Je croyais, bêtement, comme quoi on peut être naïf même à plus de 80 ans, qu'allaient s'ouvrir toutes grandes les fenêtres de la manière de faire de la politique autrement. Je m'étais intéressé de près à la démarche de la Primaire Populaire, avec, je l'avoue un certain agacement à voir les partis recommencer à prendre leurs attitudes péremptoires déjà expérimentées lors du mouvement des Gilets Jaunes. Mais cette-fois ci, les élections ou réélections dépendant directement du vote des citoyens exprimant fortement leur désir d'unité, il a bien fallu.... Non, je ne vais pas bouder mon plaisir. C'est un pas important.
Par contre, à côté d'une démarche unitaire réconfortante, les conditions de la mise en place des candidatures Nupes ont présenté à mes yeux, sous certains aspects, des airs de réchauffé aux relents de soupe ancienne venue polluer un peu la lumière de la belle démarche unitaire.
Et voilà, par exemple, que dans ma circonscription, la candidature PS, pardon Nupes, a été attribuée au maire d'une des agglomérations importantes de la circo. Et voilà, par exemple, que madame le maire PC de Vaux en Velin exprimait fortement sa conviction, face à une candidature d'un jeune, originaire d'une famille immigrée. Ayant comme moi-même et bien d'autres commis quelques excès dans la mise à mal du politiquement correct, madame le maire, outre l'urticaire que devait lui provoquer cet ensemble de caractéristiques d'un candidat dérangeant, déclarait que la candidature lui revenait "naturellement" si j'ai bien entendu. Mais la professionnalisation de la politique n'est pas un élément qui explique, parmi d'autres, la montée des abstentions n'est-ce pas! J'ai vécu dix ans dans une ville à municipalité PC depuis la Libération, où le maire, conseiller général et président de la communauté de communes considérait, élections après élections que ces postes lui revenaient naturellement. Jusqu'à ce que le PC finisse par perdre la ville avec un score minable, même face au FN.
On m'objectera que ces élus concentrent une expérience politique solide qui manquerait sûrement à d'autres candidats.
Cet argument apporte de l'eau à mon questionnement. S'il y a si peu de personnes dotées d'un solide bagage de compétence politique, est-ce que ce ne serait pas un petit peu dû au profil très largement majoritaire des élus : blancs, masculins, diplômés, aux professions, style, lieu et niveau de vie dramatiquement éloignés de l'immense majorité de la population. Et atteints par les caractéristiques générationnelles qui amènent beaucoup à une dérive conservatrice (on dira sagesse) croissante, n'est-ce pas les Daniel C.B (j'ai vécu mai 68 comme jeune salarié d'usine )? Et autres anciens contestataires qui ont fait carrière dans un système qui finalement, ne vous va pas si mal?
Voilà. I have five dreams. Une place importante dans le temps des militants politiques consacrée à la formation à l'exercice d'un pouvoir largement partagé qu'aux campagnes électorales, formation pour l'accès à l'exercice de ce pouvoir à l'intention des femmes, des jeunes, des salariés de production, des artisans et agriculteurs dans une discrimination positive afin de rattraper le temps perdu. En dégageant temps et moyens financiers de cette formation. Que soient introduits des quotas limitant les candidatures des professions si sur représentées. Et ça ne date pas d'aujourd'hui : médecins, avocats, hommes d'affaires....
Que soit pris l'engagement ferme et définitif d'enfin donner le droit de vote aux étrangers vivant et travaillant ce nous depuis quelque temps.
J'aimerais tellement voir le début du début d'un tel nouveau monde avant de quitter celui-là.
Merci mes camarades dirigeants de partis.