Un jour que j'étais une enfant, je croisais pour la première fois une soutane.
Ignorant ce que c'était, je demandais à l'homme qui se trouvait dedans.
"C'est une soutane, et cela montre que je suis au service de Dieu mon enfant."
Je trouvais cela bizarre que Dieu prescrive nos vêtements, mais intimidée par cet air b'ienveillant je me gardai bien de répondre. Et comme je l'avais appelé "monsieur", il poursuivit en me disant :
"Tu dois donc m'appeler Mon Père mon enfant "
Une fois de plus, son air faussement gentil me mettait mal à l'aise, mais aussitôt, je me sentis très impolie et méchante d'avoir de telles pensées pour un homme qui manifestait autant de patience et de gentillesse.
Mais je trouvais bizarre de l'appeler mon père, puisque mon père était a la maison. Tout autant qu'il m'appelle "mon enfant" puisque je ne me sentais pas de lien d'affection avec lui.
De ce jour, je ne l'appelais plus ni monsieur ni mon père. Ce qui n'était pas très poli et me mettait mal à l'aise, mais l'appeler mon père me semblait complètement bizarre et l'appeler monsieur m'aurait exposée à un rappel à l'ordre. Autant donc ne pas l'appeler du tout.
Il me conduisit à son église et me présenta une à une les statues qui l'ornaient dans tous les coins. Je trouvais cela lugubre mais n'en dis mot, et fus encore plus surprise d'apprendre que je pouvais venir leur parler. A la sainte vierge, à Sainte Carherine, à Jésus sur sa croix, à Saint Jacques . On devrait d'ailleurs le faire, lors de notre première communion.
Je ne dis mot, trouvant les coutumes de cet homme fort bizarres. Comment pouvait il me dire de parler à des statues, lui qui venait de me dire qu'il fallait aimer son prochain et la création ?
N'était on pas plus certains de se rapprocher de la vie et de la fraternité en favorisant le dialogue entre humains ?
Il poursuivit en m'expliquant que l'architecture de l'église était faite pour rappeler la coque d'un navire inversé, suggérant ainsi que lors des messes nous voguions tous dans le ciel.
L'homme m'inquièta de plus en plus. Pourquoi vouloir voguer dans le ciel puisque nous étions sur terre et bien vivants ?
Et puis moi, cette coque renversée me suggérait plutôt alors une noyade.
Enfin il me montra l'autel et les deux rangées de bancs ,et me fit voir que le tout suggérait le dessin de la croix sur laquelle fut crucifié Jésus.
"Ainsi me dit il, nous sommes avec lui et vivons avec lui son crucifiement '
Je trouvais l'idée macabre, mais me gardais une fois de plus de commenter.
On m'avait toujours appris que les adultes avaient raison.
Je finis par me faire baptiser puisqu'il semblait persuadé que sans cela je n'irais pas au ciel, ce que je trouvais curieux aussi, ayant toujours pensé que nous étions tous naturellement des créatures du ciel,
Et après ma première communion, je du participer à des épreuves que j'avais toujours reussi à esquiver :
- la confession
Je me demandais bien ce que je pourrais avoir à confesser, dans cet isoloir bizarre et finis par inventer une dispute avec ma sœur. Ce qui était vrai mais dont je ne me sentais absolument pas coupable.
- et l'épreuve de l'ostie, qui imposait que l'on marche seule dans l'allée devant tout le monde, une main ouverte reposant sur l'autre,
Attitude que je trouvais proprement ridicule,
Pour en arrivant devant le curé, l'entendre me dire l'air solennel en déposant l'ostie dans le creux de ma main
- Le corps du christ .
Alors là, c'en était trop pour ma compréhension de gamine.
Je décrétai que je n'irais plus à l'église. Il me mit en garde. La deuxième communion approchait, j'allais être exclue du groupe. Mais tant pis. Si c'était la seule punition, je préférais lire Alice détective ça me réjouissait plus que de faire des singeries dont je ne comprenais pas la cohérence ni même l'intérêt pour moi.
Aujourd'hui, je me félicite de ne pas avoir noyé mon esprit dans des croyances absurdes menées par des prêtres qui nous font prendre des vessies pour des lanternes chinoises.
Cela ne m'a pas porté bonheur sans doute, puisque n'obéissant pas aux injonctions subtiles ni aux voix de dieu et de Satan de rejoindre le monastère pour y servir à l'adolescence, ma vie a été un désastre.
Ayant subi de nouvelles attaques persistantes de voix et de monstres, tout comme des périodes mystiques me suggérant des dons surnaturels, plus récemment,
Je m'intéressais à la physique quantique et les énergies pour découvrir qu'aucun esprit sinon humain ne pouvait vous parler,
Que des images mariales mais tout autant humaines, étaient des illusions qui pouvaient être suggérées à votre esprit, puisque mon fils une nuit traversa ma chambre en caleçon pour disparaître par la fenêtre, alors même qu'il rentrait dans sa chambre dans la même tenue.
Et que les pseudo saints canonisés, validés par l'église en raison de squelettes n'ayant pas subi la putréfaction, avaient tout simplement bénéficié de techniques d'embaumement avant inhumation, ce qui expliquait enfin les mystérieux cadavres animaux découverts éviscérés ces dernières décennies sans qu'on sache trouver les auteurs de ces actes.... il faut bien se faire la.main.
Je sais donc aussi que les miracles de Lourdes sont des fables destinées à attirer les croyants, qui se manifestent à des personnes ayant une foi ancrée, par l'usage d'énergies positives émanant d'elles mêmes,
et que sans aucun doute le monstre qui se balade dans ma culotte depuis trois mois, et m'inflige des sévices à mes parties intimes, d'ordre subliminal, ça va de soi., ne peut être qu'un humain initié et maître dans l'art de l'illusion, via ses propres énergies négatives mortifères.
Un clown donc. Qui devrait postuler au cirque .
Car Satan, cela est certain aussi, n'existe pas non plus, si ce n'est dans certains hommes manifestement frustrés et trop Hypocrites pour assumer leur propre caractère, mais aussi leur corps.
Je suis donc rassurée. Si j'entends des voix dans ma tête, je ne suis certes pas folle, par contre la santé mentale de notre monde m'inquiète tout comme celle des enfants que l'on confie au catéchisme.
A bon entendeur
Salut.
Grand mère en rogne après son passage aux toilettes