Mon expérience personnelle, mais aussi celle de nombreuses autres victimes, parce que je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas, laisse apparaître une faille dans notre système déjà vérolé de toutes parts :
La possibilité pour un médecin, un psychiatre, ou tout autre dépositaire d'une autorité au plan médical ou social,
De décider de mesures qui peuvent porter atteinte à la liberté d'une personne,
Sur la seule base de leur observation voire de la rumeur publique, sans qu'au préalable ait été diligentée une enquête digne de ce nom, c'est à dire en respect de certaines formes prévues par la loi pour ses enquêteurs.
En effet, les enquêtes sociales s'effectuent souvent en dehors d'un cadre judiciaire par exemple, et on le voit notamment avec un article récent de mediapart sur un peuple inuit piétiné et étouffé par les préjugés qui se voit retirer la garde de ses enfants parfois dès la naissance, sur des critères absurdes nés de notre intolérance à la différence.
Cela donne naissance à tous les abus possibles, jusqu'à l'arbitraire... validé par un juge en toute bonne foi, par confiance dans ses institutions.
Or, un psychiatre n'a pas vocation à faire une enquête d'environnement, pas plus qu'une assistance sociale, ni n'est armé pour faire la différence entre une rumeur, de la diffamation ou des faits caractérisés, ce que ne peut révéler qu'une enquête en bonne et due forme, effectuée dans des règles procédurales
qui elle va permettre de mettre en lumière des FAITS voire UNE HABITUDE .
On pense à tort qu'un psychiatre dispose de tous les outils pour identifier une pathologie.
Il n'en est rien. Il dispose d'un dictionnaire des pathologies, avec des "symptômes "et une molécule à prescrire.
Il va souvent asseoir, notamment dans les hôpitaux débordés, son diagnostic sur la base de ce simple dictionnaire...et d'un avis médical associé à une dénonciation, qui fait état de désordres portant atteinte à la vie publique : violence, voire incapacité à se contrôler ou à gérer sa vie, faits que les médecins eux mêmes n'ont souvent aucun moyen de constater et d'autant plus subjectifs qu'un sujet peut évidemment ressentir de la colère si il est accusé à tort ou manipulé de manière pernicieuse par son entourage, ce qui est devenu une tendance regrettable.
Faits d'autant plus subjectifs aussi que pouvant survenir ponctuellement suite à un incident, ils ne témoignent pour autant pas d'un caractère anti social d'habitude, et donc d'une quelconque pathologie.
Donc si en effet, on a besoin de personnels spécialisés dans la psyché humaine, comme des psychanalystes ou psychothérapeutes, dans la famille comme une assistante sociale ou des éducateurs, il n'en reste pas moins qu'avant de décider d'une mesure restrictive qui va empiéter sur des droits fondamentaux, l'enquête judiciaire devrait être un préalable obligatoire.
Il en ressort une nécessité pour ne pas surcharger des services de police ou de gendarmerie, d'apprendre à travailler dans la cohésion avec différentes formations,
Voire d'envisager une mixité de services.
En tout état de cause, notre système serait à mon sens à revoir de fond en comble.
Il est regrettable que nos élus ne l'entendent pas de cette oreille,
Le système que l'on valide peut un jour se retourner contre soi même.
Monsieur Sarkozy est en train d'en faire la douloureuse expérience.
La vie est mouvement, changement, et un jour on peut se retrouver de l'autre côté du miroir. Rien n'est permanent dans la vie, rien n'est jamais acquis définitivement, pas même le pouvoir.