Les hurleurs
J-ai une vie bien curieuse
Vous n'en voudriez pas
Été souvent malheureuse
Survivant au trépas
Traversant les ténèbres
En comptant tous mes pas
D'un esprit qui délègue
A l'oubli ses tracas
Et du fond de mes nuits
Vécu des agressions
M'enfermant dans le lit
De la désaffection
J'ai rencontré la couleur
J'ai croisé la chanson
J'ai mué toutes mes douleurs
En nouvelle compréhension
Car du silence de ma vie
Et de ses voix étouffées
Tous ces hurleurs de ma tête
Aux discours déboussolés
Toute ces images sans queue
Ni tête inexpliquées
J'ai découvert un fil rouge
De même qu'un beau verger
Des rémanences du passé
M'ont ramené la mémoire
Occultée par un seul geste
Qui créa mon désespoir
Faisant de moi l'indigeste
Et la missive du noir
J'ai appris que le passé
Peut vous poursuivre sans fin
Et compris que la parole
Est un cadeau du divin
Que les hurleurs troubles-fête
Sont parfois des malotrus
Souffrant eux mêmes dans leur tête
De toute une vie dissolue
J'ai traversé des batailles
Toute seule dans mon salon
Dans un esprit de pagaille
Affronté des bataillons
De monstres et de racailles
Mais trouvé la floraison
Quant à tout ce chaos
Se joignirent des voix
Me tirant de mon cachot
Petit à petit en convoi
Éloignant les troubles-fête
Amis que je ne savais pas
Et dans une ultime lutte
Contre un Satan excédé
Me fouillant tous azimuts
Et sans vouloir me lâcher
Pensant faire de moi sa hutte
J'ai finalement accouché
D'un gros nuage de volutes
Tardant à se disperser
Cette petite boule hirsute
Toute noire et bien énervée
N'était que remplie de Mots
Et Maux à juste apaiser.
J.Carbuccia.