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Billet de blog 18 juillet 2025

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Le Chalet des Soupçons : qu'est-ce qu'une clé de lecture ? (9)

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Clé n° 9

Chapitre 4 

28 décembre

Titre : des positions se découvrent

Platon va être longuement évoqué dans la première partie du quatrième chapitre. La conversation se déroule entre Hélène, professeure de philosophie dans le secondaire bientôt en retraite et Bernard, philosophe amateur, platonisant et très allergique au conformisme. Nous n’entrerons pas ici dans le détail. D’abord, pour Bernard, il y a deux Platon, le pire et le meilleur. Le meilleur est dans sa métaphysique, le pire dans sa politique. Un second aspect dérange sérieusement Bernard, c’est que l’enseignement classique et institutionnel, en l’occurrence représenté par Hélène, cache des aspects essentiels de Platon, en particulier dans le Platon politique où la vérité, selon Bernard, voudrait que l’on attribue à celui-ci l’origine du totalitarisme. En désaccord, Hélène fait toutefois preuve d’une grande compréhension  tout en défendant le philosophe athénien en même temps que l’institution dont elle est représentante. On ne parle pas, reconnaît-elle, des germes de totalitarisme effectivement présents dans quelques passages de Platon, mais c’est parce qu’ils n’ont pas prospéré dans l’histoire de la philosophie. Au contraire, Platon est tellement ouvert d’esprit qu’on devrait plutôt lui reconnaître les germes deu scepticisme.

Après cette longue conversation, en fin de matinée les quatre jeunes, Bernard, Aurore, Carlotta et Alexis, se retrouvent dans la bibliothèque.  Carlotta se plaint d’avoir reçu un texte anonyme qui (croit-elle à tort) l’accuserait d’être une menteuse.. Affaire à suivre. Une autre affaire à suivre est que, dans la bibliothèque sont apparus, encore une fois placés par une main anonyme, quelques ouvrages de philosophie, dont les titres laissent à penser.

Les choses évoluent de telle façon qu’Aurore  prend le parti d’en dire un peu plus sur elle-même. Elle s’était présenté, au début, comme documentaliste. Elle l’est, en effet, si l’on veut. Mais elle est surtout une haute fonctionnaire du Ministère de la culture, à la Direction du Livre. C’est à ce titre qu’elle connaît, non pas personnellement, mais pour leurs travaux, les quatre les plus âgés de la réunion : Pierre, Marie-Françoise, Félix et Hélène qui ont chacun écrit des livres.  Pierre et Marie-Françoise, d’ailleurs mariés, sont des historiens, spécialiste des origines du christianisme. Félix est sociologue, spécialiste de l’opinion publique, marié à Hélène qui, pour sa part, n’a jamais publié que quelques manuels de vulgarisation mais qui se trouve être la sœur d’une autrice très connue, spécialiste de la philosophie éducative.

En veine de sincérité,  Carlotta passe aux aveux : elle  et son  Alexis sont en réalité comédiens de leur métier et mariés dans la vie civile. Il n’y a donc que Bernard et Aurore qui ne soient pas dans une relation conjugale. Le petit groupe des quarre se sépare. Resté en tête à tête avec Aurore, Bernard dont il apparaît maintenant qu’il est celui sur lequel on en sait le moins, finit par livrer un pan capital de son secret : il est prêtre. Non pas excommunié, mais en rupture irréversible avec l’Eglise, après certains déboires.

Dans l’après-midi, la réunion plénière quotidienne au cours de laquelle les huit devaient mettre en commun leurs travaux respectifs tourne au pire : les quatre aînés se retirent. Dès le premier jour, un téléphone rouge était à la disposition des huit au cas où un danger surgirait, sachant  que son recours mettrait un terme à la rencontre. Faut-il maintenant l’utiliser ?

Tard dans la soirée, Bernard reçoit la visite de Carlotta.  La jeune femme a complètement changé sur un point important : elle est devenue amie avec Aurore, son ennemie jurée jusque là.

Cinquième et avant-dernier flash-back, le 15 novembre à Paris : l’assistant de l’Ordonnateur distille très chichement quelques informations sur certains buts (secondaires, à moins qu’ils ne soient les principaux) de la rencontre. Mais Bernard n’en saura guère plus. Le lecteur non plus.

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