Pour qui s'intéresse à l'histoire d'Israël et à ses conséquences pour les Palestiniens, l'appel médiatique qui a touché presque tous les médias aux conseils des spécialistes israéliens est profondément choquant et tristement dérisoire, surout aux yeux d'un qui est allé à plusieurs reprises en Palestine.
Choquant parce que la situation là-bas n'a rien à voir avec ce que nous vivons ici. L'état d'Israël, faut-il le rappeler, a été créé ar une opération de colonisation dont les deux justificatifs : une tere sans peuple ou une terre donnée par un dieu autrefois, sont aussi caricaturale que la volonté "d'apporter la civilisation" qui a prévalu par exemple au partage de l'Afrique à la conférence de Berlin. Certes, il y a eu le vote de 1947 à l'ONU, au mépris de sa propre charte et acquis par un second vote manipulé au mépris, là aussi des règles fixées par le même ONU. Rappelons au passage que les fondateurs de l'état d'Israël n'ont pas hésité à appliquer des méthodes qualifiées à l'époque par le "tuteur" anglais de terroristes, dans des actes qui visaient également des civils (bombes sur les marchés par exemple). Rappelons aussi la phrase de De Gaulle. "Il y aura occupation et résistance et on appelera ça terrorisme (comme en Algérie, Charles, et au Vietnam). La lutte des Palestiniens est une lutte de résistance. On m'objectera qu'ils s'en prennent aux civils. Je pose simplement la question : si non seulement la France avait été occupée militairement, mais si le gouvernement allemand avait saisi par la force des territoires français pour y implanter des villes, la résistance aurait-elle respecté les civils qui auraient eu l'impudence ou l'imprudence de s'y installer, surtout s'ils s'étaient joints à l'armée dans les oprérations d'expropriations et de mise à bas de la résistance ?
Les Palestiniens sont dans la résistance, même si parfois leurs modes d'action sont contre-productifs. Mais qui peut juger ? L'an prochain, nous "fêterons" les cent ans du congrès sioniste de Bâle ui décida la colonisation de la Palestine, sachant pertinemment quil y vivait un peuple civilisé et cultivé, les 70 ans de la décision illégale de l'ONU et le début de la Naqba et les cinquante ans de l'occupation de la Cisjordanie. De quoi être quelque peu à la fois étonnés que la résistance continue et compréhensifs devant la colère et le désespoir qui se transmetent, génération après génération, jusqu'à toucher des très jeunes que l'on commence à enfermer dès l'âge de 12 ans. Sans compter que les gouvernements successifs d'Israël n'ont respecté aucune des résolutions de l'ONU ou de la cour internationale de justice depuis les débuts de ces organismes. On en a sanctionné et parfois durement pour moins que ça et, bien sûr, renvoyer à leurs bureaux ces prêcheurs de droit naïfs et laxistes, a permis d'éviter les guerres avec les voisins et la résistance palestinienne. Non ? Ah bon, je croyais !
Venons-en à l'efficacité modèle d'Israël? Quelques chiffres et rappels. A l'intérieur, environ 800 000 palestiniens sont passés et parfois à plusieurs reprises, par les prisons israéliennes depuis 1967, soit près de 25 % des hommes adultes. La torture y a de nouveau été autorisée en 1996. Les mauvaises conditions sanitaires sont réulièrement dénoncés y compris par des organisations israéliennes. Silence radio de la "communauté internationale". Alors que lorsque le Hamas capture un soldat israélien, un soldat, et le maintien en détention sans mauvais traitement, l'ensemble des gouvernements occidentaux blancs et jusqu'au pape exigent, indignés, sa libération immédiate. Et pourtant les attentats n'ont jamais vraiement cessé.
La détention administrative (droit d'emprisonner sans motif, ni jugement pour une durée indéterminée) existe. Les colons sont armés et impunis sauf rares exceptions dans leurs exactions contre les Palestiniens et leurs biens. Les Israéliens arabes considérés comme suspects de constituer une cinquième colonne sont soumis à des discriminations et il est question de pouvoir retirer leurs mandats à leurs quelques députés. Les ONG qui tentent de lutter contre l'occupation et les lois liberticides viennent d'être mises au pas. Les services de renseignements dont on vante l'efficacité ont montré, au moins à deux reprises des lacunes importantes à l'extérieur dont la dernière en date lors de la défaite contre le Hezbollah libanais.
La peine de mort existe de fait de plus en plus. Elle consiste à tirer sur un palestien ou une palestinienne, parfois des lycéens ou lycéennes, SUSPECTS d'avoir une arme ou des intentions meurtrières, ou achever, sans autre forme de procès un résistant blessé, le soldat auteur de l'acte étant porté en triomphe par la population. Elle consiste à pratiquer ce que pour une fois on appelle de leurs vrais noms "Des ASSASSINATS ciblés. Efficaces les destructions des maisons des familles des résistants et la mise à la rue de ces dernières ? Efficace le refus de rendre les corps des résistants abbatus ? Efficace le fait de garder le corps d'un prisonnier décédé en prison jusqu'à la fin théorique de sa peine, donc sans restitution en cas de condamnation à vie ? Efficace les destructions de localités de citoyens bédoins ISRAELIENS et de faire participer (une fois à notre connaissance) des lycéens de Tel-Aviv au saccage d'un de ces camps de bédouins. On ne peut pas dire que les gouvernements successifs s'embarassent de quetions de droit. Et sur le plan plus collectif, à Gaza, les bombardements de populations civiles avec des bombes au phosphore et probablement à l'uranium appauvri, tuant des centaines d'enfants.. <Pourtant les punitions collectives sont interdites par le droit international.
Modèle, un état où une future ministre de l'éducation pouvait déclarer " il faut tuer les femmes palestiniennes, car elles portent les futurs terroristes". Modèle un état où un mistre en exercice invite à étendre les assassinats ciblés aux animateurs des campagnes de Boycott à l'étranger. Modèle un état où l'actuel ministre des affairres étrangères réclamait la acpitation à la hache pour les "terroristes". On en a mis enquarantaine en Europe pour moins que ça.
Et nous ?
"Au total, 350 civils occidentaux sont morts en France, en Belgique, en Allemagne et aux Etats-Unis suite aux attentats revendiqués par l’Etat Islamique. D’après les estimations les plus basses (celle de l’ONG Every Casualty), 1513 civils irakiens et syriens sont morts sous les 14 111 bombes larguées par les avions de la coalition internationale dont la France est, depuis septembre 2014, le second pourvoyeur." (Mathias Delorisur Médiapart)
Mais ce ne sont que des arabes et probablement musulmans ! Voilà une bonne manière, le deux poids deux mesures entre les blancs et les autres (on parle si peu des victimes des fidèles de Daesh ailleurs qu'en nos pays, par exemple, mais aussi de toutes celles et ceux dans le Tiers-Monde qui travaillent pour notre confort au péril parfois de leurs vies comme au Bengladesh ou à Bhopal), voilà une bonne manière de lutter contre la radicalisation ! Un peu d'intelligence par pitié ! Faisons-le égoïstement pour nous, pour nous protéger efficacement, si nous ne voulons pas le faire pour elles et eux au nom du droit international.
Alors oui, on comprend que des personnalités politiques ou journalistes de médias "démocratiques" chez nous rêvent d'imiter le "modèle". Jusqu'où, voulez-vous me le dire mesdames et messieurs ? Vite. J'ai besoin de savoir pour pouvoir continuer à avoir un peu d'estime pour ma patrie et ou pour devoir envisager à 75 ans bientôt, de m'éxiler pour ne pas avoir l'air de cautionner. Pas en mon nom !