Le malentendu est complet entre Anon et moi, ce qui n’a rien d’étonnant. Il semblerait qu’il en conçoive une certaine animosité à mon égard. Ce n’est pas réciproque. Je lui conserve toute ma sympathie.
Je reviendrai bientôt sur la question de « changer de paradigme » qui a été l’occasion de la détérioration de la relation. Je voudrais essayer aujourd’hui de liquider l’aspect de désaccord entre nos deux personnes, pour en revenir à l’intitulé de ce fil, le changement de paradigme.
J’ai été amené, dans les réponses que je lui ai faites précédemment, à évoquer les notions associées de « complexité » et de « contradiction ». Il y est assez peu sensible et c’est bien dommage. Ainsi, pour commencer, il ne comprendra pas que, EN MEME TEMPS, il m’intéresse et il ne m’intéresse pas. Je dirai même : il m’intéresse beaucoup et ne m’intéresse pas du tout.
Ainsi, ii ne comprend pas que, quand je m’adresse à lui, ce n’est pas à lui que je m’adresse. De ce fait, il commet une erreur, qui détermine les autres : l’idée est ancrée dans son esprit que je voudrais le convaincre de quelque chose; je voudrais qu’il abandonne ses positions pour adopter les miennes. Il me compare à un certain Luc Rigal qui lui reproche je ne sais quoi et voudrait l’amener à penser autre chose.
Cela n’a rien à voir avec mon attitude à son égard. D’abord, si je voulais le convaincre, dans un tel contexte, c’est-à-dire la foi religieuse personnelle, c’est certainement pas comme cela que je procèderais : je commencerais par ne rien dire de mes propres opinions. Pourquoi ? Parce que je sais très bien qu’étant donné ses convictions ACTUELLES, les miennes ne pourraient que le contrarier et donc me positionner à ses yeux, comme un adversaire et le placer dans une attitude de doute systématique, de rejet a priori à l’égard de mes propos
Si je voulais l’amener à changer de positions, je commencerai par lui faire parler davantage des siennes puis lui dire quelques unes des miennes qui ne pourraient que susciter son accord. Donc, nous serions « amis » en matière de pensée.
Dans une deuxième phase, - mais la première devrait durer longtemps,- j’en arriverais à questionner certaines de ses positions, en tachant de mettre en évidence certaines contradictions, aussi superficielles que possibles d’abord, plus importantes ensuite. Dans une troisième phase, j’essaierai de résoudre ces contradictions en faisant apparaître certaines de mes propres convictions.
Cela demanderait beaucoup de temps et beaucoup d’astuce. Peut-être en suis-je capable, peut-être pas. Ce n’est pas la question; la question est : pourquoi ferais-je cela ? Quel bénéfice en attendrais-je ? Quel intérêt aurais-je à ce qu’il change de convictions ?
(à suivre)