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Billet de blog 18 septembre 2012

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Disparition

Pourtant hier soir nous avions pris de bonnes résolutions.  Genre comme tout le monde, mais les nôtres. Ce qui change tout.

Et ce matin, elle manque à l’appel. Un de ces vides dans la maison qui rappelle quand la neige est tombée, la nuit, par discrétion. Elle a disparu, Pérec n’y est pour rien. Et puis la neige en septembre, quand même…

Elle s’est barrée de ma vie, d’un simple trait. Pas un post it sur le frigo, pas un mot sur la table de nuit, pas plus sur la table de jour. L’écritoire n’est noir que d’hier soir. Même sur le miroir de la salle de bain : rien. Et des fois rien c’est beaucoup. Ça peut même être trop. Les voisins, les voisines, les cousines, triple rien.

C’est la traversée du désert et le vide sidéral réunis

. Seul espoir qui reste : la fin du monde annoncée en décembre prochain. Vous êtes au courant. Soulagement, place aux fourmis. Un grain de sable plus un grain de sable. Elles en feront un tas. De quoi rêver de châteaux en Espagne. Ah ! rêver que reviennent les rêves. Un seul être vous manque et la terre est peuplée tel l’enfer en pavés, y paraît.

Jacques a dit « l’impossible c’est le réel ».

Côté intello, ça se conçoit. Mais l’éprouver… le traverser, parce qu’il le faut bien,  c’est une autre paire de manches. Reste plus qu’à attendre. Même le téléphone pleure. Quel con ! Bon,  respirer, pas s’angoisser. Attendre. Le temps passant tout seul, pas la peine de le pousser.

Le soir est venu.

Puis un coup de sonnette inattendu, à la porte qui n’a rien demandé, mais se doit d’être concernée. Se lever, aller ouvrir, le bougeoir à la main, en chemise et bonnet de nuit, ben oui, et charentaises, françaises de rigueur. On sait jamais ?

 Oui des fois, on sait. C’était elle, ma chienne, qui revenait. Ma chienne de vie, disent certains qui ne doutent de rien. Mais c’est la mienne.

Il y a bien des chiens  d’aveugles, je vois pas pourquoi il n’y aurait  pas des chiennes  de vie.

Bon d’accord, dans la rue,

parler à un chien d’aveugle c’est normal, à une chienne de vie, un peu moins. Mais si vous avez un téléphone portable ?!  vous parlez tout seul, dans la rue, et personne ne s’en rend compte !

L’ami Georges a répondu : “ sauf les muets bien entendu “ !

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