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Le 11 mars 2013, la vente de produits cosmétiques testés sur les animaux était interdite par l’Union Européenne (UE). En mettant fin à la dépendance archaïque de ce secteur envers l’expérimentation animale, l’UE a inspiré de nombreuses initiatives à travers le monde et encouragé le développement de méthodes alternatives. Certains ingrédients contenus dans les produits de beauté ou destinés à l'hygiène corporelle continuent cependant d'être évalués sur des animaux. Plusieurs organisations de protection animale ont uni leurs forces pour exhorter les autorités de l'UE à annuler ces demandes de tests, et à garantir la sécurité des cosmétiques et de leurs ingrédients en utilisant uniquement des méthodes non animales dans une lettre adressée à la Commission européenne.
Le Règlement européen sur les produits cosmétiques interdit les tests sur les animaux des ingrédients exclusivement utilisés dans les cosmétiques. Il apparait cependant que le Règlement n'est pas appliqué comme promis aux citoyens. Malgré la volonté de l'industrie d'abandonner ces pratiques et les avancées de la sciences, de nombreux animaux souffrent et meurent dans le cadre de nouveaux tests d'ingrédients cosmétiques imposés par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA).
Des ingrédients cosmétiques sont testés sur des animaux en vertu de la législation européenne sur les produits chimiques, ou le Règlement REACH (enregistrement, évaluation, autorisation des substances chimiques et restrictions applicables à ces substances). Des décisions récentes de l'ECHA, confirmées par sa chambre d’appel, requièrent des tests sur les animaux au titre de REACH, afin de protéger les travailleurs des expositions prolongées à ces substances. Ces tests in vivo sont introduits même pour des ingrédients utilisés exclusivement dans les cosmétiques, une approche portant gravement atteinte au Règlement sur les cosmétiques.
L'appel des ONG à suspendre des tests sur les animaux fait suite à une première lettre ouverte à l’attention de la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en Décembre dernier, et signée par 463 marques et entreprises de cosmétiques et de nombreuses organisations de protection animale. Les entreprises réaffirment leur capacité à garantir la sécurité des consommateurs et des travailleurs impliqués dans la fabrication de cosmétiques, soulignant que les ingrédients concernés sont connus et utilisés en toute sécurité depuis de nombreuses années. Les associations rappellent la ferme opposition à l’expérimentation animale des citoyens européens. Les signataires exhortent les autorités européennes de respecter l’interdiction des tests animaux sur les ingrédients cosmétiques et la Résolution du Parlement européen en faveur d’une interdiction globale des tests des produits cosmétiques sur les animaux d'ici 2023.
Les ONG réitèrent leur appel à la Commission à suspendre ces tests et demandent à ce que l'industrie puisse démontrer leur inutilité auprès des régulateurs. La sécurité de ces produits peut aujourd'hui être évaluée de façon sûre grâce à des méthodes alternatives modernes ne requérant la captivité, la souffrance ou la mort d'aucun animal. La possibilité pour les parties prenantes de se réunir est d'autant plus importante que la nouvelle stratégie de l'UE dans le domaine des produits chimiques risque de générer des tests supplémentaires sur les animaux pour les ingrédients utilisés dans les cosmétiques et de nombreux produits du quotidien.
Les décisions de l'ECHA contredisent les exigences même de l'UE de protéger, réduire et remplacer les animaux utilisés à des fins scientifiques et de garantir la sécurité des produits cosmétiques sans introduire de tests sur les animaux. Alors que les Etats Unis prévoient de mettre un terme aux financements et requêtes de tout type de tests sur les mammifères d'ici 2035, l'UE doit continuer à appuyer la modernisation des méthodes scientifiques et de l'industrie pour satisfaire le souhait des citoyens de consommer des produits n'ayant causé aucune souffrance animale.
Les signataires de la lettre sont Cruelty Free Europe, Eurogroup for Animals, People for the Ethical Treatment of Animals (PETA), European Coalition to End Animal Experiments (ECEAE) et Humane Society International Europe.