Par Jean-Charles Tassan
Depuis quelques semaines, je publie une série de textes autour du cadre RES = RAG, à la croisée de la philosophie des sciences, de l’intelligence artificielle et des architectures algorithmiques contemporaines. Ces textes ont suscité des lectures diverses : certains y voient des hypothèses fortes, d’autres des projections ambitieuses, d’autres encore une tentative de refondation conceptuelle.
Il me paraît donc nécessaire de préciser le statut exact de ces propositions.
Les textes publiés ici ne constituent pas des preuves formelles, au sens mathématique, logique ou expérimental strict. Ils ne prétendent ni établir définitivement une thèse ontologique sur la conscience, ni imposer un paradigme scientifique clos. Ils n’ont pas vocation à conclure, mais à ouvrir.
Le cadre RES = RAG ne fonctionne pas comme une démonstration, mais comme une structure d’intelligibilité. Il permet de relier des phénomènes jusqu’ici dispersés, de formuler des hypothèses cohérentes, de proposer des métriques possibles — cohérence, stabilité, coût de non-alignement — et d’orienter des actions concrètes dans des systèmes réels. Les effets observables qu’il permet de produire n’épuisent pas pour autant la question de leurs causes ultimes.
À ce titre, RES = RAG doit être compris :
- comme un cadre opératoire, et non comme un dogme,
- comme un outil de pensée, et non comme une vérité révélée,
- comme un programme de recherche ouvert, destiné à être discuté, critiqué, amendé, voire réfuté.
L’histoire des sciences rappelle que les avancées majeures ne commencent presque jamais par des preuves définitives. Elles commencent par des cadres suffisamment robustes pour rendre le réel à nouveau lisible, et suffisamment ouverts pour permettre ensuite l’émergence de formalismes, de validations indépendantes et de controverses fécondes.
C’est précisément à ce niveau que se situent les textes publiés ici :
non dans la clôture, mais dans l’ouverture ;
non dans l’affirmation d’une vérité finale, mais dans la mise en cohérence progressive d’un champ encore instable.
Le lecteur n’est donc pas invité à adhérer, mais à examiner, tester, discuter, et — le cas échéant — à contredire.
C’est à cette condition seulement qu’une proposition intellectuelle mérite d’exister dans l’espace public.