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Billet de blog 21 juin 2020

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La Sortie - Episode 6

Pendant que Claire prend la route de Malétable, délirant de fièvre, son père, Bruno Latour, est pris en charge par les habitants de la ferme de Lahurie. A la recherche de Thomas, Christophe Castaner interroge violemment Samira, elle aussi délirante, sur son lit d’hôpital. Elle rêve de la planète Mars.

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LA SORTIE

Episode 6

Claire descend vers le parking de l’Hôpital de la Grande Cavale avec tout un kit de  premier secours, une bouteille d’oxygène, une trousse bourrée de médicaments et une autre garnie de tous les tests Covid 19 possibles : sérologique, virologique, PCR, sanguin, salivaire. Elle fourre tout ça à l’arrière de son 4*4 et démarre en suivant les flèches qui se détachent sur la peinture rouge. Deux étages en descente dans la rampe en colimaçon, au rond-point  après le PC Sécurité, elle emprunte le boulevard Tanguy Prigent  noyé par la pluie. Il n’y a presque pas de circulation mais une bagnole zigzague entre les deux voies de droite. Quand elle la dépasse, elle observe, réprobatrice, la conductrice qui, clope au bec, a l’air de s’énerver après sa ceinture de sécurité pendant qu’à l’arrière, deux moutards lui font des grimaces, vitres ouvertes, cheveux collés par la pluie.  C’est Brest, quoi.

Maintenant c’est Landivisiau sur la N12, enfin, pour ce qu’on en voit. Et puis voilà, ses laisser-passer dans la poche, elle file vers Morlaix, Laval, Le Mans, Alençon et enfin Malétable et son père. Il est 7 heures du soir. Elle devrait y être entre 11h30 et minuit trente.

***

Samira connait de grandes marées psychédéliques au cours desquelles une femme-poupée se penche sur sa barque et lui parle, accompagnée d’une grande ombre noire.

Alors Samira ouvre les yeux.

Mais, secouée par les paquets de mer,  elle doit à  nouveau fermer ses petites mirettes pour ne pas vomir, et la femme est toujours là, pressante,  à lui secouer le torse. Heureusement l’ombre noire se saisit de la poupée et la confie à deux flics qui la jettent à la mer, en hurlant  des choses que Samira n’entend pas. Et l’ombre noire se penche à son tour vers le lit. Elle reconnait cet homme, c’est Christophe Castaner qui la regarde fixement.

Beuhhhhh…. Samira veut se réveiller.

Elle voit des étoiles, elle voit un croissant de lune, elle voit un château dans le ciel avec de grands oriflammes verts à la pointe de chaque tour. Et elle voit son fils Soufiane qui la regarde depuis une fenêtre pavoisée. Elle voit aussi la Terre qui s’éloigne, et un petit point brillant se rapprocher, et qui grossissant, grossissant, se révèle être Mars, la planète rouge. Le château s’y pose doucement, au milieu d’un grand erg de sable-rouille où le vent souffle en longues rafales et façonne des dunes affutées comme des sabres et hautes comme des montagnes. Soufiane jaillit de la grande porte du château en ajustant son turban. Il a grandi, mon Dieu qu’il a grandi ! C’est un homme maintenant. Elle se jette sur lui.

  • Soufiane !

Il la regarde, sourit et ordonne :

  • Maman, couvre-toi !

Elle le contemple, interloquée, il se dégage de ses bras et hurle :

  • Recouvre ton visage !

elle lui caresse la joue sans comprendre.

  • Ça va pas la tête, tu te prends pour qui Soufiane?

Il couvre alors sa mère d’un pan de son long voile noir et la projette au sol quand une nuée de schnarpells fait résonner les rochers de leurs éclats métalliques dans l’ odeur des silex frottés.

« Le sable-rouille maman ! Le sable-rouille ronge tout ! Il fouille la chair humaine comme du beurre. Il te faut apprendre à lire le vent quand il feule maman. Car il est dangereux ,,,,, quand il flamme ;;;;;;;;; quand il frise ::::::: Et la maintenant c’est le grand Contre-Vent qui fouffle !!!!!!  Ecoute-le, écoute ce qu’il te vit » :

,,,,, !!!!

Samira écouse le fouffle du Contre-Vent :

, ;, ;, ;, ;, ;, ;!!!!!

Et puis

,,, !, ;,, ;;!;;;;!!!;!!!

Et encore

, ;, ! ;, ;, ;, ;,,, !,,,, ;;;;;!!!!!!!!, ;, ;,

 ;,,, !,, ;, ;,,,,, !!;!!!!!!!!!, ;, ;, ;, ;, ;

« Couvre toi comme moi maman, reste cachée dans les plis des dunes. Le vent est fort aujourd’hui. Nous sommes au désert, mais nous sommes vivants. L’oasis est derrière la crête, sais-tu ? Nous irons demain si le vent nous prête vie, derrière le sif. Dors maintenant maman, je suis là, n’ai pas peur, dors. Nous irons à l’oasis demain, maman, écoute le vent et n’ai jamais peur. Si tu as peur, ce n’est pas le vent qui te tuera, mais tu mourras ! ».

  • Soufiane, mon petit…
  • N’ai jamais peur maman. Si tu as peur, tu mourras.

Samira ferme les yeux en caressant son enfant à travers les étoffes rugueuses et sous le poids des cailloux qui lentement les recouvrent comme des poissons leurs écailles.

Elle s’endort.

Et, immédiatement, elle voit l’aiguille sortir de son bras, l’homme en blanc s’écarter respectueusement devant l’ombre noire qui se penche.

Et Christophe Castaner de gronder :

  • Où est mon fils ?

***

  • Fayssal, c’est bien ça ?
  • Et lui c’est Noë.
  • Vous n’êtes pas immunisés ?
  • Non
  • Des contacts récents avec des gens susceptibles d’être malades ?
  • Heu, oui, pas mal.
  • OK, pas de soucis, ça se gère. On vous attendait pas si tôt mais je vous ai préparé une tente dans le verger. Moi ça va, et les autres aussi dans la maison, on est tous passés par le virus, tous immunisés. Mais la règle est la règle, vous passez par quinze jours de quarantaine. Ça a été décidé, c’est assez con mais c’est comme ça. Au moins ça vous oblige à pas trop trainer dans le village, et ça, moi, j’y tiens. De toutes les manières j’ai cru comprendre que vous n’aviez pas envie de vous faire remarquer ?
  • Non, c’est vrai qu’on a dû partir un peu à l’arrache.
  • OK, pas besoin d’en dire plus, mais lui qui c’est ?
  • Lui, c’est Bruno Latour, heu… notre prof à Sciences-po.
  • Votre prof à Sciences-po ? Dites, vous comptez donner des indices comme ça à tout le monde, sans réfléchir ? Maintenant que je sais que vous venez de cette boite de merde, je peux vous identifier en deux heures vous savez ?
  • Désolé, on arrête pas les conneries comme ça, on est pas habitués. Mais là on va rester sans voir personne, nous n’aurons plus l’occasion de raconter nos vies, c’est promis.
  • Et comment ça se fait que vous trimballiez votre prof malade avec vous ?
  • C’est sa voiture, il nous a pris en stop. Mais on a dû prendre le volant, il est malade, il dit qu’il a le covid…
  • Merde !

Cabrilleau... Cabrilleau !!! Il leur envoie deux gamins en cavale, et comme si ça suffisait pas… Pierrot se penche vers la banquette arrière. Le vieux est très grand, affalé sur des sacs et respire difficilement.

  • Il allait où votre prof ?
  • Ici, à Malétable, il y a une maison de campagne, si on a bien compris. Sa fille devait le rejoindre ici pour l’emmener à Brest, elle est médecin.
  • Ben pourquoi vous nous l’amenez à la ferme alors ?
  • Parce qu’on sait pas où elle est sa maison de campagne ! Nous, on avait que les indications pour venir ici, la ferme qui s’appelle Lahurie, la deuxième à gauche au-dessus du bourg, de l’église, de l’école et de la mairie !
  • Il vous a pas dit Le nom d’un lieu-dit ? d’un écart, d’un hameau ?
  • Non… On a fouillé dans son portable, j’avais noté son code en le lui empruntant dans une station. Mais dedans y a pas d’adresses et personne dans l’agenda à « fille ». On sait pas comment elle s’appelle.
  • CLAIRE !

Ils se retournent vers le vieux, qui ajoute :

  • J’ai froid ! C’est la guerre !

***

C’est mardi soir, et, 14 juillet ou pas, c’est comme tous les mardis, la réunion hebdomadaire du collectif. Pierrot arrive en retard, avec de mauvaises nouvelles et une décision à faire adopter.

Il débarque comme un boulet dans la salle commune alors qu’Anna est déjà lancée dans un grand flux d’énonciations. On le regarde d’un air réprobateur quand il agite les mains pour signifier qu’il y a des choses pressantes à régler.  

  • Oui Pierrot ?
  • On a de nouveaux arrivants.
  • Oui, on sait, c’est à l’ordre du jour, c’est le point deux.
  • Il faut inverser l’ODJ, y a urgence.
  • Quelle urgence Pierrot ?
  • Ben y a un vieux avec eux, avec le covid.

Brouhaha, prises de paroles contradictoires, et finalement, au quasi-consensus, rejet de la demande de Pierrot. L’accueil des nouveaux reste au point deux. En attendant, le vieux, il n’y a qu’à l’installer dans la maison, plus précisément dans la chambre en bas et qui est vide pour le moment.

Il grommelle que c’est déjà fait. Nouveau brouhaha et désapprobation générale. Il est dit que le comportement individualiste de Pierrot risque de passer à l’ODJ de la réunion du mardi suivant. Et Anna peut reprendre où elle en était, au point 1 : « Bilan des luttes contre le confinement ».

  • Ya pas que les bourgeois qui poussent au confinement. Il y a aussi tous ceux qui ne veulent pas reprendre le travail. Pas mal de cadres-sup surement mais aussi pas mal d’ouvriers dans des boulots de merde et qui se passeraient bien de retourner au turbin. Et des employés pareil.

Pierrot se dit que sur les cadres sup’, Anna doit en connaitre un rayon, mais il a plus de doutes sur les employés et les ouvriers. C’est Come qui donne la réplique à Anna :

  • Oui mais quoi, c’est anecdotique les prolos qui se confinent volontairement ! Regarde l’Inde, regarde le Nigéria ! Tout le monde crève sur les routes parce qu’ils ne peuvent plus travailler. Ils ont pas de compte en banque, pas de salaires, pas de revenus, et rien à manger depuis quatre mois à part l’aide du gouvernement, des ONGs et la solidarité familiale !
  • Mais je te parle pas du Nigéria, enfin ! Je te parle d’ici-même, à Malétable il y en a plein…Des artisans, des ouvriers-artisans, mais aussi des cassos qui n’ont jamais travaillé, ou alors c’était  il y a tellement longtemps qu’ils ont oublié.
  • Des artisans qui veulent pas reprendre le taff ? Tu penses à qui là ? T’as vu leur trésorerie ? Ils sont au bord du gouffre.
  • De toutes les manières Come, avec toi c’est toujours pareil. Tu vois jamais rien de positif au confinement parce que tu penses qu’à t’agiter. En fait ça t’angoisse de rester à la maison. Faut toujours qu’il y ai des chantiers à faire. Même si on te donnait la planète Mars, tu serais capable d’y faire des conneries.
  • Quelles conneries Anna ? On y marcherait à l’économie …
  • Oui, à l’économie. Comme tu dis. Tu organiserais, tu planifierais, tu aménagerais, et pour finir tu mettrais des œufs d’otaries sous des mégalodons en train de couver et tu ferais de la merde.

Holala…

Pierrot soupire et se prend la tête entre les mains.  Il se met en mode zen pour ne pas écouter. Une demi- heure plus tard, le point un est achevé et Pierrot bondit de sa chaise. Mais Patrick réclame une pause avant le point 2. C’est adopté.

Holalalala…

Come prépare une infusion pour tout le monde. Pierrot va se chercher une bière et s’installe dans la cour pour fumer une clope en rongeant son frein. Il écoute vaguement la conversation de deux filles du camping, Guenola et Chloë.

  • Fiona, elle était complétement flippée. Elle était confinée au fond des bois dans la maison de sa mère avec sa belle-mère.
  • C’était où déjà ?
  • Au Massachusetts
  • Et quoi alors ?
  • Ben, il faisait un temps dégueulasse, elle en avait un peu marre d’aller rendre visite à sa grand-mère et y a des bandes de malades pro-Trump qui se baladaient en pick-up avec des armes automatiques.
  • Et qu’est-ce qu’ils faisaient ?
  • Ils faisaient irruption dans des congrès du parti démocrate avec leurs armes pour protester contre le confinement.
  • Ils avaient peut-être raison.
  • Quoi ?
  • Ben ouais, j’sais pas, j’me dis…
  • Tu te rends compte de qui tu parles là ? Que c’est des gens qui pendent des noirs ?
  • …bah…
  • Tu peux pas dire ça Guenola !
  • Ben je sais pas, moi je ne pends pas de noirs mais je me demande si ces brutos n’avaient pas un peu raison quand même.
  • Mais qu’est-ce que tu dis, tu te rends même pas compte de ce que tu dis !
  • Ben je sais pas, mais à partir d’un certain moment, la défense du premier amendement je me dis que ça compte, non ? Nous on est là, complétement désarmés, on se laisse faire. Eux c’est peut-être des salauds qui pendent des noirs comme tu dis qu’ils font, mais ils se laissent pas faire.
  • N’importe quoi.
  • Nous on est là, on fait rien. On laisse faire, et ce qui est en train de nous arriver c’est sans doute la plus grande prise de pouvoir fasciste de l’histoire, la dictature numérique consentie. Chacun chez soi, plus de contacts, plus de collectifs. La fin des humains. Et en Amérique, comme d’habitude en fait, ils sont un peu moins grave que nous, sans doute. C’est pas que je les aime et je pourrais surement pas tenir 5 mn avec eux, mais le fait qu’ils existent ces mecs, et bien, la tout de suite maintenant, c’est mieux que chez nous, où il ne se passe rien. Tu parles d’un bilan des luttes ! Non mais t’as entendu Come et Anna tout à l’heure ? C’était pitoyable, non ?
  • Ça justifie rien Guenola. Le fait que des mecs se baladent avec des armes automatiques, et bien automatiquement je suis contre eux c’est tout. Tu crois quoi ? Qu’ils défendent la liberté ? Mais t’es conne ou quoi ? Ils défendent leur liberté, leur liberté à eux ! Et leur liberté à eux c’est de pendre des noirs et d’aller travailler ! c’est tout !

De la porte d’entrée parvient un : « Ouais ». C’est Anna, une infusion à la main.

  • Ouais quoi ?
  • Quelle liberté ils défendent tu crois, Guenola ?
  • Ben je sais pas… la liberté de se défendre contre le confinement ?
  • Ils défendent la liberté du renard libre dans le poulailler libre !

Guenola ne s’attendait visiblement pas à cet argument massue directement tiré de la critique marxiste. Elle demande :

  • Ah, bien, et nous, qui ne faisons rien, on défend qui, on défend quoi ?
  • Nous on défend les poules, on est pour l’éradication des renards !
  • Ah…

Guenola  s’allume une clope. Elle réfléchit, et alors qu’Anna et Chloë rentrent, leur infusion achevée et prêtes à passer au point 2 de l’ODJ, elle conclue : 

  • Bon, OK, On défend les poules du poulailler… Mais, du coup, j’ai plutôt l’impression qu’on bosse pour le fermier ! Non ?

***

  • C’est la guerre ici ! Je fais la guerre moi aussi ! Je veux me battre ! Laissez-moi me lever !
  • Bruno tu te calmes. Reste allongé !
  • Qui êtes-vous ? je suis où ? Je vous connait pas ! Où est ma fille ?
  • Ta fille on l’a appelée, elle arrive. Moi je m’appelle Asma, et je t’ai porté jusqu’ici dans la chambre parce que tu ne tiens pas debout. On t’a porté avec tes deux jeunes, et aussi avec Pierrot et Noureddine on t’a arrangé ton lit, alors reste tranquille !
  • الرجل العجوز سيموت
  • Tais-toi Noureddine !
  • Qu’est-ce qu’il a dit là ?
  • Il a rien dit, l’écoutes pas.
  • Laissez-moi me lever. Les deux jeunes ils sont en cavale, ce sont mes étudiants, je dois les aider, c’est la guerre !

Les yeux d’Asma changent brutalement de couleur.

  • Non Bruno. Ici, c’est la paix. Tu veux que je te montre la guerre ? Je connais la guerre !
  • Alors qu’est-ce qu’il a dit, là, ce Noureddine ?

Asma soupire et prend le visage de Bruno Latour entre ses mains en le fixant dans les yeux.

  • Noureddine il dit ça : Bruno, tu vas mourir.
  • Et pourquoi il dit ça ?

-          لأنك خائف. ليس لأنك مصاب بالفيروس. سوف تموت لأنك تخاف من الفيروس. وأنت خائف من الفيروس لأن والدك ماكرون قال لك إنه مخيف. لكنك ستموت. إنه سخيف لكن الأمر كذلك

  • Noureddine il dit que tu vas mourir parce que tu as peur. Pas parce que tu as le virus. Tu vas mourir parce que tu as peur du virus. Et tu as peur du virus par ce que ton papa Macron t’as dit qu’il fallait avoir   Tu n’es peut être pas malade, mais tu vas quand même mourir. C’est bête mais c’est comme ça.
  • Alors, Bruno, allonges toi, tu as besoin d’aide, et de calme.
  • Ma fille arrive. Elle est médecin.
  • Oui, elle arrive, mais ce n’est pas d’un médecin que tu as besoin Bruno, c’est de René Guénon.
  • Hein ?
  • René Guénon, le voisin qui fait le cidre. Il a le don. Il a des livres qui ne brulent pas dans la cheminée. Il sait éteindre le feu.
  • Quoi ? De quoi me parlez-vous, d’un sorcier ?

-          سامحكم الله

  • Un sorcier tu dis ! Que Dieu te pardonne ta folie !
  • Je suis chez les dingues ou quoi ? Un sorcier !? Lâchez-moi !

Il tend le doigt vers la fenêtre qui explose en éclats rouges, oranges et bleus.

  • Et là, par la fenêtre, regardez, des explosions partout dans le ciel, c’est pas la guerre ça ?!

Asma soupire :

  • Non Bruno, C’est pas la guerre, c’est le feu d’artifice de Malétable. On est le 14 juillet. Tu t’allonges et tu attends. Tu fais une hyper-réaction immunitaire. René va venir et éteindre le feu.

***

  • Je cherche mon fils,Thomas, le camarade de classe d’Abdelkrim, votre neveu, celui qui a renversé un policier sur un barrage de police !

Son fils…

  • Thomas Castaner, qu’on a trouvé à coté de vous dans le grenier de la mairie de Pantin !

Et mon fils à moi ? Soufiane…

  • Tu vas répondre connasse ? Lieutenant, donnez-lui un papier et un crayon. Docteur, vous êtes sûr qu’elle peut parler ?
  • Oui monsieur le ministre.
  • Ecoute moi bien Benziane : Ton neveu est en cavale, on l’a identifié il y a trois heures. Il est poursuivi pour tentative d’homicide sur un représentant de l’ordre dans l’exercice de ses fonctions. Tu sais ce que ça veut dire : on le trouve, on le bute. Et on va le trouver. On les trouve toujours, tu le sais ça aussi, non ? On sait aussi que très probablement c’est lui que Thomas cachait au-dessus de chez nous. On aura confirmation par l’ADN dans moins d’une heure. Et ça, ça veut dire que mon fils est en cavale avec ton neveu !

N’ai pas peur maman. Si tu as peur, tu mourras.

  • Alors si tu veux pas qu’on tue ton Abdelkrim, tu nous dit ce que tu sais. Et je pourrais même m’arranger pour alléger les charges, contre lui et contre toi. Sinon …

Ce n’est pas le vent qui te tueras maman. C’est la peur.

 Jean Gardin                                                                                                                  A suivre  (…) Prochain épisode le mercredi 24 juin

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