"Si vous connaissiez la recette de la saucisse, vous n'en mangeriez pas" disait Macron en juin 2018.
En utilisant cette formule de Bismark au sujet de ses relations avec Trump, Macron nous rappelait l'existence de cette recette utilisée depuis toujours par les gouvernants: Ne nous parvient en fait aux papilles que les épices soigneusement sélectionnées pour avaler sans rechigner, voire même trouver la saucisse à notre goût: Ils établissent et ajustent la recette des chefs pour que, en toute méconnaissance, nous finissions par leur donner raison, au mépris d'une vérité que nous ne connaîtrons jamais. Ne reste plus qu'à produire en masse la saucisse, dans toutes les cuisines de l'état par des commis aux ordres: La justice, certains élus, et tous ceux qui ont "droit" au secret...et la distribuer par une presse qui s'en et nous en abreuve, après sa "tournée" (terme employé par les journalistes) dans les commissariats et Gendarmeries.
Quels ingrédients font réellement partie de la recette?
1 - Les violences policières:
Les exemples connus de tous sont ceux des violences policières notamment lors des manifestations: Alors que les policiers sont censés protéger le peuple, ils usent régulièrement de violence à son encontre, allant jusqu'à la mutilation, l'éborgnement, la mort, dans une politique de «maintien de l’ordre» par la terreur. Justifier ces violences - qui officiellement n'en seraient pas - par celle des manifestants ne tient pas: les moyens sont disproportionnés, et le résultat inacceptable, quand il vient de la part de professionnels ayant pleine conscience de leurs gestes, de la dangerosité de leurs armes et de leurs conséquences. Des forces de l'ordre qui se justifieraient parce "qu'on n'est pas dans un monde de Bisounours" : la loi est pourtant censée être là pour juger, et il est insupportable d'entendre certains syndicats des forces de l'ordre reprocher le laxisme de la justice à laisser libre des individus qu'ils ont arrêtés, lorsque cette même justice les absout de toute responsabilité dans certains "préjudices" qu'ils provoquent.
N'oublions surtout pas que seules les violences policières filmées et médiatisées ont pu à ce jour avoir un traitement minimum, et que la majorité des affaires restent bien dans l’ombre.
A la neutralité indispensable à toute enquête judiciaire, s'opposent aujourd'hui certains professionnels violents. Je parle ici d'une minorité des forces de l'ordre, mais minorité qui n'est plus aujourd'hui marginale, tant rien n'est fait pour leur rappeler leur rôle où reconnaître leur responsabilité quand elle est engagée.
Donnez du pouvoir à quiconque, c'est prendre le risque qu'il en abuse, donnez lui l'impunité, c'est l'encourager à en abuser sans risque, et qu’il devienne aveugle de sa propre violence.
Pourtant, faisant feu de tout bois en jouant sur la peur et les émotions du peuple, ils médiatisent même le nombre de suicides dans leurs rangs comme signe de leur "malaise", balayant ainsi d'un revers de main ceux qui seraient possiblement la conséquence d'un écœurement à la recette de leurs cuisines.
Le système judiciaire aujourd'hui en place est malade, non seulement par le sentiment de toute puissance de ses acteurs, mais aussi par une hiérarchie faisant la politique de l'autruche, allant jusqu'à couvrir certaines pratiques. Aidés en cela par des politiciens qui sont dépendants des forces de l’ordre pour mater toute contestation sociale, à n’importe quel prix.
La course à la "toison héroïque" qui leur est tant promise en échange de leurs «services» leur à fait perdre pied: Un "héros" n'abuse pas des pouvoirs inouïs qui lui sont conférés contre ceux qui n'en ont en réalité aucun. Il ne fait pas non plus des faux pour se donner raison (4)....
Des forces de l'ordre qui manifestent alors le 19 mai 2021 sous le bandeau "le problème de la police, c'est la justice" , avec la présence du ministre de l'intérieur (une première) ont apparemment gagné leur travail de lobbyisme, celui des «mondes secrets» , si l'on regarde les lois dernièrement votées.
2- La justice pourtant complice:
Il est inadmissible que la justice couvre certaines méthodes scandaleuses utilisées par les forces de l'ordre. En faisant cela, elle acte la domination par la violence et la menace d'une partie du peuple par une autre. Pire, les lois votées dernièrement légalisent ces dérives inadmissibles:
-Des exemples d'ingrédients de la recette de la saucisse devenus dernièrement lois:
-La loi de protection du secret des affaires votée le 30 juillet 2018(2):
Allons directement au chapitre 3, art.L153-1: Le juge peut aujourd'hui:
"3° Décider que les débats auront lieu et que la décision sera prononcée en chambre du conseil;
4° Adapter la motivation de sa décision et les modalités de la publication de celle-ci aux nécessités de la protection du secret des affaires."
Cette loi non seulement permet de passer outre une audience publique, symbole d'une justice équitable, mais en plus de rendre décision de manière à ce que n'apparaissent pas certains faits si ceux là peuvent nuire à la "protection du secret": Ne vous y trompez pas: vous avez là une loi qui donne toute puissance à la partie qui demande le secret, au détriment de l'autre, logiquement ici le pot de terre, qui ne pourra même pas compter sur "son" avocat, ce dernier étant avant tout avocat à la cour aux secrets...
Pour certains justiciables, le Palais de Justice est ainsi transformé en cave de la sentence...avec des audiences non publiques et des sentences qui seraient rendues "Au nom du peuple Français", alors qu'elles sont en réalité rendues dans ces cas "Au nom des lobbys" ayant réussis à faire voter ces lois.
-La loi justice du 24 mars 2019(1), allons directement à l'article 45, qui ajoute le chapitre VII au livre 1° du code de procédure pénale, dont:
"3° Après autorisation du procureur de la république ou du juge d'instruction saisi des faits, acquérir tout contenu, produit, substance, prélèvement ou service, y compris illicite, ou transmettre en réponse à une demande expresse des contenus illicites.
A peine de nullité, l'autorisation prévue au 3°, qui peut être donnée par tout moyen, est mentionnée ou versée au dossier de la procédure et les actes autorisés ne peuvent constituer une incitation à commettre ces infractions."
Ici on touche à un élément pourtant indispensable à tout procès équitable: la neutralité des services de renseignements. Par cette loi, on comprend bien qu'elle disparaît pour aller vers une justice à charge, puisque les enquêteurs pourront piéger la cible en fabricant eux même les charges qui seront retenues contre elle, sans que cela ne puisse leur être reproché. Les forces de l'ordre obtiennent donc officiellement par cette loi la possibilité d'être juges et bourreaux des cibles pourchassées, avec l'utilisation des pires techniques d'espionnage: le coup monté. Les juges n'auront donc plus dans ces cas que le seul rôle de scribe, n'ayant plus qu'à transformer en "peine" ce qui aura été préalablement "établi" par ce que devient la justice, maintenant officiellement: une fabrique à coupable idéal.
Ne soyons pas dupe, ces méthodes sont en réalité une nouvelle forme étatisée de violences policières, et leur légalisation nous permet de constater leurs existences, jusqu'ici cachées.
-La multiplication des logiciels et méthodes de surveillance numérique: Outre les logiciels secrets Casper, Babar (3)..."évaporés" après leur médiatisation, des logiciels de siphonnage des informations contenues dans votre portable sont déployés dans des centaines de commissariats en France15.
-Les tentatives d'interdiction de filmer les FDO.
Les moyens donnés à la justice sont désormais totalement disproportionnés entre l'accusation et la défense: Ces méthodes détruisent toute chances pour certains d'avoir droit à un procès équitable, qui dans certains cas pourront même être des coups montés contre ceux qu'ils nomment alors "individu" (terme utilisé pour écarter d'emblée toute responsabilité collective quant aux charges retenues contre un citoyen).
Secret professionnel, secret des affaires, voire secret médical, tout ce qui est secret est source de mensonges pour arriver à une seule chose: ne pas vous écœurer de leur recette. La protection du secret est d'un coté brandie comme un bouclier par ces mêmes qui savent si bien discrètement le bafouer lorsque cela est utile à "l'enquête" (fuites dans la presse lors de procédures, voire utilisation d'une certaine presse pour "investiguer" sur des éléments qui ont préalablement été concoctés par la recette de la saucisse, mais dont les cuisiniers nieront toute origine).
-Les plaintes "bâillon":
Bien sûr, il existe déjà les plaintes bâillon, faites pour écraser à minima par la menace et la contrainte toute personne contestataire, dans des procédures dont ils n'ont pas les moyens. Ce système s'est, à cause des lois sur le secret des affaires, établi de façon industrielle, empêchant même les journalistes d'enquêter ou en les contraignant à dé publier (12).
-Un système pourtant déjà défaillant avant tout ces changements:
Tout simplement à cause de la structure même de la justice:
Savez-vous par exemple que hors par votre avocat, il vous est impossible d'obtenir copie des pièces qu'il vous dit avoir déposé et que vous ne pouvez être dès lors certain qu'ont été produites les pièces déterminantes? Que même lorsque vous recevez une décision de justice de votre avocat de cassation, ce dernier vous précise que vous ne pourrez en obtenir copie autrement, cela étant très dérangeant si une page se retrouve vierge sur un jugement, qui plus est lorsque le jugement va à l'encontre des jurisprudences établies?
C'est ici également un des ingrédients de la recette de la saucisse: votre avocat accepte de vous défendre mais se comporte de manière à cacher toute la réalité de l'affaire, sous prétexte de stratégie, cela favorisant...la partie adverse...
Il est urgent de mettre en place un accès direct pour les justiciables à tout document de procédure judiciaire les concernant (sur demande quand désiré) par copie papier certifiée conforme pouvant faire foi (tout document numérique étant altérable...) sans passage par l'avocat, devenu aujourd'hui le premier filtre de la recette.
3-Dans "l'indépendance" de la justice:
Il y a un autre problème grave à la structure de la justice. Le procureur de la République est celui dont dépendent directement les forces de Police judiciaire. Elles interviennent sous ses ordres, et leur lien de subordination est direct. Il est dès lors anormal que celui qui peut porter une affaire en justice est un lien aussi fort avec les services de renseignement, car il les défendra toujours, puisque s'appuyant au quotidien sur eux. Et si des méthodes "non répertoriées" et/ou violentes sont utilisées par elles, il fera en sorte de les cacher.
L'accès direct à un juge étant déjà très restreint, et de plus en plus remis en cause, quelle solution reste t-il?...Aucune! En fait l'accès à la justice est de plus en plus limitée pour le citoyen lambda. Dans certaines affaires, vous ne connaîtrez jamais la vérité, et, lorsque la justice risque d'être mise en défaut, elle fait tout, par n'importe quel moyen, pour qu'au final on lui donne raison.
Imaginez-vous par exemple avoir trouvé chez vous la preuve de méthodes illégales de renseignement ou avoir subi des violences policières: Croyez vous que se tourner vers le Procureur pour essayer de se défendre est une solution logique? De toute façon, dans un tel cas et sauf exception pour entretenir la "transparence", tout le système judiciaire ne fait plus qu'un, et vos plaintes seront ignorées, vos pièces oubliées.
C'est bien là le gros problème de la justice actuelle: Elle ne reconnaît pas ses torts et encore moins ses conséquences, dans une recette où elle établi elle même les ingrédients pour nous faire avaler le tout, à l’aide de politiques qui votent des lois sur mesure, détruisant le mythe de son indépendance.
On a déjà vu par ailleurs le problème de la nominations de certains préfets et des promotions de certains juges.
Dans son devoir d'exemplarité à établir la vérité et sa prétendue transparence:
Un exemple intéressant est l'affaire jugée des attentats de Janvier 2015. Lors du procès, il a été question des armes de guerre utilisées par les terroristes: Certaines d'entre elles ont "atterri" entre les mains de Coulibaly après que les services de renseignement français auraient autorisé Claude Hermann, importateur, à vendre ces armes dans le but "d'infiltrer". Problème: trace perdue et résultat que l'on connaît. Le plus dérangeant dans cette affaire, comme le reconnaît même Charlie Hebdo dans son article du 7 Octobre 2020 (n°1472, p2-3), c'est l'omerta observée par les acteurs de ce fiasco lors du procès: Quand Hermann admet un "loupé", "les gendarmes qui témoignèrent à leur tour réalisent l'exploit de ne rien dire". C'est non seulement ce silence par des représentants de l'état qui est insupportable, mais aussi celui des juges qui s'en suffisent. Ils actent par ces faits leur différence avec un simple citoyen: eux peuvent se taire lors d'un procès sur leur rôle dans l'arrivée en France d'armes ayant entraîné des meurtres, et ressortir tranquillement sans être inquiétés, grâce à leur uniforme d'impunité.
-Jusqu'à la mise en scène de son indépendance et exemplarité:
Ça y est: certains procès seront retransmis (10) pour bien montrer à la "France apprenante" le travail irréprochable de sa justice, peut-être en prime-time en concurrence avec les tonnes de films, séries et documentaires policiers qui nous inondent déjà. Les images retransmises ne seront d'ailleurs que celles de montages après le jugement de l'affaire, donc ne vous attendez pas à des scoops ou des remises en questions.
Car reconnaître ses torts reviendrai à remettre en cause son modèle, et cela, la justice n'en a pas envie: cela est d'autant plus vrai avec les dernières lois votées. Juste une manipulation de plus qui va dans le sens du voyeurisme généralisé d'aujourd'hui.
-Vers une privatisation de la surveillance généralisée :
Une partie de la population embauchée pour surveiller et contraindre l'autre partie:
-Investigations judiciaires déléguées au privé (type laboratoires privés d'analyses judiciaires,...) avec des méthodes que nous tairons (Pas Cale).
-Mise en place de logiciels, issus du privé, siphonnant les téléphones portables (qui deviennent donc officiellement indic) dans les commissariats(15).
-Conciliation privée dans certaines procédures pour éviter les procès...pour ceux qui en ont les moyens (voir l'accord du tribunal judiciaire de Paris concluant un accord -une amende de 10 millions d'euros- avec LVMH pour leur éviter des poursuites): L'état permet ici aux plus riches de se payer par conciliation une impunité pénale en échappant aux poursuites: Seule une amende ridicule est récupérée ici par l'état, ignorant de fait tout préjudice aux victimes... alors que pour les citoyens lambda, il ont, en parallèle, légalisé les coups montés afin de pouvoir les "charger"...
-Mise en relation directe d'une certaine presse avec les préfets, comme dans les locaux de C8 le 22/10/21, pour "une collaboration autour des nouveaux canaux de communication pour contribuer à améliorer la vie publique" (13)...On peut voir ici comment se construit la diffusion de la recette par une presse aux ordres.
La privatisation rampante de la justice a pour conséquence l'arrivée de nouvelles méthodes, issues des pires techniques d'espionnages et discrédit, déjà utilisées dans certains milieux, notamment dans les lobbys où les employés sont surveillés par d'anciens spécialistes du renseignement "à la retraite" de services d'état, et toujours en relation directe avec les forces de l'ordre. A voir toutes les dernières lois protégeant le "secret", c'est bien aujourd'hui les lobbys qui font la loi, au détriment de la vérité, par la désinformation du reste du peuple. Pire, il semble que les milieux du secret, qui devraient être d’une droiture extrême et pourtant capables des pires coups tordus, profitent de leur rôle et de leur influence pour amener la société vers l’extrême droite, elle qui a pour habitude de réécrire l’histoire pour entretenir les haines jusqu’à s’en servir pour obtenir tout pouvoirs, en recherchant en permanence des exemples de « gauchistes incendiaires du Riestag »14 à la française. Il faut, pour le comprendre, analyser le parachutage de «député» , partie prenante dans certaines affaires, et placés sur des positions éligibles pour leur donner la crédibilité associée à une position dominante..
3-Les conséquences de la recette:
Du dernier des policiers au premier des Présidents, tous connaissent la recette de la saucisse, mais tous (?) vous diront le contraire...dans une société où la précarité s'étend, le cerveau des français est désormais non seulement garrotté par sa fiche de paie ou sa situation sociale, mais aussi par sa peur qu'on utilise contre lui ces mêmes méthodes ignobles, dans un monde devenu délation.
Un baromètre jamais regardé est celui des "suicides" ou disparitions prématurées autour des enquêtes qui, comme le disait Dupont Moretti lors de son investiture, devraient rester préliminaires, mais ne le sont plus: Bien pratique car ces disparitions ne suscitent que peut d'intérêt avec des enquêtes souvent "bâclées" (voir l'affaire du ministre Robert Boulin toujours non résolue à ce jour, ou l'on à l'impression que la justice attend la mort de tout les protagonistes pour ouvrir ses tiroirs, ou l'affaire du policier tueur à Paris en 2019, décrété "radicalisé" sans que l'on ne sache ce qui aurait pu, dans l'exercice de ses fonctions, le pousser à péter les plombs(11)). Après que Mr Dupont-Moretti ait lancé un audit suite aux suicides en prison, peut-être est il l'occasion de le faire aussi sur ceux tournant autour des enquêtes préliminaires devenues 'préliminatoires' car gênantes pour ses acteurs?
Car si il y a bien un moyen de pousser un homme à bout, c'est en détruisant sa vie sociale: décrédibilisations auprès de ses proches suite à des coups montés, licenciement fabriqué, fouilles domiciliaires discrètes pour éplucher sa vie privée ou récupérer des éléments à décharge, avocats qui ne vous donnent pas la preuve de dépôt de pièces déterminantes dans une affaire, justice qui statue sur des faux... pourraient-ils faire partie des ingrédients de la saucisse?
Dans certaines affaires dites de "mœurs", les services de renseignement iraient-ils jusqu'à prendre le peuple à témoin, allant jusqu'à demander leur complicité pour organiser des coups montés afin d'entretenir le discrédit, multiplier les témoignages à charge...en échange de facilités diverses, pour discréditer toute autre version qui viendrait les contrarier?
Ne prendriez vous pas le risque de vous faire passer pour fou de parler de chasse à l'homme orchestrée? Ou serait-ce là la finalité d'un ingrédient bien caché?
L'explosion des affaires Metoo est assez représentatif du lynchage à la mode permis aujourd'hui, d'une partie de la population par celle "qui n'aurait rien à se reprocher". Comme si l’on perpétuait les « chasses aux sorcières » du Moyen Age, avec les moyens et méthodes actuelles, pour donner au peuple la possibilité d’exprimer sa vindicte, sa haine et sa violence.
Si la justice n'avait pas, pendant des années, ignoré les présumées victimes en empêchant un nombre incalculable de plaintes, non seulement elle aurait pu d'elle même faire évoluer la loi et les comportements, mais elle aurait surtout permis aux accusés d'aujourd'hui d'avoir droit à une défense, défense anéantie d'emblée par le discrédit public, quand ne sont pas rajoutés les coups montés. Par son inaction volontaire, elle a permis le développement des arènes numériques, où le citoyen lui même se fait juge par des propos d'une violence inouïe, souvent sous pseudos tranquillement anonymes, dans un monde de délation généralisée que nous connaissons aujourd'hui.
Cette hypocrisie totale d'accuser maintenant, sous le prétexte que les règles auraient changé, des citoyens dans des jugements à charges sur des affaires la plupart du temps prescrites est lamentable et démontre à quel point notre monde est devenu fou, car la plupart des pratiques décriées étaient même connues et tolérées par l'opinion publique qui crache aujourd'hui pourtant son venin sans vergogne. Promouvoir le "vivre ensemble", ce n'est certainement pas, sous le faux prétexte de la libération de la parole, laisser détruire des vies dans les arènes numériques, remplaçant moderne des méthodes de la Libération en 1945, ou l'on tondait publiquement les femmes "à Bosch" après ... avoir dénoncé ses voisins durant l'occupation. La presse, dépossédée de son droit à l'information par les multiples lois des secrets, se tourne-t-elle maintenant vers le rôle de Police des mœurs qu'on veut bien lui laisser pour occuper le peuple et assouvir le voyeurisme généralisé?
Oui, la violence humaine est un éternel recommencement, car l’Évolution ne permet pas aux nouvelles générations d'hériter dans leurs gênes de la mémoire et de l'expérience de leurs ancêtres, oubliant l'Histoire, jusqu'à avoir encore aujourd'hui des seconds tours aux présidentielles dans lesquelles il faut alors "faire barrage"...
Oui, la folie humaine vient de l'incapacité des êtres d'admettre qu'ils utilisent la prétendue violence de l'autre comme prétexte indiscutable à l'expression de la leur, souvent bien pire.
Oui, notre société est malade: Elle transforme petit à petit ce qui était un jeu en piège possible (la vie privée), dans un voyeurisme total devenu viral par les réseaux sociaux, utilisés comme propagande. Société qui met au ban des accusés ce qu'elle est en fait devenue...comme pour se décharger.
Lorsqu'on est victime, rien ne sert de témoigner dix ans après! Car cela laisse la porte ouverte à toutes les dérives possibles, tant vous ignorez tout de ce que sont manipulations et coups montés, dans les affaires où, s'ils ne sont pas arrivés à vous faire passer pour fou, vous aurez alors droit aux avantageux prétextes de double personnalité, paranoïaque, manipulateur, prédateur, psychopathe... Que fait la justice pendant ce temps? Non seulement elle laisse faire ce lynchage permettant de régler des comptes sans avoir à se mouiller, mais, pire, elle légalise discrètement certains coups montés!
Que ce soit clair: il est impossible que les lois votées dernièrement soient uniquement le fait de politiciens seuls; Elles ne peuvent être mises en œuvre, lorsqu'on regarde le contenu, qu'après concertation de toutes les parties au vu de la spécificité de chacune. Pour contrôler ce qu'ils appellent "l'ordre public", ils ont délibérément fait le choix de libéraliser ce qu'on pourrait appeler le "désordre secret", multipliant les lois le généralisant, le protégeant de toute diffusion en empêchant la presse d'obtenir des documents par la CADA (5), en la traînant devant la CEDH, comme pour Médiapart concernant les enregistrements dans l'affaire Béttencourt (6) ou encore en traquant les sources journalistiques (7) dans le but d'empêcher toute autre version possible que "l'officielle". Pire, ils ont légalisé certains coups montés, pour taire par la contrainte ceux qu'ils auront choisi pour cible, telle les personnes qui viendraient mettre en doute leurs pratiques. Les pseudos lois de lanceur d'alerte votées en contrepartie ne sont d'ailleurs qu'un leurre servant à contrôler d'emblée les fuites éventuelles, dès l'avocat. Sorte de certification conforme label rouge du lanceur d'alerte dit "plausible", contrairement à ceux qu'ils n'auront pas, par choix, déjà discrédité. Le monde du nucléaire devient d'ailleurs l'étonnant fournisseur de lanceur d'alerte (8), pour mieux nous prouver que le système fonctionnerait alors que l'on connaît pourtant les méthodes utilisées contre ses détracteurs comme pour les opposants de Bure (9). Le nucléaire semble d’ailleurs être devenu le laboratoire des dernières méthodes utilisées dans le renseignement, notamment dans les Installations Nucléaires de Base Secrètes (INBS).
Ils ont mis en œuvre ce dont ils rêvaient depuis longtemps: la destruction totale du contradictoire dans les affaires choisies, un élément pourtant indispensable à une justice minimum, pour empêcher certains citoyens pris pour cible d'avoir la moindre chance à un traitement équitable et proportionné. Le contradictoire n'existe que lorsqu'il y a face à face, pour permettre la confrontation.
La justice, les forces de l’ordre et les politiques seraient-ils devenus fous, enivrés de leur toute puissance, tout cela pour vous faire avaler la saucisse qu'elle vous concocte, sans que vous ne puissiez imaginer un seul instant les coulisses de la cuisine? Cela est d'autant plus facile pour eux qu'ils ont compris une chose: la majorité du peuple se moque de la recette, ce qu'elle veut, c'est du rab! Le même que celui utilisé pour les indics, voire en mieux.
A son arrivée à la justice, Mr Dupont Moretti avait déclaré vouloir faire la chasse aux barbouzes, et pourtant, presque rien depuis sur ces sujets.
La seule loi que nous pouvons créditer à ce jour à EDM, est celle sur la limitation des enquêtes préliminaires à 2 ans (3 ans par exception). Pourquoi cette loi, qui ne concernerait pourtant d'après certains que 2 à 3 % des enquêtes, n’est-elle qu’un début à la réforme nécessaire de la justice? C'est parce que c'est certainement dans ces "enquêtes" que vous pourrez trouver le pire de ce que peut faire la justice, là où elle prend son temps pour effacer certaines traces, mettre en place les pires coups montés visant à ôter toute crédibilité des cibles, en les isolant même de leur propre entourage, dans un enchaînement de vices de procédures et d'acharnement, pour faire d'elles des exemples voire des prétextes à d'autres modifications liberticides de la loi. Il vous suffira, pour en savoir plus sur cette face cachée de la justice, d'arriver à connaître quelles sont les affaires qui ont amené à la nécessité d'une telle loi.
Mais ce n’est pas cette seule loi lancée par EDM qui suffira à stopper les «barbouzes» d’état, elle peut au mieux simplement en limiter le temps « d’action ».
Non, la justice ne manque pas de moyens concernant les possibilités d'enquêtes, elle n'en a jamais eu autant, utilisant aujourd'hui les pires. Ce qu'elle manque, ce sont des moyens de contrôles réels de ses acteurs, de sanctions lors de ses dérives inacceptables, d'interdiction d'omerta lors des procès et aussi de législateurs courageux et responsables pour interdire par la loi toute forme de coup monté, ce qui est exactement le contraire de ce qu'il se passe aujourd'hui.
Regarder leurs dernières lois, c'est regarder le monde qu'ils ont choisi de nous préparer et le fossé qui sépare désormais le traitement sélectif que vous soyez puissant ou misérable.
Vous qui travaillez à la recette de la saucisse, vous comprenez exactement le contenu de ces lignes, et il serait grand temps pour vous de montrer votre désaccord avec ces méthodes qui, au mieux, rendent certains d'entre vous malades.
Cette recette, établie petit à petit au gré des changements de la loi, n'est que la continuité de ce qu'ils mettent en place depuis toujours. Le but: Faire en sorte que l'on ne puisse pas mettre en défaut la justice. La méthode: Compenser l'impopularité des forces de l'ordre issue de leur violence utilisée pour -par exemple- contenir toute forme de contestation en créant des lois sur mesures pour les faire au contraire passer pour des héros, comme les lois autorisant les coups montés, et pouvoir ensuite jeter en pâture les cibles choisies pour occuper le peuple. Problème : Les forces de l’ordre semblent ne plus avoir conscience de leur violence ni de leurs conséquences, la justice semble les couvrir tant que possible dans leurs dérives, les politiques leurs votent des lois sur mesure pour redorer leurs blason.
Mijoté depuis 2010 dans le fourneau de leur recette immonde, ma vie ne m’appartient plus depuis autant de temps : rien n'est laissé au hasard, et ce billet n’est que la conséquence de la non réponse des responsables contactés.
Je demande donc une nouvelle fois au ministre de la justice de me recevoir, puisqu’il est le dernier à avoir apparemment, depuis sa nomination, pu saisir les coulisses de la recette:
- afin de trouver une solution acceptable après ce qu’il s’est passé, entre autre, dans ma propriété dès 2010.
- afin de trouver une solution acceptable dans la seule procédure prud’homale à laquelle j’ai pu avoir accès, dans laquelle la cours de cassation a statué de … ne pas statuer, après qu’elle ait clairement entendu le problème posé par des contrats CDI non signés de ma main produits dans cette procédure, me privant de ce fait de toute possibilité de recours.
-Acter un point d’arrêt pour que je puisse tenter de recommencer à vivre avec le peu qu’il me reste de vie sociale.
Ce texte est une alerte : Il ne faudrait pas que la prétendue violence de la société soit la conséquence de celle de ses FDO et de leur impunité dans les pires méthodes utilisées pour la justifier, de l’immobilisme de la justice qui refuse d’enregistrer vos plaintes notamment lorsque cela pourrait la mettre en défaut, dès le filtre de l’avocat, et de la radicalisation des lois votées par le pouvoir législatif qui permettent aux premiers de fabriquer les charges contre leurs cibles.
Il ne faudrait pas non plus que la presse soit reléguée au rôle de Police des mœurs dans une chasse aux sorcières qui attise les haines et les rancœurs entre ceux qui ne seraient que loup ou agneaux, faisant le jeu des extrêmes qui n’attendent que cela pour passer pour les sauveurs d’une société « décadente ».
Il est temps de faire maintenant des propositions claires pour le retour à une justice équitable:
-Mise en place d'une structure permettant aux citoyens d'obtenir toutes pièces de procédures et jugements sous forme papier certifiées conformes sans intermédiaire dès le début de toute procédure, à vie.
-Obligation de transmission de tout document à la presse lorsque celle-ci le demande aux organismes concernés.
-Possibilité pour le citoyen de pouvoir saisir directement un juge dans les affaires de violences policières ou touchant au secret, avec traitement équitable.
-Information immédiate des citoyens lors d'un dépôt de plainte les concernant pour avoir droit notamment à une confrontation rapide aux accusations et éviter tout montage à charge.
-Retrait de toutes lois visant à piéger une cible par des coups montés et ménage dans les méthodes de renseignement "non répertoriées".
-Retrait de toute loi protégeant le secret, sous toutes ses formes et audiences publiques même dans ces cas pour retrouver une justice rendue "Au nom du peuple".
-Obligation de respect de toutes règles déontologique des avocats, juges et forces de l'ordre pour ne pas réduire à néant les droits de la défense.
-Interdiction à tout retraité du renseignement d'état de travailler dans le renseignement privé ou la "sécurité".
-Identité obligatoire des juges et de tout intervenant sur les décisions judiciaires.
-Arrêt de toute forme de privatisation de la justice.
-Dissolution de l'IGPN qui ne sert plus aujourd'hui que de prétexte à ce qui serait une transparence.
-Mise en place d'une boite à idée numérique anonyme dans les services de renseignement pour contrôler tout débordement, gérée par un contrôle extérieur indépendant à définir, publication des améliorations, sanctions pour les fautifs.
-Ouverture de comptes de blogs sous identité vérifiée, pour empêcher tant que possible d'un, le déversement de haine que l'on y trouve et ses conséquences désastreuses, de deux, tous les faux comptes liés à la manipulation de l'opinion.
-Interdiction à tout acteur judiciaire ayant bafoué les règles déontologiques de se lancer en politique.
Sous toutes réserves,
RUIZ Jean Marc
Aux victimes de la recette.
1- LOI n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000038261776
2-LOI n° 2018-670 du 30 juillet 2018 relative à la protection du secret des affaires https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037262111
3-Casper, le logiciel espion cousin de Babar qui surveillait la Syrie https://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/03/05/casper-le-logiciel-espion-cousin-de-babar-qui-surveillait-la-syrie_4586723_4408996.html
4-Affaire de Viry-Châtillon: comment la police a fabriqué de faux coupables https://www.mediapart.fr/journal/france/160521/affaire-de-viry-chatillon-comment-la-police-fabrique-de-faux-coupables
5-La Cada dit qu’elle ne voit pas le rapport (de l’IGPN) https://www.mediapart.fr/journal/france/181018/la-cada-refuse-la-communication-de-la-declaration-d-interets-d-alexis-kohler
6- Enregistrements Bettencourt: une défaite pour le droit à l’information https://www.mediapart.fr/journal/france/140121/enregistrements-bettencourt-une-defaite-pour-le-droit-l-information
7- Affaire Legay: la police des polices traque les sources de Mediapart (https://www.mediapart.fr/journal/france/260520/affaire-legay-la-police-des-polices-traque-les-sources-de-mediapart)
8-Nucléaire : EDF est visée par une information judiciaire après des incidents de sûreté https://www.mediapart.fr/journal/france/090622/nucleaire-edf-est-visee-par-une-information-judiciaire-apres-des-incidents-de-surete
9-La justice a massivement surveillé les militants antinucléaires de Bure (https://www.mediapart.fr/journal/france/270420/la-justice-massivement-surveille-les-militants-antinucleaires-de-bure)
Un procureur contre l’information, un pouvoir contre le journalisme (https://www.mediapart.fr/journal/france/220519/un-procureur-contre-l-information-un-pouvoir-contre-le-journalisme)
Éborgnements, tabassages, humiliations: les syndicats de police imposent l’omerta (https://www.mediapart.fr/journal/france/110519/eborgnements-tabassages-humiliations-les-syndicats-de-police-imposent-l-omerta)
Police: la guerre des réseaux (sociaux) (https://www.mediapart.fr/journal/france/040720/police-la-guerre-des-reseaux-sociaux)
Réserve et exemplarité: quand policiers et gendarmes dérapent sur les réseaux sociaux https://www.bfmtv.com/police-justice/reserve-et-exemplarite-quand-policiers-et-gendarmes-derapent-sur-les-reseaux-sociaux_AN-202109100007.html
Réseaux sociaux : les forces de l'ordre veulent changer leur image https://www.francetvinfo.fr/internet/reseaux-sociaux/reseaux-sociaux-les-forces-de-l-ordre-veulent-changer-leur-image_4743453.html
10-À quoi vont ressembler les procès à la télé, autorisés à partir de septembre ? https://www.europe1.fr/medias-tele/a-quoi-vont-ressembler-les-proces-a-la-tele-autorises-a-partir-de-septembre-4102902
12-https://blogs.mediapart.fr/fpl/blog/101022/patrick-drahi-ne-nous-fera-pas-taire
13-https://www.mediapart.fr/journal/france/251021/cnews-des-prefets-en-formation-chez-tele-zemmour