerie Solanas, apparemment. Ca devrait venir.
Heureusement, elles ne se sont pas reproduites en captivité, pour propager à leur façon la "Culture du viol", qu'elles décrivent à longueur de bouquin.
A part une grève des bites et des langues, je ne vois pas de solution.
Mais je ne suis plus sur le marché : j'ai dépassé la soixantaine. Et je n'ai aucun besoin d'un vagin disponible.
Libéré de la "Tyrannie imbécile du désir", comme dit Milan Kundera.