Globalement :
Je dis parfois que nous vivons le siècle de la perversion narcissique. Ce n'est pas faux.
Le ou la pervers(e) narcissique est le profil même de la personne qui a été violentée dans son enfance, dont les souffrances n'ont pas trouvé d'écoute ni donc de résolution, et qui a choisi de protéger cette souffrance en se constituant une armure, tout en visant, puisque selon son regard d'enfant le monde était cruel, de devenir plus dur encore que les durs afin de ne plus se laisser détruire.
Dans le cas de l'enfant violenté et non entendu, on a aussi l'enfant qui pensera que sa souffrance est méritée, il a été méchant, et si un adulte lui a fait du mal, c'est que c'était justifié puisque l'adulte a toujours raison..
Dans ce cas on aura une vicitme à répétition, la victime idéale par incapacité à dire STOP. Souvent, comme elle a donc choisi de ne pas devenir méchante elle même, et donc a alimenté son cœur malgré tout et techerché des valeurs, elle va être la personne qui va chercher à se guérir par la compréhension, suivre une thérapie : cultiver son intériorité, chercher en elle même, tourner le dos à son passé et construire du neuf.
Pourtant le profil de l'enfant victime peut également mener à des travers, via une propension à la victimisation qui va le conduire à rechercher la compassion de son entourage et donc le fera glisser imperceptiblement si il n'engage pas une thérapie, dans la manipulation... et la perversion narcissique.
Car la perversion narcissique n'est jamais qu'un jeu qui engage une forme de sado-masochsisme, par lequel le sujet pense se réparer en étant cruel à son tour ou au contraire en se faisant aimer et soutenir par le biais de son sens du sacrifice affiché.
Le pervers narcissique n'est jamais coupable ni responsable de rien.
La responsabilité :
Il faut savoir qu'une thérapie réussie engage la responsabilité du sujet. C'est à dire que si l'on veut guérir de ses problèmes récurrents et son incapacité à dire stop et SE PROTEGER EFFICACEMENT, cela en passe par admettre sa part de responsabilité d'enfant dans son état de victime.
Or, c'est exactement ce que des profils pervers seront toujours incapables d'envisager : pouvoir être responsables de quoi que ce soit dans leur souffrance.
Pourtant, un enfant, s'il n'est certes pas coupable des violences qu'on lui a occasionnées, est pourtant responsable de ses propres souffrances :
Un auteur est responsable ET coupable des coups portés , du préjudice occasionné à l'instant T à sa victime tout comme de l'humiliation que ça suppose.
La victime n'est ni responsable ni coupable de ces atteintes à l'instant T où elles se produisent.
Mais les souffrances qui suivent, c'est elle qui les entretient par ses pensées.
Et là se pose un problème lié à notre éducation et des reçus erronés, notre éloignement du sens exact des mots aussi sans doute ,
Notre société n'arrive pas à envisager qu'un enfant puisse être responsable de ses souffrances par ses pensées.
Il ne sagit pourtant pas de le culpabiliser ni d'en faire l'auteur principal d'actes qui n'auraient jamais du arriver puisque l'enfant est supposé être entouré et respecté et en tout cas devrait l'être.
Mais pour autant, il convient bien d'admettre que même s'il était trop jeune et que son entourage a failli,
Ce sont les pensées qu'il a entretenues à la suite de l'agression qui l'ont peu à peu conduit à ne pas savoir se défendre, ou à se victimiser en permanence ou à contrario à devenir violent ou cruel.
Et le pervers narcissique se distingue par une tendance sado- masochiste résultant du besoin de se protéger par l'image, l'illusion l'hypocrisie et va se construire un rôle sur mesure. Celui de l'individu socialement parfait et lisse, et donc irréprochable : car cette agression, cette humiliation qu'il ou elle a subi, et qui a fait de lui ou elle une personne sale par rapport aux clichés éducatifs reçus, PERSONNE NE DEVRA JAMAIS LES SOUPCONNER chez lui ou elle.
Son pouvoir de persuasion tient par l'image sociale et le conventionnel , le convenu, ce qui est admis socialement comme politiquement correct. Car n'ayant pas de vrais repères intérieurs, de véritable structure intellectuelle et spirituelle, puisque les adultes ont failli, il a choisi de se raccrocher à l'image, à la matière, au concret, ce qui est visible et signe apparent de réussite sociale.
Et la réussite sociale selon nos reçus est bien le gage de l'intégrité d'une personne, celle qui EST RECONNUE .
Caractéristiques sociales
Dans son comportement par ailleurs, là où une personne apaisée ne dénoncera publiquement que des institutions ou des représentants d'institutions qui ont avant tout une responsabilité morale,
Un pervers narcissique n'hésitera pas à désigner une personne ou un groupe de personnes.
Un pervers narcissique aura la facilité de tromper donc, par son apparence lisse et égale.
Mais en réalité, si on est attentif , on réalisera que son discours s'il semble convenable, s'il semble politiquement correct parce que conforme, en réalité est entaché d'un manque de justesse certain et qu'il discrimine.
Én effet, ses critères de valeurs ont été construits de la même manière qu'il s'est construit lui même, sur des apparences.
Pourquoi ?
Mais le pervers a d'abord été une victime dont l'image a été détruite. On l'a agressé, humilié, et personne ne l'a entendu dans sa souffrance ni ne la lui a expliquée , ne l'a aidé à poser des mots dessus. Donc il est une quantite négligeable, il n'est pas important,
Il s'est donc détourné de son SOI puisque ce SOI n'etait ni aimable ni respectable.
Donc il s'est construit uniquement et sans jamais se remettre en question, sur des clichés extérieurs admis comme corrects afin de cacher ce vide sidéral intérieur et ce manque d'estime pour lui même EN VUE DE BENEFICIER ENFIN DE CETTE RECONNAISSANE SOCIALE.
Il ne s'aime pas parce qu'on ne l'a pas aimé. Mais en épousant les principes sociaux, ceux la même qui ont fait de lui une victime, il va reproduire à son tour sur les autres ce qu'on lui a fait subir . Et le désamour qu'il a pour lui même, il le projetera sur les autres , en se vengeant en permanence de ce qu'il a subi, qui devient une boule puante de plus en plus grosse au fond de lui, l'empoisonne, et dont il pense se libérer en distillant le même poison aux autres, alors qu'il ne pourrait s'en libérer que par la parole et la responsabilité.
Et c'est exactement ce manque d'amour de soi qui fait que le pervers n'aime pas l'humour pas plus que la légèreté.
Pourquoi ? Mais il est incapable de légèreté. Incapable de se lâcher. Pulsqu'il il doit veiller à son image, et que lorsque sa vie repose sur une illusion, il faut veiller a ne rien laisser filtrer,sans quoi son image peut s'effondrer telle un chateau de cartes, une forteresse bâtie sur du vent.
Le pervers narcissique, n'est jamais prisonnier que de lui même, incapable qu'il est de s'affranchir du regard social et de ses clichés, comme la matière, le pouvoir, la réussite sociale, parce que s'il s'en affranchit, il lui semble alors qu'il ne lui restera plus rien d'autre qu'iun vide sidéral.
Son esprit s'est construit ses repères, et en dehors de ces repères il ne voit que du vide
Or, ceci est aussi très illusoire.
Se battre contre soi (ego) ou se battre contre les autres, il faut choisir
Ce vide sidéral n'existe que par une autre incapacité : celle de regarder ses démons en face, de les affronter pour s'en libérer enfin.
Eh oui ! Cela nécessite du courage. Son enfant interieur, celui qui n'a jamais pleuré, hurlé ses souffrances, son humiliation, est là, tapi dans un coin, prêt à bondir., puisque cet enfant intérieur ne cesse de le poursuivre, comme peut être le poursuivent aussi les démons qui ont suivi, ceux qu'il a alimentés par la suite de ses propres mensonges par exemple ..mais il refuse de laisser tous ces démons se montrer.
Or, c'est précisément ce qui empêche le pervers de comprendre le monde et de l'appréhender, et même d'enregistrer correctement des informations.
En réalité, il n'a jamais réussi à trouver la vraie maturité, car l'enfant non guéri est là qui le gouverne à son insu, et il ne cessera de le gouverner aussi longtemps qu'il n'aura pas le droit enfin de DIRE et de PLEURER sur les véritables causes de sa souffrance.
Nous ne sommes jamais responsables de ce qui nous arrive , mais nous le sommes de ce que nous en faisons.
Et cela devrait être un enseignement à apporter à tous les enfants dès que possible, et en réalité, cela découle de l'enseignement de la démarche philosophique (questionnement permanent, remise en question de soi même...)
Bien sûr, je viens ici de tenter d'expliquer le profil du pervers selon ce que j'en comprends, il existe de multiples facettes l'individu étant complexe et chacun ayant son histoire,
Mais ces rouages là peuvent permettre de comprendre notre fonctionnement global qui ne repose jamais que sur notre pensée, nos projections issues de nos reçus et ressentis et donc les choix que nous allons faire pour avancer.
Évidemment rien n'est figé et un individu peut à tout moment aussi faire des choix différents , selon parfois des circonstances extérieures, mais encore faudrait il aussi conscientiser cet aspect tant il est important et a d'incidence sur nos choix futurs.
Parce qu'il existe aussi des personnes qui s'auto-sanctionnent et s'interdisent de vivre elles mêmes, tant leur souffrance est énorme et incomprise par les autres,
Alors que le seul secret de la libération, c'est déjà de laisser sortir cet enfant intérieur et d'admettre que si nos parents n'ont pas su faire ce qu'il fallait et ont même failli, ils n'avaient pas eux mêmes les bons outils, et qu'en tout état de cause :
Aucun enfant ne mérite la maltraitance ni l'humiliation, car l'enfant est la lumière et la joie et que c'est à l'adulte de le guider et lui enseigner à se développer,
Pas plus que l'enfant n'est le prolongement de parents inaptes ou défaillants.
Une fois qu'on est adulte, en réalité, cet enfant intérieur qui nous poursuit , c'est à nous de le rassurer et lui dire que ce n'était pas sa faute . A nous de lui ouvrir une porte pour qu'il puisse expulser cette souffrance qui était insoutenable.... pour qu'il puisse s'apaiser enfin. Seul chez soi, pour en parler peut être ensuite avec un thérapeute.
La parole et les larmes libèrent. C est pourquoi la nature nous a donné des glandes lacrymales entre autres.
Et le jour où l'on parvient enfin à parler de manière apaisée de ce passé, sans plus ressentir de honte, on est guéri
On n'a pas à avoir honte d'avoir subi. Le tabou et les clichés font des dégâts considérables, puisqu'ils conduisent des adultes à culpabiliser des enfants pour des actes qui ils ne devraient pas avoir à assumer.
Et en réalité, lorsque l'on fait cette analyse, on comprend une fois de plus que notre vrai pouvoir ne peut naître que dans notre capacité à nous dépasser nous mêmes et affronter nos propres démons intérieurs, qui ne logent tous que dans notre Ego.
Identifier nos forces et nos faiblesses pour mieux nous façonner nous même en vue d'être efficients, et ne pas nous laisser happer par le besoin de plaire, d'être admirés, de dominer les autres, d'être le seul et l'unique, l'icône, la référence absolue, meilleur que les autres. Juste être ou devenir SOI
Là où le pervers en réalité, va identifier ses forces pour cacher ses faiblesses, ce qui est une première erreur, et mieux dominer les autres, deuxième erreur, pour devenir conforme à une image stéréotypée, donc qui n'est pas SOI, d'où ce sentiment de vide et de non sens
Notre seul but à atteindre dans la vie, est de devenir la meilleure version de nous même, en alignement sur des valeurs émanant du cœur, mais évidemment solide mentalement, et cela suppose de ne pas être tributaire de l'apparence ou des biens matériels comme du pouvoir.
Meilleure version de nous même, car l'enfant arrive parfaitement pur intérieurement, mais avec l'obligation d'apprendre à équilibrer cette intériorité avec ce corps et donc cet ego, qui lui est soumis aux critères sociaux chez nous erronés.
Parce qu'alors on sait vivre même sous le feu des désapprobation, sans renoncer à SOI et sans honte, ce qui donne l'apaisement et la vraie confiance en soi.
La compréhension du monde en passe par la connaissance de nous même
Toute la difficulté résidera dans notre capacité, en ayant identifié nos forces et nos faiblesses, de rendre cet Ego équilibré, en accord avec notre intériorité.
Et cela ne peut en passer que par un minimum d'introspection et de bonne connaissance mais aussi de gestion de ses rouages et de ses émotions, tout comme des pulsions qui émanent de cet ego.
Je dis gestion, car on doit s'autoriser la colère et les larmes, mais en sachant les gérer, et cela devrait nous être enseigné dès l'enfance par les adultes.
Car cet égo s'il convient de le canaliser via notre cœur, cela ne signifie pas l'étouffer.
Nous devrions tous en réalité parvenir à ce point d'equilibre nécessaire à toute société :
Je suis libre mais ma liberté ne doit pas empiéter sur celle d'autrui.
Je me fais du bien sans nuire à autrui, je fais du bien à autrui sans me nuire à moi même.
Car il faut bien conscientiser que cet ego, s'il peut nous détruire nous même en même temps que les autres,
A quand même une fonction s'il existe : celui de rappeler que nous aussi nous sommes une personne.
Et ce n'est qu'en ayant compris cela, qu'en ayant exploré nos propres rouages, admis que nous n'étions pas infaillibles, que l'on peut envisager le monde dans sa diversité.
Et cet apprentissage là, devrait appartenir à l'enfance, période cruciale où il découvre la vie, mais cela nécessite la pleine implication de tout adulte autour de lui ainsi que son respect et sa bienveillance tout comme sa fermeté.
"Connais toi toi-meme et tu connaîtras l'univers et les dieux " (Platon je crois).