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Billet de blog 13 septembre 2008

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Foi et Raison, christianisme et philosophie. L'encyclique Aeterni Patris...

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Le but du voyage du pape est un but politico-religieux. On ne comprend rien à cette affaire si l'on n'évoque pas la Nouvelle évangélisation sur laquelle dans cet épisode actuel du voyage en France, Benoit XVI se montre discret par stratégie.

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Benoit XVI pense que la construction de l'Europe est une occasion qu'il ne peut pas se permettre de manquer. Sarko, de son côté, pense qu'il a un intérêt quelconque, je ne sais quel bénéfice à attendre d' une évolution de la politique de la France sur le thème de la laïcité. Certainement d'une manière ou d'une autre, sa vision de l'Europe est en cause.

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De son côté, Benoit XVI cache son jeu. Le discours au collège des Bernardins, c'est du pipeau; lisez plutôt le discours du cardinal Ratzinger, reçu à la Sorbonne le 27 novembre 1999, parlant des rapports entre le christianisme et la philosophie.

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Ne croyez pas les commentateurs des médias de Sarko quand ils vous parlent des rapports entre la foi et la raison. Ne les croyez pas quand ils vous disent que ces rapports ont été définis dans l'encyclique portant lee titre "Fides et Ratio", (Foi et Raison) en 1998. Certes, ce document existe. (D'ailleurs écrit par Ratzinger). Mais il ne se comprend pas si on ne le met pas en rapport avec le document précédent consacré au même sujet.

L'encyclique Fides et Ratio n'avait qu'un but : faire oublier la précédente encyclique, désastreuse, que l'Eglise ne peut plus assumer aujourd'hui, tout en tenant (pour cause, les mêmes positions) le titre était "Aeterni Patris" du 4 août 1879, du pape Léon XIII.

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Pas un intellectuel catholique ne peut lire ce texte aujourd'hui sans être profondément atterré. C'est bien la raison pour laquelle les intellectuels catholiques, effectivement, ne la lisent pas. Je trouve plus surprenant qu'aucun philosophe parmi ceux qui ont accès à la parole publique se montre, de leur côté, de la même discrétion. Car sous l'artifice de la rhétorique ( Benoit XVI va aujourd'hui parler du relativisme), c'est la même position de fond.

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Si vous voulez savoir ce que sont réellement les rapports entre la philosophie et le christianisme, lisez les extraits de "Aeterni Patris" que j'ai mis sur mon site à votre intention à cette adresse :

http://www.lelivrelibre.net/aeterni_patris.html

Il faut comprendre l'importance essentielle du contexte historique (1879) : ce texte est un exemple spécialement éclairant de ce que pensait et disait l'Eglise du temps où elle n'avait pas encore perdu le combat sans relâche qu'elle menait (d'ailleurs depuis ses origines) contre la liberté de penser, contre la liberté d'enseigner, contre toutes les formes de liberté qui tentait de secouer le joug de son pouvoir multiséculaire.

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Evidemment, aujourd'hui, elle ne peut plus tenir de tels propos. Mais les positions fondamentales de l'Eglise sont les mêmes : elle ne peut pas structurellement changer; elle ne peut que modifier ses apparences. Dans ce document "Aeterni Patris", le pape de l'époque définit formellement ce qui était une donnée évidente depuis des siècles, à savoir que la philosophie inhérente au christianisme était celle de Saint Thomas d'Aquin qui vivait, rappelons-le au XIIIème siècle. Fides et Ratio, paru à aux dernières lueurs du XXème siècle et qui se garde bien de mentionner Aeterni Patris ne change rien à cette référence fondamentale.

jean-paul yves le goff

http://www.lelivrelibre.net

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