jeancharleshouel201 (avatar)

jeancharleshouel201

Abonné·e de Mediapart

141 Billets

0 Édition

Billet de blog 26 novembre 2018

jeancharleshouel201 (avatar)

jeancharleshouel201

Abonné·e de Mediapart

« Make our buying power great again » (1)

Souvenons-nous du 6 février 1934. Ce jour-là des ligues factieuses ont tenté de mettre à bas la République. Emmanuel Macron avait sans doute en tête les morts et les blessés de la place de la Concorde de ce jour funeste quand il a évoqué le retour aux années trente. On n'en est pas là. Marine Le Pen n'arrive pas à la cheville d'un Maurras. On se console comme on peut.

jeancharleshouel201 (avatar)

jeancharleshouel201

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je viens de relire les comptes-rendus de presse et les conclusions des commissions d’enquête parlementaires créées après la journée tragique du 6 février 1934. Ce jour-là, place de la Concorde, des ligues factieuses, des groupes d’extrême droite et royalistes, à l’image de l’action française, sont partis à l’assaut du Palais Bourbon avec la ferme intention de déposer les représentants de la nation alors même que d’autres apprentis fascistes complotaient pour prendre le pouvoir. Il est vrai que Mussolini avait donné l’exemple et que Hitler était devenu chancelier.

Les forces de l’ordre, mal organisées, sous le commandement d’un préfet novice et dépassé, tirèrent sur la foule entraînant morts et blessés. La République résista mais pas le gouvernement Daladier dont le président du Conseil décida de démissionner. En faisant allusion à cette journée marquante de notre histoire, lors de sa conférence de presse de samedi soir, et après les incidents graves commis par des éléments incontrôlés, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a souligné le rôle ambigu de Marine Le Pen. Dans un tweet, la présidente du RN (ex-FN) s’est interrogée sur les raisons qui ont conduit le gouvernement à interdire toute manifestation sur les Champs Elysées, invitant de fait les Gilets jaunes à se rendre sur la célèbre avenue.

Je ne crois pas que Marine Le Pen ait jamais eu l’intention de renverser le gouvernement. Je ne crois pas non plus qu’un danger fasciste imminent menace la République. Mais en rappelant le 6 février 1934, le ministre de l’Intérieur réveille les mémoires et réaffirme ainsi que la démocratie est fragile et qu’un réflexe séditieux existe toujours dans l’ultra droite. Il ne faudrait pas pour autant que le gouvernement considère qu’il est quitte. La révolte contre l’impôt, l’augmentation des taxes, la stagnation — ou la baisse — du pouvoir d’achat demeurent des priorités dans l’esprit d’une grande majorité de Français. La paupérisation croissante oblige le Président de la République à constater qu’il n’existe pas que des premiers de cordée. On attend avec impatience et une certaine anxiété les annonces de demain. « Make our buying power great again » autrement dit en Français : « Rendez-nous un pouvoir d’achat consistant »

(1) « Rendez-nous un pouvoir d’achat consistant »

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.