Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils !
Rudyard Kipling
Je suis sans doute, l'un de ces hommes de Rudyard Kipling, car ces combats je les affrontés, sans jamais haïr, sans jamais perdre ma tête.
Je recommanderais vraiment cette lecture à de nombreux jeunes et moins jeunes d'aujourd'hui,, elle m'a à moi même servi de livre de chevet, et je m'en félicite.
Femmes et hommes d'ailleurs, car l'histoire selon laquelle la femme serait plus fragile n'est qu'un mythe. Notre constitution physique seule, peut témoigner de moins de robustesse, pour autant, la force d'une personne est intérieure, et ne peut selon moi qu'être issue d'un véritable alignement sur des valeurs de cœur (et non morales qui transpirent trop les préceptes de l'église).
L'introspection, la connaissance de soi, devrait ainsi être notre première étape d'instruction... et nous la zappons . On en voit le résultat. "CONNAIS TOI TOI-MEME ET TU CONNAITRAS L'UNIVERS ET LES DIEUX"
Quand une jeunesse née une cuillère en argent dans la bouche arrive à l'avant scène du pouvoir, comme on le voit notamment aux USA, avec certains noms connus,
On peut craindre le pire.
Ils ne savent rien de la vie, que de leur nombril gâté à outrance, de leur univers protégé et luxueux, et entendent faire régner l'ordre du point de vue de leur unique lorgnette, parce que leurs parents leur ont toujours donné raison....
Sous couvert d'éducation empathique sans doute ? Je dirais par une éducation laxiste d'enfants rois, qui ne souffrent jamais que de ne pas s'être sentis aimés,
Car l'amour induit l'attention, et l'attention et l'amour véritable, induisent de t'enseigner AUSSI, que tout ne t'est pas du.
C'est pourquoi cette génération là est pétrie de haine, et arrogante : la souffrance s'exprime toujours dans la haine et l'exclusion des autres.
On ne peut grandir véritablement qu'en ayant appris à se dépasser soi , et non en ayant appris qu'on était meilleurs que les autres.
L'amour et l'attention véritable, induisent de te donner les meilleurs outils pour savoir te défendre et survivre, si un jour par malheur tu devais te retrouver nu et seul dans la vaste jungle qu'est la vie.
Contrairement aux idées reçues, la force mentale réside chez l'homme et la femme qui savent encore pleurer, même à un âge avancé, sur l'injustice du monde, chez l'individu qui sait s'émouvoir devant une rose qui fleurit et même une simple marguerite, aou passer des heures à observer les oiseaux, ou une colonie de fourmis .
Car l'enseignement est partout dans la vie, mais certainement pas dans le luxe d'un palace. La matière est inerte et ne renvoie aucune émotion et donc pas d'affection.
Or, nous sommes humains. Et c'est bien l'émotion et l'affection qui nous permettent de nous façonner un vrai mental, mais aussi un vrai intellect.
Bouddha le savait en son temps, qui quitta les murs de son palais, car il était un prince, et partit avec son baluchon explorer le monde.
C'est ce qui en a fait un homme resté célèbre chez lui mais aussi dans le monde, par les enseignements qu'il leur a rapporté de ses longs voyages en solitaire .
Il n'eut pas besoin de s'imposer par la force, ni aucun pouvoir. Il s'imposa par son savoir.
C'est le cas de nombreuses autres personnes qui ont marqué l'histoire. Celui des philosophes antiques aussi, qui ont laissé les premières traces de la philosophie.
Philosophie étymologiquement, signifie : Amour de la sagesse.
Ce n'est qu'en ayant accompli un certain parcours dans la vie, que l'on acquiert alors une autorité NATURELLE, et que l'on a aussi le recul suffisant sur l'humain pour être capable d'apporter des réponses.
Notre société l'a oublié. Elle a creusé un vide sidéral entre elle et sa jeunesse, parce que trop accaparée par sa course au pouvoir, à l'argent, au patrimoine, et à la gloire.
La course à son nombril.