Sans méconnaître les intentions politico-religieuses de certains qui voudraient mettre un coin dans un mode de vie qui ne leur convient pas on peut remarquer qu'au fil du temps ce sont toujours les classes aisées, souvent dirigeantes qui ont imposé leur façon de vivre parfois à 180° de la mode précédente sans que personne ne s'en offusque.
En matière de soleil,le seul vrai dieu sur notre terre, les questions de santé auront peut-être le dernier mot.
En matière de mode le "la" a toujours été donné par les classes qui tenaient la baguette. Au cours des siècles passés, pour les femmes de la bonne société il convenait de conserver à la peau un ton laiteux gage d'aristocratie. Pour cela tout était bon depuis les chapeaux à voilettes jusqu'au robes et jupes qui balayaient le sol pour ne pas offrir le moindre carré d'épiderme à l'action du soleil, même les bras étaient protégés par de longs gants quelquefois transformés en mitaines pour conserver un peu de sensibilité nécessaire au bout des doigts. L'utilisation de l'ombrelle avait le même but, ne pas risquer la caresse du soleil. Cette façon de voir les choses n'avait rien à voir avec une quelconque pruderie, les moeurs dans cette classe étant souvent légères.
Car il faut rappeler que le teint hâlé, brûlé par le soleil était un signe marquant le statut des classes laborieuses qui travaillaient en plein air au soleil. Les élites auto-proclamées ne voulaient pas risquer d'être assimilées à la plèbe. La discrimination était patente parmi les intellectuels comme Michelet ou Ernest Renan et confinait au racisme envers les méridionaux. A l'occasion de leurs voyages dans le midi ils trouvaient aux habitants rencontrés des allures de sauvages car très foncés de peau dû principalement au travail des champs dans une région très ensoleillée, ajoutez à cela qu'ils ne comprenaient pas leur langage car ils parlaient provençal et vous aurez tout ce qui constituerait aujourd'hui un délit de racisme car ils l'ont écrit. D'ailleurs ils ne devaient pas être les seuls car certains visiteurs de l'île de Corse à la même époque faisaient des descriptions similaires et il ne faut guère s'étonner aujourd'hui que les citoyens de ces régions aient du ressentiment envers les élites parisiennes.
Le colonialisme, le racisme et la discrimination ont toujours été générés par les classes dirigeantes à l'encontre des pauvres de tous les pays en commençant par le leur. De Céline on ne s'étonne pas mais de Dérida un peu plus ! ( cf le lien ci-dessous vers moins de 4 minutes de citations édifiantes.)
Quand cette classe bourgeoise a découvert l'attrait de la mer et le bienfait des bains de mer elle a adapté la tenue de bain à l'objectif de garder malgré tout la peau bien blanche signe de distinction et de domination sur les manants des champs. De là ces tenues de bains de "salon" toutes aussi peu fonctionnelles les unes que les autres. Il n'est qu'à regarder les vieux films ou les photos de cette époque où l'on peut voir les femmes tordre le bas des robes ou jupes de bains gorgées d'eau salée. Heureusement que dans ces années l'objectif n'était pas encore la natation sinon on aurait pu assister à des noyades en série. Ceux qui auront dû nager habillés pour diverses raisons, entre autre d'entraînement témoigneront de l'inconfort et de la dangerosité si cela doit durer trop longtemps car contrairement à tenue de plongée en néoprène qui a un rôle de flotteur (c'est pour le neutraliser qu'on porte les ceintures de plombs) les vêtements même bien ajustés vous aident à couler.
Enfin beaucoup plus récemment les mêmes élites privilégiées ont découvert la mode du bronzage conjuguée à la disparition de tout un peuple de paysans pour ne conserver que des exploitants agricoles dans leurs tracteurs bientôt climatisés. Être bronzé n'était plus infamant pour nos bobos de l'époque et avec l'aide des marchands du temple tout une industrie s'est développée souvent au préjudice de la santé. Une récente enquête montre l'inefficacité de nombreux produits de protection solaire. Le souci des mères méridionales avait toujours visé à protéger le torse des enfants ce qui a généré les moqueries des vacanciers septentrionaux stigmatisant le " bronzage agricole".
Peut-être qu'un jour ce sera la sécurité sociale qui interviendra pour limiter les cas de mélanomes dus à l'exposition exagérée au soleil au grand dam des industriels de la pommade qui ne sert qu'à graisser leurs actionnaires. Il faudra à ce moment là trouver un équilibre entre le risque de cancer de la peau et la vitale vitamine D pour l'organisme. A cet égard le nord et le midi sont différents et justifie de protections différenciées qui ne sont pas du ressort de la loi mais du bon sens. Depuis des années tous les spécialistes reconnaissent que la meilleure protection ne relève pas d'une quelconque pommade mais d'un T-shirt en coton.
Si on veut bien faire abstraction de l'actualité brûlante où la tenue polémique semble plus relever de la concupiscence et de la jalousie des hommes de leur communauté que d'une prescription religieuse, peut-être que ces femmes auront une longueur d'avance sur les autres. Originaires des régions méridionales et naturellement hâlées elles peuvent profiter de la mer tout en mettant leur épiderme à l'abri du cancer de la peau qui fait des ravages.
Invoquer cet argument couperait l'herbe sous le pied de ceux qui veulent instrumenter cette tenue pour planter un coin dans un mode de vie qui ne leur convient pas. Alors que toute l'agitation médiatique pré-présidentielle fait jubiler les instigateurs de cette mode.
Siné mensuel de juillet/août évoque le problème.
https://m.youtube.com/watch?v=bXvFo9LErQk