Dans ma vie au long cours j'ai traversé le désert
Il s'appelle Solitude
M'a enseigné les travers
Celui d'un monde perdu dont tous les repères
Éclatés ou vendus
Nous poussent à tout contre-faire
J'y ai croisé Hercule
Retrouvé Gilgamesh
Ils sont notre pendule
Notre Nord notre flèche
J'ai rencontré aussi le diable Lucifer
Pour comprendre abasourdie
Que bien loin des enfers
Il s'agit d'une etoile et qu'elle est une femme
Bien loin d'une vieille fable en nous tous la flamme
Trébuchant sur un oignon
Ça va vous paraître abscons
Il m'enseigna pourtant qu'à l'instar de ses pelures
L'humain tout comme lui
Était fait de plusieurs couches
Dont si on percait la nuit
Elles nous rendraient à tous
La fameuse boussole que nous avons perdue.
Intriguée je suis allée trouver Bouddha
Et ce vieux prince qui quitta un jour son palais
Pour rencontrer le monde
M'enseigna alors les lois du karma
Et celles aussi du Dharma
Mais je ne comprenais pas
Je tombai alors sur Napoléon
Le tyran peu courtois ni enclin à la conversation
D'un grand coup de gourdin me fit alors comprendre
Que les morts ne parlent pas
"Misérable femme que tu es !"
Ils poursuivent leur vie
Leur âme engendrant
De nouveaux corps de nouvelles vies
Mais que tout un tas d'abrutis
Les sollicitant pour éclairer leur vie
Ils ne pouvaient se reposer en paix
Ce qui provoquait leur ire
Dieu là dessus tapa sur mon épaule
Je tombai alors sur mon derrière stupéfaite
Découvrant qu'il n'avait pas plus de barbe que de préceptes
Qu'en réalité il était la flamme en chacun de nous
Car l'Esprit est une femme
J'en pris un sacré coup.
Comprenez bien ce que je vous dis !
Dieu en réalité a des milliards de visages.
Il est toi il est moi il est Black ou chinois
Il est elle il est mère il est fille ou grand mère
Et la nature est sa seule loi
Je mis je dois bien le dire
Quelques jours à m'en remettre
Quand Aphroditr qui passait par là
Me tapota sur la tête
Me semonçant d'avoir pu comme les autres oublier
La règle qui régit l'Esprit et l'humanité
Notre flamme n'est peut être pas sexuée
Mais pourtant elle est bel et bien genrée
Car la flamme si elle veut un jour connaître
Le bonheur d'une vie incarnée
Doit alors se scinder afin de faire naître
Son double et son contraire
Masculin j'en devins toute verte
Cette fois c'en était trop
Toutes ces informations me tournaient la tête
Je pris la poudre d'escampette
Ainsi que mon baluchon
Me coiffai d'une casquette
En vue d'une petite excursion
À la rencontré de Dame Nature
Afin d'apaiser toute ma confusion
Et c'est alors que je marchais reposée et à nouveau confiante
Ayant traversé quelques monts
Que vers la nuit tombante
Le Milan Royal vint me trouver
M'invitant séance tenante par de grands cercles au dessus de moi
A rejoindre son Assemblée
Sa famille juste après le bois
Et c'est grâce à eux que je compris alors
Que l'Humain et je n'en reviens pas encore
Tout comme l'oiseau
Tout comme les animaux
Est lui aussi doté d'un radar un sonar
Une antenne
Qui s'il n'était pas tocard
Serait pour lui la chandelle
L'éclairant dans les ombres de cette vie
Et l'informant même
Quelques jours en amont
D'un danger ou d'une gêne
Heureusement que j'étais dehors !
Ma coupe à moi était pleine
Notre Monde avait perdu le Nord
Ne répétant que de vieilles rengaines
Et bien sûr !
Chacun la sienne !
Mais cela ça irait encore
Si ils avaient décidé un jour de se concerter
Mais que nenni
Chacun le nez bien relevé
Fier et assuré
Scrutant le ciel sans doute
Au cas où une réponse s'y trouverait
Assumant jusqu'au bout sa propre conviction
Sans jamais une seconde douter
Ni s'interroger
Sur certaines incohérences ou même absurdités
Un bon coup de pied dans le fion !
S'écria Zébulon tous ressorts dehors en poursuivant ses bonds
M'indiquant au loin la tour de Babbel
Voilà pourquoi nous tournons en rond
A qui a tort et qui a raison
Personne ne voulant admettre sa propre imperfection
Et noyés dans des tâches absurdes
Courant dans tous les sens
L'air important et mâture
Regardant toujours sa montre
A cinquante ans parfois encore en pleine adolescence
Multipliant les contacts car c'est important de connaître beaucoup de monde
Sans pourtant jamais s'écouter
Parce que c'est sûr que ce n'est pas ce qui compte ...
Le désert de la solitude peut parfois être utile
S'il n'est pas drôle tout le temps
Avancer pas à pas
Observer écouter
La patience et la persévérance
Finissent toujours par payer !
Quel bonheur alors de comprendre
Que chaque instant est important
Et que la vie a un sens
Qu'au travers notre passage
Et nos épreuves
Des enseignements elle nous dispense
A chacun les siens
Ça va de soi ! C'est préférable pour qu'on avance
Sinon de quoi parlerions nous
Si nous avions tous la même science ?
Jeanette Carbuccia