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Billet de blog 19 octobre 2025

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De nos enfances massacrées

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je dis souvent et je l'ai évoqué encore dans mon dernier billet, que nos enfances ont été massacrées, tout comme d'ailleurs celles de nos parents et ancêtres.  

Alors peut être certaines personnes se disent-elles, mais qu'est ce qu'elle raconte ? J'ai eu une enfance merveilleuse,  choyée, et un parcours génial, un beau métier, une belle maison...

Oui, en effet. Il existe des parcours plus épanouissants que d'autres. 

Il n'empêche. Il n'empêche que même dans les familles mieux loties, les enfants ont, y compris à un degré minime subi les conséquences d'un modèle éducatif par trop rigide et castrateur .

Et ça commence dès l'école, avec le modèle du vase que l'on remplit,  au lieu de laisser la source qui est en l'enfant jaillir (je reprends là une image qui nous vient  de madame Montessori je crois) et de la guider pour évoluer de plus en plus. 

Assis, taisez vous, tenez vous droit, écoutez, apprenez. 

L'enfant a trois ans et le plus rapidement possible doit apprendre à se conformer au moule et se "tenir en société ".

Le modèle est il efficient ?  Si j'en crois le chaos ambiant et qui en définitive a toujours plus ou moins existé, avec peut être des périodes d'accalmie, et des vagues de conflits, je dirais que non.  

Cette idée m'est venue par l'observation des tout petits, qui sont tellement vifs, gais, curieux et qui explorent avant même que de savoir marcher au point qu'on leur colle des barrières  partout pour ne pas qu'ils se fassent mal, vu qu'on n'a même plus le temps de les accompagner dans leurs découvertes et de leur enseigner les dangers et comment les appréhender par la réflexion. 

Pourquoi détestent ils tant l'école, puisqu'ils sont curieux de nature ? Et pourquoi notre époque enregistre-t-elle semble-t-il des taux de dépressions alarmants pour des adolescents, si j'en crois deux ou trois articles différents que j'ai pu lire, émanant de médecins qui alertaient sur ce phénomène,  sans que cela semble émouvoir plus que cela l'opinion.

Ben non. La dépression c'est du mytho. Ils sont juste fainéants ces gosses.  

J'observais mon petit neveu Kyan  plus si petit d'ailleurs,  mais qui est un enfant tout ce  qu'il y a de plus vif et curieux, un garçon espiègle et gai. Tout petit déjà, il avait un débit de paroles étourdissant. 

Et que leur dit on ? Tais toi un peu et apprends tes leçons. Ou tais-toi maintenant et mange. Et à l'école ? Silence. Concentre toi sur ce que je dis.  

Mais qu'est ce qui pousse tous ces petits à avoir tant de mal à se taire, notamment les premières années ? Dès que l instituteur tourne le dos, ils oublient les consignes et bla bla bla... c'est parti. 

Sont ils donc à ce point "indisciplinés " et incapables d'apprendre l'obéissance et la vie en société ?

Mais non. 

L'enfant, petit, découvre le langage.  Il découvre subitement avec ravissement que les mots lui permettent de désigner des choses,  et même des émotions  des choses impalpables,  il en découvre l'usage et que cela fait sens, et il découvre que lui, tout seul, parvient à les assembler pour construire une histoire qu'il va raconter.  

Ça l'excite,  l'émeut, le ravit, parce que la vie autour de lui prend subitement une autre dimension : il arrive à se l'approprier avec des mots pour la transmettre à quelqu'un : ses copains, se parents, l'enseignant. 

Au lieu de saisir ce moment magique et de le faire fructifier,  de le conduire à encore plus d'exploration, on lui dit de se taire et d'écrire correctement ce qu'on lui dicte. 

Il est en train de s'approprier son langage et le sens des mots,  et on lui met un Scotch sur la bouche pour qu il apprenne à lire  et écrire. 

Il est en premiere année de maternelle,  et on lui a déjà saccagé son étape. 

Alors que c'est en exploitant cette étape,  qu'on va pouvoir le conduire à lire et écrire.  

Mais l'adulte n'a pas le temps. Des technocrates ont pensé un programme et ce programme doit être respecté.  

Le modèle est il efficient ? 

Je pense que non.  Si on tient compte de la majorité,  non le modèle n'est pas efficient. Mais voilà, encore faudrait il  tenir compte de la majorité. Parcce que c'est au groupe qu'est censé profiter l'instruction et pas à une poignée désignée. 

Je ne développerai pas davantage, car il suffit d'explorer le sujet de notre modèle éducatif et repensant à notre propre enfance et nos propres ressentis, tout comme nos propres résultats et difficultés,  pour réaliser que notre système nous frustre au plus haut point et nous vole notre autonomie et notre capacité à penser par nous même  tout en nous flagellant  en permanence au point qu'on s'interdit même d'explorer ou de penser par nous même, par peur de la SANCTION.

Nous sommes des adultes stressés, neurasthéniques, étouffés et étouffants,  et ne réalisons pas qu'il y a d'autres moyens nettement plus cools d'envisager l'éducation et l enseignement, en accompagnant l'enfant pour mieux le canaliser et non l'inverse.

La première école a appréhender, n'est elle pas deja celle de la connaissance de soi pour savoir mieux appréhender l'autre ? N'est elle pas l'apprentissage du langage et son enrichissement pour savoir mieux communiquer avec l'autre ? 

L'école doit elle être obligatoirement un lieu de torture où les enfants sont contraints de rester assis sans bouger et sans parler toute la journée et cinq jours par semaines ? Quel adulte en est capable dans son bureau ?

Comment se fait il qu'ils rentrent après cette journée deja remplie avec des devoirs et leçons à apprendre tous les soirs en plus des week ends ?

Quel adulte rentre avec ses dossiers tous les soirs et tous les week end ? Ceux qui le font,  le font parce qu'ils ont des responsabilités qu'ils assument et le veulent,  ceux qui le font contraints et forcés font des dépressions.  

Serions nous fadas peut être ? Comment peut on imposer cela à des ENFANTS dont c'est  l'étape principale de l'apprentissage par le jeu, puisque c'esr cela qui va lui permettre  de construire son relationnel. 

Non. On préfère les coller dans une pièce toute la journée, et sur le modèle parental avec chaises dures et bureaux,  dès trois ans, pour qu il apprenne comment se tenir adulte,  sans quoi il ne saura pas.  Et puis comme on sait qu'il est intelligent, il faut en profiter pour lui balancer un max d'infos à apprendre par cœur même si il ne comprend  rien à ce qu'il apprend parce que ça ne fait pas sens pour lui. On le gave comme une oie. 

Je ne critique pas là les enseignants qui sont les premiers étouffés par ce modèle.  Le système a été pensé par des gens qui ne sont pas  nécessairement enseignants. Et peut être meme qu'ils n'ont pas d'enfants. 

La vie offre pléthore de sujets à aborder et exploiter pour enseigner à l'enfant via des expériences concrètes,  et cela permet d'ancrer les apprentissages dans la mémoire, d'autant plus que l'apprentissage se fait alors  dans le plaisir et dans une vraie compréhension. 

Ce n'est que mon petit avis sur la question.  

La grand mère râleuse de service. 

Bonsoir à tous. 

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