POINT DE VUE GÉNÉRAL
S'il est un problème sociétal qui me déstabilise et je ne pense pas être la seule, c'est celui de l'identité transgenre.
Ce que je veux dire par là, c'est que je suis là confrontée à une démarche que je ne comprends pas, et ne peux que difficilement la comprendre, pour la simple raison que c'est un appel intérieur ou un besoin que je ne ressens pas, et que malgré ma connaissance de mes rouages internes et donc globalement de ceux de l'humain en général, je n'arrive pas vraiment à envisager.
Pour comprendre l'autre en effet, il faut déjà savoir se mettre à sa place.
Ceci étant dit, ce n'est pas parce que je ne parviens pas à comprendre quel mécanisme interne est en jeu, que c'est une raison pour me braquer contre ces personnes.
Me font elles du tort parce qu'elles font ce choix ? Non. Dans la mesure où elles ne m'imposent pas de suivre la même démarche, qu'est ce que cela peut me faire ?
Je condamne donc particulièrement les réactions épidermiques de rejet social, qui ne sont que le résultat d'une vision étriquée et réductrice de l'humain, qui ne l'envisagent absolument pas sous le spectre d'une souffrance et d'un mal être, et JUGENT ce qui est différent d'eux et ne rentre pas dans leurs critères stricts .
Qui sommes nous pour vouloir décider jusqu'à la vie et aux choix privés des personnes qui ne portent absolument pas atteinte à nos propres libertés ?
A l'inverse, je voudrais dire à cette population spécifique, comme d'ailleurs à toute personne discriminée, qu'avant de brandir l'étendard de la discrimination, sur un mot malheureux ou une maladresse, il convient tout d'abord de se poser et réfléchir.
Le devoir de respect et de retenue appartient à tous et à chacun.
DE LA DÉMARCHE JURIDIQUE
Ce n'est pas parce que par exemple, dans le cas de la personne réclamant un changement d'identité de genre au tribunal, de masculin à féminin, le juge dit monsieur et l'écrit même jusqu'au bout de la procédure qui valide ce changement, qu'il y a insulte ou démonstration de phobie.
Au demeurant, il acte une vérité : un monsieur d'après les renseignements initiaux vient demander une modification en madame.
J'avoue moi même sans honte, que face à une personne trans, je me sentirais déstabilisée et ne saurais plus comment je dois l'appeler .
Ça paraît c'est évident, proprement absurde, puisque si un homme veut être appelé Laetitia et madame, eh bien il suffit en réalité de s'exécuter. Où est le problème ?
Mais dans nos têtes formatées à la vision unique la démarche n'est pas aussi "automatique".
D'autant plus que notre esprit s'aligne sur une vérité qui est le genre de naissance, et que l'on a une personne parfois clairement en rejet de sa nature physique et biologique, en proie à un conflit interne qui émane sans doute d'une âme fortement imprégnée de yang, ou d'esprit masculin... l'inverse étant vrai aussi .
J'ai été surprise d'apprendre via un article, que le changement d'identité de genre impliquait autrefois une chirurgie CONTRAINTE pour permettre le changement à l'état civil.
Je suis donc ravie de voir que ce n'est plus le cas, car cette opération très lourde doit être aussi terriblement douloureuse en plus d'être risquée. Et je trouvais en effet que pour affronter une telle opération les personnes devaient vraiment avoir la rage de réussir.
Je comprends aussi le désir de marquer son besoin par une reconnaissance à l'état civil, d'autant que des siècles sans doute de discrimination sociale ont fait des dégâts dans les esprits.
Et je comprends d'autant mieux que moi même j'ai un souci au regard de mon identité, et que je sais les procédures administratives incroyablement lourdes.
Cependant, ayant réfléchi moi-même à ce qui était important pour moi, je sais qu'en réalité, ce qui compte est le simple droit à choisir et être reconnu dans son choix, socialement,
Et que ce besoin d'en passer par une procédure lourde et souvent frustrante, n'est jamais QUE consécutive à l'obligation dès la naissance d'en passer par une étape liée à l'enregistrement à l'état civil, qui est un peu nécessaire aux recensements de base tout comme à l'identification d'un individu.
En ce sens, je me suis dit qu'en réalité, nous devrions tous avoir le droit, nonobstant notre identité d'origine scellée par nos géniteurs,
D'apposer en complément de notre identité à l'état civil, une identité choisie qu'on appelerait usuelle, à l'appréciation du sujet, et librement modifiable, ce qui éviterait d'engorger les tribunaux, voire si cette identité usuelle devient vraiment nous même, de le signaler par une déclaration afin de le rajouter en marge de l'extrait de naissance.
Ce qui m'amène à une réflexion personnelle sur le sujet de la reconnaissance sociale officielle.
Et si, les personnes transgenres, avaient cette possibilité d'identité usuelle , voire même de choix de genre usuel en option sur leur CNI, cela ne suffirait il pas à calmer tout le monde et désengorger les tribunaux, à qui on demande de statuer sur quelque chose de très personnel, en raison de pratiques traditionnelles et d'habitudes ? C est la conséquence de notre formatage, des usages et traditions qu'on ne pense pas à envisager sous un autre angle.
Ce qui voudrait dire que les seules demandes en vue d'acter un changement de genre à l'état civil , concerneraient des personnes dont manifesttement il y a bien eu une erreur sur les constatations biologiques ?
Puisque je comprends aussi, que les demandes de changement de genre, concernent aussi des personnes qui biologiquement correspondent bien au genre enregistré,
Et c'est là que je comprends tout à fait la confusion des magistrats et leur profond dilemme.
On leur demande d'acter un genre féminin, pour un individu qui biolgiquement est né homme (ou Inversement). Et cela pose un cas de conscience face à une vérité.
Ce serait comme si on se mettait à affirmer qu'une tasse est en réalité une éponge, et une fleur un oiseau. Or la commencent des problèmes de COHERENCE qui affectent notre raisonnement mais aussi installent un malaise.
Donc non les magistrats ne sont pas transphobes, ils ont un réel cas de conscience au plan de l'éthique et des conséquences potentielles sur le raisonnement même du sujet qui fait sa demande.
Je pense vraiment qu'il conviendrait de faire la distinction entre
Demande de changement de genre à l'état civil en raison d'une véritable erreur à la naissance, constatée au plan biologique et physique donc de la personne via un examen médical.
Et demande de modification de genre dans la vie sociale, émanant d'un appel intérieur et correspondant plus au domaine d'appartenance spirituel, lequel devrait être rendu facile par un simple ajout : identité usuelle, genre de choix.
LE POIDS DU REGARD SOCIAL ET DE NOS REÇUS
Le seul vrai problème à mon sens qui est le terreau de toutes ces réactions épidermiques, reste encore le regard social jugeant du bien pensant lisse sous plein d'aspects.... et c'est là dessus que les efforts devraient être concentrés : l'ouverture d'esprit et l esprit de compromis.
Je n'aime pas le mot tolérance : il induit que celui qui tolère est seul dans le vrai, et condescend à la liberté de l'autre par générosité.
Enfin, je dirais que ce rejet de l'identité transgenre touche sans doute plus les hommes qui souhaitent le changement en femme que l'inverse. Et cela aussi n'est jamais que le révélateur d'une société déjà discriminante pour le genre féminin à l'état d'origine, car force est de constater qu'une femme portant cheveux courts et pantalon, et se faisant appeler Claude, ça choque moins.
Selon moi, donc, si nous voulons venir à bout des problèmes liés à la discrimination sous toutes ses formes, y compris donc la transphobie, cela nécessiterait déjà de régler certaines gangrènes à leur source, et d'engsager un vrai débat citoyen sur le respect, les valeurs, tout autant que le règlement par la compréhension de nos conflits (familiaux et transgénérationnels) qui influent considérablement sur nos perceptions et notre agressivité face à ce que l'on ne comprend pas.
Une vraie réflexion aussi sur l'apprentissage de la démarche philosophique du questionnement permanent et la remise en question de ses propres certitudes.
Dans notre société dont les valeurs ont disparu, les échanges vrais, et nos rythmes de vie parfois effrénés, comme notre besoin de résultat immédiat, nous n'agissons plus que sur impulsions et donc sans réfléchir, sans faire de pause.
On parle pour répondre en prouvant qu'on a raison, plus que pour répondre à une question de fond dans l'objectivité : on n'ecoute plus. Au demeurant on ne sait même plus parler.
Force est de constater que des frustrations énormes émanant de nos reçus et ancêtres pèsent sur nos têtes et ont faussé notre vision du monde, au point par exemple que la premiere pédocriminalité niche au sein même des familles. Les chiffres sont quand même alarmants (15% par exemple d'enfants incestés en France en 2023, pour les cas recensés... combien qui se taisent quand on connaît le tabou qui pèse là-dessus ?)...
Nos frustrations sont issues de nos reçus, déteignent sur nos relations intimes à nos conjoints et enfants, et comme notre bulle intérieure est toxique et contaminée par ces mêmes histoires jamais abordées, nous devenons imbuvables et tyranniques envers nos concitoyens.
Je suis perduadée que régler les problèmes à leur source, et cela consisterait aussi pour chacun à se remettre en question et revisiter son passé et sa vie intime pour y trouver et comprendre les éléments perturbateurs à "nettoyer", contribuerait à ramener le calme et la pondération dans nos échanges sociaux ce qui serait déjà un grand pas en avant .
Il faut bien conscientiser que notre agressivité ou notre arrogance et nos penchants pour la domination des autres, ne sont jamais que le reflet de profondes insatisfactions qui trouvent leur terreau sous notre propre toit, dans notre sphère intime.
Gérez votre vie privée, appreneź à distinguer ce qui vous y pollue, quelles sont vos limites, et ce que vous êtes prêt à y consentir comme efforts, faites y du "ménage", et faites le régulièrement avec vos proches, et vous verrez vos relations sociales sous un jour nouveau.
Et sincèrement, un retour à ces fondamentaux, le dialogue et le lien dans la sphère intime retrouvé sur des bases d'authenticité et de respect mutuel sinon pourquoi vivre ensemble, ne peut qu'avoir des répercussions positives socialement parlant.
Je pense même qu'à terme, on réalisera que certains problèmes liés à l'identité de genre tendront à diminuer pour ne pas dire disparaître complétement, si nous atteignons une vraie société respectueuse dans laquelle l'enfant retrouve déjà la place d'enfant qu'il mérite parce que c'est son étape, et l'individu ralentit enfin sa course effrénée pour se donner du temps.
Un enfant que l'on maltraité, quelle que soit la manière de le faire, va d'entrée de jeu se sentir rejeté en tant qu'individu, engendrant ainsi un regard sur lui même dépréciateur, qui peut, je dis bien peut, entraîner un souhait de changer quelque chose à sa personne.
Être une autre personne lui semblera possiblement un gage d'être reconnu.
Ou bien il développera plus de tendresse yin en s'y raccrochant, ou à contrario plus de dureté yang.
Nos pensées nous modèlent et nous transforment selon la manière dont nous nous regardons, et enfants, ce regard aura été influencé par celui de nos proches et premiers éducateurs. Il faut le savoir.
Cela ne signifie pas que je mets tous les transgenres dans une même case. Ce n'est pas mon propos. Cela signifie simplement qu'à une conséquence correspond souvent une cause.
Elle peut être différente d'une personne à l'autre, et le fait est que notre modèle éducatif déplorable nous broie dès l'enfance nous conduisant à un âge trop précoce à chercher des solutions pour aller mieux. Et ces pensées peuvent s'incrémenter en nous.
Tout comme une personne transgenre peut aussi bien subir l'influence d'une âme plus masculine chez une femme ou Inversement....
Mais cela relève du domaine intime de la personne concernée, nous n'avons pas à en préjuger. Il lui appartient à elle seule de se demander si elle n'irait pas explorer ses ressentis d'enfant pour y trouver des clefs.
Ceci nécessiterait que les principaux concernés envisagent s'ils le souhaitent d'explorer leur passé et les pensées qu'ils ont eues dans la petite enfance, si ils le souhaitent bien sûr.
Des solutions existent.
C'était ma petite réflexion du matin. J'espère que je n'ai heurté personne. C'est un sujet que je n'ai pas vraiment exploré, je livrais juste une réflexion tirée d'une lecture ce matin, et de mes propres soucis liés à l'identité.