Le mot guerre employé sur le ton belliciste du Premier Ministre ou sur le ton pleurnichard du Président de la République n'a pas de sens dans la situation actuelle.
Au contraire inculquer un esprit de résistance à toutes la population permettrait de LIMITER les conséquences de tous les actes de folie meurtrière d'où qu'ils viennent.
La protection individuelle exige une vigilance personnelle de tous les instants jusqu'à devenir instinctive, la protection collective d'une foule relève de la police administrative ordinaire, il n'y a pas besoin d'état d'urgence. C'est ce qui a criminellement fait défaut à Nice.
Les autorités locales ne sont pas responsables de la folie d'un individu mais sont coupables du carnage qui en résulte.
De beaux esprits vous diront qu'un individu déterminé se serait tourné vers une cible plus accessible. Peut-être ! Nul ne peut l'assurer mais est-ce une raison pour ne rien faire alors que pour des motifs moins nobles on interdit physiquement l'accès de certains terrains aux gens du voyage.
Il faut croire qu'un parking ou un terrain vide mérite mieux que des milliers de braves gens rassemblés pour la fête nationale.
Je vais finir par reconnaître par ailleurs que l'esprit civique de la Côte d'Azur est vérolé en constatant qu'au lendemain du massacre un hôtel de luxe a fait tirer un feu d'artifice presque en face la promenade des anglais.
Les affaires sont plus importantes que la vie des touristes qui pourtant les engraissent.
Il n'y a aucune vergogne, combien n'a-t-on pas vu de commerçants à la figure de carême venir demander lors d'interview que les clients reviennent vite dans leurs établissements excipant de la nécessaire reprise de la vie. Comme c'est le tiroir caisse qui les intéresse ils ne proposent pas d'entrées gratuites pour adoucir le traumatisme.
Lutter contre les réseaux terroristes par le renforcement réel des moyens humains et matériels qui vont avec est du ressort des services spécialisés. Laissons par ailleurs réfléchir les intellectuels et arrêtons ces débats stériles sur tous les plateaux de télévision qui ne servent qu'à anesthésier le bon peuple.
Les citoyens attendent des mesures concrètes de terrain et pas les élucubrations d'une guerre picrocholine dont le seul enjeu est le positionnement pour l'élection présidentielle qui les rend fous comme disait un jour Daniel Cohn-Bendit. Même si la fouace est plus consistante.
Nos gouvernants parlent de guerre, les partis politiques et tous les média poursuivent des débats politiciens s'envoyant à la tête des mesures à prendre contre le terrorisme que nous subissons, nous embarquant dans des élucubrations stériles et inefficaces quant à la protection effective de nos concitoyens.
Toutes les mesures concernant les renseignements et les enquêtes sont évidemment capitales concernant la lutte contre le terrorisme mais cela ne doit pas nous empêcher de prendre toutes les mesures pour limiter les conséquences d'un acte terroriste.
A chacun son travail, les mesures de long terme des services de renseignements - à condition que les financements annoncés à grands coups de menton se traduisent en moyens concrets dans les services, ce qui semble loin d'être le cas d'après de nombreux témoignages - ne doivent pas exclurent les mesures de protection élémentaires.
Dans le cas des rassemblements, festifs ou autres, sur la voie publique, à fortiori dans les conditions topographiques de Nice où nous avons affaire à une quasi autoroute avec un trottoir côté mer qui est une chaussée à lui seul, il est criminel de ne pas installer des obstacles infranchissables pour le temps de la manifestation quitte à mobiliser des moyens de levage sur place pour rétablir la circulation à la fin de la manifestation.
Toutes les objections sur la nécessité de laisser circuler des véhicules de secours sont des arguties pour ne rien faire. Nous savons parfaitement calibrer les espaces des blocs de béton en chicane pour laisser le passage des ambulances ou des véhicules de police.
Ce type de dispositif économise de surcroît des effectifs de police. Croire que de simples barrières et quelques policiers sont susceptibles de protéger une foule serrée occupée à regarder en l'air un feu d'artifice c'est oublier la situation que nous vivons depuis des années.
Dans le cas de Nice les voies latérales pouvaient être contrôlées par des poids lourds installés en chicane calibrée. La mairie qui a tant de caméras doit avoir un parc de poids lourds suffisant, sinon il existe toujours la location ou la réquisition.
J'ai entendu des objections du type "on ne peut pas vivre dans un bunker". Allez expliquer cela aux familles des victimes.
Comme je l'ai déjà dit, autrefois on enfermait les fous, maintenant ils sont trop nombreux et c'est donc plus facile d'enfermer de façon efficace les braves gens qui assistent moralement désarmés à un feu d'artifice organisé par la municipalité.
Les rassemblements de toutes natures (festivités, courses automobiles etc...) font toujours l'objet de réunions entre les organisateurs et les services de police territorialement compétents ou les mesures sont arrêtées. Dans certaines conditions les préfets sont associés et au minimum reçoivent les dispositions envisagées et autorisent ou interdisent la manifestation ou imposent des modifications du dispositif.
Mais dans le cas de Nice le maire ou plutôt "l'adjoint à la sécurité" ancien ministre et peut-être aspirant futur ministre a peut-être une forte influence sur le Préfet.
Je regrette cette boutade dans ces circonstances dramatiques mais s'il voulait préserver l'image touristique de sa ville par rapport à l'aspect forteresse des blocs de béton, il lui suffisait de les emballer dans de la soie rose à la manière de Christo. Cela aurait été plus utile que sur le pont neuf.
En tout état de cause la responsabilité de la manifestation est indubitablement locale et il est incompréhensible que le gouvernement ne sache pas l'expliquer et laisse partir les polémiques politiciennes oiseuses et indignes. Cela montre l'état de déliquescence de l'exécutif qui ne sait qu'appeler à l'unité nationale.
Si monsieur Estrosi a tant brassé d'air c'est qu'il se sait responsable.
Quand à Mr Valls il ne sait que répéter bêtement ce que lui écrivent ses petits marquis de conseillers qui manifestement sont de fieffés incapables.
Dans d'autres circonstances par exemple en Corse on fait valser des commissaires, des officiers de Gendarmerie ou des Préfets pour des motifs moins dramatiques. Le général de Gendarmerie Soubelet a même été sanctionné pour avoir donné son avis à une commission parlementaire qui le lui demandait. Mais il semble que les politiques, de droite ou de gauche s'immunisent entre eux. Dans ce milieu il ne faut pas insulter l'avenir.
Pour soulager les services de police, de Gendarmerie ainsi que les militaires de "sentinelle" le ministre de l'intérieur envisage de faire appel à la réserve c'est bien mais cela ne suffira pas et pour la vie quotidienne il ne faut plus parler de "guerre" qui n'a pas de sens mais plutôt de résistance et en prendre les moyens.
Tout d'abord il faut sensibiliser en permanence nos concitoyens comme on le faisait au tout début de Vigipirate à savoir rester vigilant et apprendre à observer (les paquets abandonnés, les comportements suspects, individus, véhicules etc...).
La peur n'évite pas le danger et il faut apprendre à résister au comportement moutonnier.
Au risque de me faire traiter de va-t- en guerre que je ne suis pas, je propose que l'État arme tous les anciens policiers et gendarmes qui en seraient d'accord, parce que c'est lourd à vivre, de manière à pouvoir intervenir en tous lieux ou un terroriste ou un fou menacerait la vie des gens (Magasins, salles de spectacle, cinéma, moyens de transports terrestres ou maritimes).
Dans la situation où nous nous trouvons il faut trouver une solution entre tout le monde armé comme aux Etats Unis et tous les honnêtes gens désarmés comme en France. Dans l'attaque du Bataclan le bilan aurait pu être encore plus lourd sans l'intervention d'un policier armé, dans la salle, qui a pu faire baisser le nez aux assassins.
L'attentat qui vient de se produire en Allemagne milite pour une solution de cet ordre. S'il n'y avait eu, par chance un groupe d'intervention dans le coin, le bilan là aussi aurait pu s 'avérer désastreux.
Alors soit on prend les moyens de résister soit on arrête de nous parler de guerre et on se laisse exécuter comme des moutons.
Mais alors il ne faudra pas s'étonner des bavures des actions d'autodéfense qui ne manqueront pas de se mettre en place. Je rappelle un principe de base, on accepte de ne pas prendre les armes pour se défendre que parce qu'on a confié la défense et la sécurité de tous à un État.
Certes on ne peut pas arrêter le terrorisme d'un coup de baguette magique comme dit Mr Valls mais on doit en limiter les conséquences par tous les moyens.
Je reste néanmoins dubitatif sur l'efficacité de personnels supplétifs non formés ou instruits en 15 jours.
J'ai beaucoup plus confiance en la clairvoyance et au sang froid des retraités police et Gendarmerie qui ont porté des armes 24 h/ 24 h pendant tout une carrière dans toutes les conditions d'intervention.
Naturellement cela ne peut se réaliser que sur volontariat car porter une arme de poing dans toutes ses sorties est pénible et en cas d'intervention effective la responsabilité est lourde. Mais je ne doute pas que l'esprit civique et de résistance prenne le dessus sur les inconvénients personnels et qu'il y aurait des volontaires quitte à montrer l'exemple à 70 ans.
L'autorisation accordée aux policiers et gendarmes de porter leurs armes hors service est de même nature et vise le même objectif : un peu moins d'impuissance des honnêtes citoyens face à un fou furieux.
Il faut espérer que nos politiciens se réveillent et descendent de leur bulle surprotégée afin que leurs pieds touchent enfin le sol car ils me semblent restés sur leur nuage de marchand de sable avec Nicolas et Pimprenelle. Comprenne qui pourra comme aurait dit Mr Pompidou ! Mais ce doit être la génération qui veut ça.