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Officier superieur Honoraire de Gendarmerie - Mélange doux-amers de réflexions sur la sécurité des français et sur la sûreté.

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Billet de blog 28 juillet 2016

jeanlouis.giupponi

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NICE : Journalistes, complices ? ! ! !

Un titre provocateur pour faire réagir Mediapart !!! A moins que ses grandes voix ne soient en vacances et dans ce cas il ne reste plus qu'à aller se faire assassiner dans une grand messe œcuménique ! Alors bonne chance et sauve qui peut ! Il serait temps d'arrêter d'enfumer les français et que des gens sérieux analysent la situation avec objectivité, au moins pour préserver l'avenir.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

   Nous avons depuis le début de l'attentat de Nice entendu Mr. Luc Poignant syndicaliste policier dire qu'il n'y avait rien à faire, que le problème était le volume d'effectifs insuffisants car rabotés par le précédent gouvernement et c'est inconstestable mais dans le cas de Nice ce n'est pas le sujet.

   Nous entendons maintenant la patronne de L'IGPN nous dire qu'avant le drame tout baignait à Nice, que les policiers nationaux étaient à leurs postes et en nombre suffisant, ce dont personne  ne doute à part Mr ESTROSI pour essayer de se tirer du bourbier dans lequel l'a enfoncé son incompétence et sa suffisance.

   Dans le commentaire répété de  nombreuses fois sur France-Info lors de l'interview de la responsable de l'IGPN on ne semble que regretter la mauvaise ambiance que la polémique a généré entre les deux services de police, nationale et municipale. On reste confondu devant une telle pusillanimité de ces réactions et leur indigence en matière de droit de suite.

    Ce terme issu de la chasse est me semble-t-il utilisé aussi dans le milieu journaliste pour traquer le mensonge d'où qu'il vienne et chercher la vérité. C'est l'honneur du journalisme d'investigations qui semble absent du débat  niçois. est-ce un problème de vacances ?

    Ce matin rebelote, à nouveau Mr. Poignant répète que ce type de menace n'avait pas été envisagé. La responsable de l'IGPN réaffirme que les effectifs de police étaient bien dimensionnés et bien que les deux intervenants soient HORS SUJET personne en face pour recadrer la question sur la COHERENCE GENERALE du dispositif de PROTECTION. Pardonnez les majuscules mais j'ai l'impression d'avoir à faire à des sourds et aveugles.

    A quoi cela sert-il d'offrir des places d'auditeurs à l'IHEDN et à L'IHESI aux journalistes s'ils sont incapables de tirer profit de leur formation ?   A moins que ces stages ne soient réservés qu'aux journalistes chevronnés mais qui si c'était le cas, devraient former leur jeunes collègues.

   Sauf à penser que dans ces grands instituts on réfléchit à un tel niveau que l'on en perd l'adhérence avec le sol, il faut se poser des questions sur la pertinence de cette attitude moutonnière par des professionnels qui devraient être l'aiguillon dans une société qui fonctionne.

    En effet dans la formation militaire de base du niveau du chef de section une méthode est employée pour étudier tous les problèmes. Comme on aime bien les sigles elle s'appelle la M.R.T. qui veut dire méthode de raisonnement tactique. Cette méthode initialement prévue pour les actions militaires a rapidement été adoptée dans tous les domaines ou il faut résoudre des problématiques un peu complexes. Bien sûr dans tout ce qui concerne les manifestations, de toutes natures, festives, sportives, contestataires etc...  mais aussi dans les enquêtes compliquées pour éviter de partir sur des fausses pistes. Chaque fois que l'on a oublié ce principe d'action on a abouti à des catastrophes judiciaires.

    Elle se décline à tous les niveaux du modeste chef de Groupe de combat au Général d'Armée en passant par toutes les responsabilités intermédiaires et pour ce qui est des missions plus civiles de la Gendarmerie Départementale par exemple du Commandant de compagnie au Commandant de groupement pour les activités se déroulant sur leurs zones de compétence.

    Cette technique de MRT est devenue tellement prégnante dans les divers stages professionnels que les stagiaires se chambrent entre eux à propos de tout et de rien en disant : "tu as fait ta MRT". Si d'anciens militaires lisent ces lignes ils comprendront.

         De quoi s'agit-il ?

        Tout simplement d'établir une sorte de tableau synoptique qui recense toutes les menaces ou les problèmes à résoudre et qui note en face toutes les réponses possibles. Quand on a terminé cet exercice on est proche d'une solution la moins mauvaise à défaut d'être idéale. Dans cette ère numérique l'aide à la décision devrait en être facilitée à condition d'introduire dans l'ordinateur toutes la données, sinon c'est facile aprés coup de dire que telle menace n'avait pas été envisagée.

      A Nice  et avant même toute menace terroriste il y a lieu d'envisager d'ABORD le problème de l'accident de la circulation car la promenade des anglais est une quasi autoroute avec trottoirs très larges et ce n'est pas une salle de spectacle, ce n'est même pas une place. C'est un endroit où un véhicule quelque soit son poids peut débouler à grande vitesse pour des raisons volontaires ou involontaires. Sur les autoroutes il y a déja eu plusieurs problèmes de véhicules modernes avec des régulateurs de vitesse coincés. On ne peut donc pas évacuer ce risque quand on rassemble tant de familles dans un lieu inapproprié.

     De là à dire que la déclaration de "guerre" du Premier Ministre et son état d'urgence a stérilisé les cerveaux des responsables de l'organisation, il n'y a qu'un pas.

      Les hauts responsables de l'Ecole de Guerre qui avant d'avoir la tête dans les étoiles ont eu les pieds dans la boue, contrairement aux énarques qui conseillent  les gouvernants en sortant de leur école, seront mieux placés que quiconque pour expliquer cela au ministre de l'intérieur- à condition qu'on le leur demande.

     Dans ces conditions laisser dire, sans exercer un droit de suite, à un syndicaliste ou à un haut fonctionnaire que ce genre de menace n'avait pas été envisagée relève soit de la faute professionnelle soit d'une complaisance mortifère qui augure bien mal de l'avenir de notre protection.

  Pour l'instant l'IGPN semble s'être contenté du rôle de chambre d'enregistrement, les journalistes ne doivent pas se satisfaire de ce type  réponse et les répéter à longueur d'antenne. Un mensonge mille fois repété n'en fait pas une vérité.

    Les journalistes dans tous les domaines ne doivent pas se contenter d'être un relais d'enfumage et de servir la soupe dans de telles situations.

    Naturellement les "beaux esprits", antimilitaristes viscéraux, d'une génération à l'esprit embrumé par les "fumettes" viendront nous dire que les militaires sont trop bornés, que le cadre de réflexion évoqué est trop rigide et autres billevesées tendant à justifier des décisions prises "au doigt mouillé".

     Si cette méthode est si suivie par les militaires c'est que les approximations peuvent entraîner des morts dans les rangs et le chef en est comptable au contraire des responsables qui essaient de s'en abstraire dans le drame niçois.

   Je reçois ce midi Charlie Hebdo dont la couverture de RISS tape en plein dans le mille des deux sujets que je dénonce, irresponsabilité des responsables et lobotomisation des cerveaux par un jeu "à la con". Pour rapprocher les deux sujets, là encore il n'y a qu'un pas !

    Alors amis journalistes de Mediapart, sautez sur votre cheval blanc ou noir comme Zorro à votre choix et mettez un peu au grand jour ce que je dis depuis mes deux premiers billets. A moins que l'entretien de polémiques vaseuses fasse votre beurre commercial, ce que je ne veux pas croire dans ces circonstances.

    Rassurez vous je ne vous demanderai  pas de droit d'auteur mais si vous parveniez à faire changer les choses grâce à ça  je partirai "au campu santu" comme disent les niçois ou pour l'écologiste viscéral que je suis " fumer les mauves" comme on dit en Provence, l'esprit tranquille.

    A cheval pour le droit de suite !

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