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Billet de blog 16 décembre 2015

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Jésus et l'Islam : forcer l'histoire, fausser l'histoire ou forger l'histoire ?

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Je suis en train de réécouter les sept épisodes de la série de Mordillat et Prieur, diffusée la semaine dernière sur Arte. En outre, j'ai acheté leur bouquin.

A mon avis, c'est un document très important auquel il faudrait, logiquement,  consacrer une très grande attention. Je n'ai pas l'impression que ce soit parti pour cela, mais tant pis.

Dans le véritable débat politoco-épistémologique qui devrait, normalement, s'ouvrir sur cette base, personnellement, je tenterais de débarrasser les trois quarts des sept heures de la gangue politiquement, académiquement, universitairement, internationalement correcte.

Il reste alors, sorties de la gangue, des pépites d'une valeur inestimable (en même temps qu'explosives !). Mais dans le fil du discours, elles passent inaperçues , présentées qu'elles sont, comme des remarques anecdotiques ou des phrases de transition.

C'est très souvent le cas, quand il est question d'histoire. Ainsi, j'ai entendu, telle ou telle fois, l'un (ou l'une) de ces spécialistes dire, en substance : On peut admettre (ceci ou cela), à condition de forcer un peu l'histoire ? 

Forcer un peu ? Moyennement ? Beaucoup ? Enormément ? Ce n'est pas exactement la même chose.

Et est-ce, ou non, la même chose de dire que l'histoire est forcée, faussée et pourquoi pas forgée

Ce sont des questions potentiellement explosives car se tient, en arrière-fond, la question de la Révélation. C'est d'ailleurs ce qui est abordé, relativement directement dans le septième et dernier épisode, mais c'est à mon avis bien tardif et cela, une fois de plus, manque encore beaucoup de clarté. Du moins le problème est-il explicité.

Dieu est censé s'être révélé au prophète Mahomet et cette révélation est consignée dans le Coran. Par conséquent, le Coran est supposé être la transcription de ce Mahomet a entendu de la révélation.

Si le rôle joué par le récepteur, en l'occurrence Mahomet, ne correspond pas à la stricte réalité mais aurait été cru, à tort ou à raison, par ses successeurs, si figurent certaines paroles non venant de Dieu, mais ajoutées pour les besoins de Dieu, alors affirmer la parfaite authenticité de la Révélation consiste à forcer, fausser ou forger l'histoire.

Si tout n'est pas d'origine divine dans ce texte sacré, alors qu'elle est la part qui revient à l'humain?  minuscule, moyenne, énorme ?

Cette interrogation ne peut que mettre très mal à l'aise les croyants... Faut-il pour cela la noyer dans un emballage rhétorique qui occulte le problème ? C'est ce qu'à mon avis font les experts. Je l'ai expérimenté, non pas pour les origines de l'islam que je ne connais pas, mais pour les origines du christianisme où, selon moi, les problèmes les plus aigüs sont bannis par ce que j'appelle le "paradigme historico-théologique".

jean-paul yves le goff

philosophe, docteur en histoire, option : origines du christianisme

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