Bonsoir,
Pour moi, la personne de Macron a à la fois de l'importance et à la fois il n'est que l'un des rouages d'une stratégie internationale mise à l'oeuvre en France. Je suis économiste et j'ai fait quelques conférences sur le libéralisme, son histoire et l'apparition du néolibéralisme qui a été l'école du laissez-faire, le marché règlera tout, surtout le minimum d'intervention de l'état. Balayé par la crise de 1929, résultat de l'application de cette idéologie (au sens d'une doctrine qui se moque de la relation avec le réel et dont les dogmes sont indiscutables, belle construction intellectuelle totalement abstraite). L'application des préconisation des écoles économiques interventionnistes, dont celle de Keynes ont permis de sortir de la crise et de relancer après la guerre. Mais les néo-libéraux avaient compris qu'il fallait préparer leur retour par la conquête des idées. Depuis les années 1950, ils ont oeuvré dans ce sens avec des 'think tanks, des clubs...) et une université à Chicago. Ils ont mis leurs théories en pratique d'abord dans les dictatures d'Amérique du Sud, puis dans les années 1980, soit ils ont réussi à faire arriver au pouvoir des gouvernements ouvertement favorables (Reagan, Tatcher.. soit les gouvernements sociaux démocrates qui s'étaient éloignés de leur base populaire ont basculé dans tout un ensemble de pays à suivre leurs préconisations (privatisations, coupes dans les budgets sociaux, dérèglementation...)
Macron, pour moi, a été mis en place en France avec cette mission. Dans son livre très documenté "La stratégie du choc" Naomy Klein montre comment ce groupe d'idéologues quand ils ne peuvent s'appuyer sur des dictatures qui peuvent tout se permettre, profitent d'un choc soit politique (chute du mur de Berlin) ou même naturel (cyclone sur la Nouvelle Orléans, Tsunami en Indonésie) pour profiter du désarroi des populations pour faire basculer les politiques des états en allant très vite pour prendre les oppositions éventuelles de vitesse. L'effondrement des partis de gouvernement et l'explosion des abstentions chez nous ont créé un climat propice à une arrivée au pouvoir "légale" et Macron, en procédant par ordonnances, en alignant les réformes en rafale, a été le bon élève. C'est aussi l'un de leurs élèves de l'école de Chicago, surnommés les "Chicago Boys" qui a été nommé ministre de l'économie dans le nouveau gouvernement brésilien.
Il nous faut donc, devant cette offensive menée par les puissants qui pillent la planète, apprendre à se battre à leur échelle d'intervention. C'est ce qu'on compris les paysans par exemple en créant "Via Campesina", un réseau qui regroupe, dans leurs diverses organisations entre 250 et 300 millions de paysans sur la planète, capables de mener, comme au Mozambique, des luttes mettat en relation des paysans du Brésil, du Japon...
Enfin un fort signe d'espoir : la nouvelle génération d'élus démocrates, surtout les jeunes élues, déclare ouvertement qu'il est urgent de sortir de la pensée unique et de mener de toutes autres politiques "interventionnistes". C'est essentiel que les organisations politique d'un pays puissant fassent à leur tour rebasculer les politiques gouvernementales. C'est l'avenir même de la planète qui est en jeu.
Une phrase terrible de Milton Friedmann, le grand ponte du néolibéralisme, créateur de la doctrine et de l'école de Chicago, montre bien vers quel monde les néolibéraux souhaitent nous emmener : "Nous voulons une société d'individus, qui n'aient plus entre eux que des rapports commerciaux, sans qu'ils soeint besoin ni qu'ils se parlent, ni qu'ils s'aiment". Ce n'est as ce monde-là que je souhaite pour mes enfants et petits enfants.
Cordialement
