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Billet de blog 30 septembre 2025

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DE LA LIBERTÉ ET DE NOS CHAINES

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans un précédent billet, j'évoquais le thème de la liberté, et avançais qu'il s'agissait avant tout d'un état d'esprit. 

En effet, il vaut mieux pour commencer être libre dans sa tête, si on veut ne pas trop souffrir de l'impact de certaines croyances limitantes de notre monde, son jugement impitoyable fondé sur des apparences, ses partis pris et ses coutumes parfois mortifères. 

C'est ce qui m'a permis de supporter une certaine exclusion et impossibilité de décrocher un emploi dans des domaines pour lesquels je m'estimais pourtant compétente, et pour lesquels j'avais un réel intérêt, ce qui m'aurait en plus permis de vivre de revenus plus confortables. 

Qu'à cela ne tienne, je serai donc paresseuse et fière de l'être. J'ai continué à peindre, écrire ou traduire des textes voire me composer mes mélodies. Pour moi, puisque malgré de nombreux partages sur mon Facebook je ne semblais susciter aucun intérêt. AUCUN. ZERO. 

Soit. On ne peut pas plaire à tout le monde. Et puis j'avais été prévenue une première fois adolescente et une seconde à mon retour sur l'île en 2009 : " les traîtres, quand ils reviennent, ils finissent seuls. On ne leur parle plus. C'est triste de faire sa vie sans personne qui vous parle."

Je ne connaissais pas cet homme. Et je me demandais bien de quoi il pouvait parler. J'ai pensé à une idée générale, une phrase qui ne me visait pas personnellement la première fois, et la seconde j'ai trouvé la coïncidence bizarre... ayant toujours eu les valeurs au centre de mes préoccupations, car amnésique, j'ai vite compris que la vie sociale allait être compliquée pour moi, je ne me sentais donc pas visée et restais perplexe. 

Mais je n'avais alors pas mesuré à quel point les voyances étaient au centre de certaines familles, voyances souvent sujettes à interprétation,  et très mal utilisées en réalité, pas plus que de l'effet des rumeurs, pain béni de certains et dont j'étais victime et la dernière informée. 

Je ne comprenais simplement pas pourquoi les gens finissaient invariablement par se détacher de moi. Des regards bizarres. Des remarques parfois aussi que je ne saisissais pas parce que pour moi complètement curieuses, arrivant comme un cheveu sur la soupe, et n'ayant pas de lien avec moi, selon moi. 

Bref  je me suis adaptée à ma vie en solitaire,  et j'ai renoncé férocement à faire pour plaire ou pour me conformer au moule social. 

Mes parents, que je pensais être mes vrais parents, malgré des questionnements adolescente auxquels on m'opposa un livret de famille qui témoignait d'une naissance légitime sous mon patronyme actuel en 66, acheva de me conforter dans l-idee que je me racontais des histoires, que mon sentiment de ne pas appartenir à cette famille était du à ma bizarrerie sans doute et à des rêves inaccessibles. 

Le choc, quand le mémoire m'est revenue l'année dernière au printemps, avec mes souvenirs d'un autre papa, de mes allers retours avec cette femme tellement froide qu'elle ne pouvait être ma mère, le contact avec une autre, allemande, qui semblait s'intéresser à moi sans toutefois jamais organiser de vraies rencontres et quitta ma sphère familiale suite à un "scandale " sur ma probité lorsque j'avais 22 ans... scandale qui avait déjà à l'époque été monté de toutes pièces... un homme de plus de 20 ans mon aîné, ami de cette femme, m'ayant séduite... pour mettre à l'épreuve sans doute ma chasteté...

Tant de choses que je ne comprenais pas sur ma vie singulière et étrangement seule. 

Je me suis donc adaptée depuis longtemps à la solitude, à l'incompréhension, au silence, pas à pas, et j'ai fini malgré tout le désespoir que l'on peut en ressentir, par en faire une force.

J'ai découvert subitement qu'à l'instant où je décidai d'explorer ces potentiels que j'avais toujours confusément ressentis en moi, à l'instant où j'ai décrété que STOP,  j'allais dire merde aux conventions et aux diktats, malgré des parents et amies qui tous me traitèrent d'inconsciente parce que je quittais un CDI, mes parents me jugeant même inapte à la société et pas crédible quand j'ouvrais la bouche, voire simplement paresseuse et revendicative : "Dans la vie, on s'estime heureux si on a un travail, et on fait ce que dit le chef", j'ai découvert que mes potentiels ont subitement explosés. 

J'ai toujours aimé écrire, lire, été attirée par les sujets de société, le chant, les langues étrangères.. mais je n'ai jamais eu le temps d'explorer ces sujets à fond. Dans la vie il y a des priorités et parmi elles évidemment assurer sa subsistance surtout si on a des enfants est capital.

Donc j'assurai ma subsistance dans des emplois sécurisants parce que c'est ce qu'on m'avait appris, et dans un sentiment de médiocrité qui me rendaient malade parce que je n'étais pas du tout alignée avec moi même. Mais en même temps, savais-je qui j'étais ?

Je me plongeai en 2021, mai, dans l'écriture à fond, le questionnement aussi sur MES ennuis récurrents, ceux du monde en parallèle, questionnais les religions, embrassais la peinture à l'automne de la même année... pour à la suite de l'exécution de ma première vraie toile, février 2022, être prise d'une frénésie d'écriture qui me laissa étourdie. 

Des articles, cinq je crois au total,  rédigés de mémoire sur autant de jours d'affilée,  de sept pages chacun,  et résumant tout ce que j'avais compris sur les causes de notre chaos, en partant des religions, de la Mésopotamie et en passant par la psychiatrie et les dégâts de notre système carcéral tout comme de notre modèle éducatif... sans brouillon et sans fautes. Et dans la foulée, des poèmes et des fables, comme s'il en pleuvait dans ma tête. En l'espace de quatre mois, j'avais bien rédigé quelques cent poèmes et cinquante fables...

La liberté d'être soi, est le gage de la qualité. Elle commence dans la tête, et sans le choix que l'on fait de s'écouter. Et quand bien même on fait ce choix sur le tard, rien n'est perdu, tout notre parcours va alors s'aligner, pour peu que l'on prenne aussi le temps de faire le ménage dans ses reçus, et tout ce que j'aurais peut être pu écrire ou peindre plus tôt sur plusieurs années, , se présenta alors comme une évidence et sans le moindre effort.

J'ai voulu immédiatement faire savoir cela .. Le communiquer le transmettre, dire réveillez-vous : "Tout le monde est intelligent et capable, je vous explique "

J'étais encore la folle de service. C'est limite si je n'ai pas été insultée par des femmes me disant que c'était inconscient de dire cela aux gens., tout comme il était inconscient et peu charitable de dire à une personne souffrante de puiser sa force en elle. ..

C'était il y a quatre ans. J'ai écumé les réseaux Facebook et LinkedIn, sans relâche..  jusqu'à ce début d'année pour Facebook, mais jamais de retour malgré une liste de contacts importante dont un tas de gens inconnus... pas de réponse. Invisible. 

Enfin, les suggestions répétées : retourne dans ton village. Tes parents t'attendent. 

Je crois que si la liberté est dans la tête avant tout,  dans notre société elle devrait aussi se concrétiser par la possibilité au moins pour ceux qui le veulent,

De divorcer de leurs parents, et même de leurs enfants en âge adultes et autonomes. 

Comprenez moi bien. Nous etouffons sous le poids des obligations,  des contraintes morales, qui ne résultant que de la vision unique imposée, du poids de l'image de famille idyllique qui n'est que parfaitement illusoire et hypocrite.

Sans souhaiter de mal à mes parents, ni à mes enfants d'ailleurs, j'ai découvert que dans certaines sociétés chrétiennes on pouvait négocier votre mariage dans votre dos, alors que vous êtes une femme de 60 ans autonome,  et vous brader comme un objet en arrangeant des circonstances "hasardeuses' au gré aussi de votre isolement. C'était dans l'intention de m'aider, sans doute. Mais ce que moi j'en pense n'a manifestement inquété personne. 

Quant à mes enfants, ils ont été pris en otage. Ils ont compris que plus ils seraient de mon côté, plus j'aurais à souffrir voire à risquer un nouvel internement... et ont fini par me pousser à les ignorer. 

L'héritage, les considérations matérielles, le patronyme, ce lien obligatoire qui fait que le parent juge avoir droit de regard sur votre vie intime et sociale, sont autant d'étouffoirs pour tout le monde. Mais cela déteint aussi sur le groupe social qui prétend avoir un droit de cuissage. 

Pour ma part,  j'ai demandé de divorcer de mes parents et de mes enfants. 

Non que je leur souhaite du mal. Non que je ne souhaite pas aider les uns ou les autres si le besoin s'en fait sentir. Mais je veux pouvoir le faire librement,  comme je le ferais pour un ami, ou une personne dont j'estime qu'elle mérite un coup de main.

Et mes enfants, j'estime que le plus beau cadeau que je puisse leur faire, c'est cette liberté de pouvoir passer Noël avec leurs potes s'ils préfèrent plutôt que s'emmerder avec moi, parce que c'est de leur âge et dans leur envie.

Ils n'ont pas à me tenir la main parce que je suis leur mère. Et je dois les laisser mener leur vie de jeunes adultes comme ils le veulent eux.  Ils ne seront que d'autant plus fiers d'eux mêmes et solides dans leur tête, si leur confort ils se le sont construit. Ils apprendront ainsi que certaines choses se méritent,  et que les valeurs sont un socle précieux à cultiver. 

Ils apprendront aussi, je le leur souhaite, que rien ne vaut mieux que d'être soi même, même avec peu , parce que ce n'est pas l'argent qui fait le bonheur. 

La liberté commence dans la tête, et si nous voulons l'enseigner à nos enfants, cela en passe par la leur donner réellement. 

Jeanette Carbuccia

Mais appelez moi Aimée la Grande, j'aurais probablement plus de succès qu'avec un patronyme lourd à porter à bien des égards. 

Mémé

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