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( jef safi : E≥M.C2 )
« Un monde constitué de nombreux mondes ne serait pas une nouvelle totalité mais une constellation changeante ou une confédération de particularités. Ce ne serait pas le communisme mais une mise en commun. »
( John Holloway - Crack capitalism )
« Les identités fixes deviennent préjudiciables à la sensibilité de l’homme contemporain engagé dans un monde-chaos et vivant dans des sociétés créolisées. L’Identité-relation, ou l’« identité-rhizome » comme l’appelait Gilles Deleuze, semble plus adaptée à la situation. C’est difficile à admettre, cela nous remplit de craintes de remettre en cause l’unité de notre identité, le noyau dur et sans faille de notre personne, une identité refermée sur elle-même, craignant l’étrangeté, associée à une langue, une nation, une religion, parfois une ethnie, une race, une tribu, un clan, une entité bien définie à laquelle on s’identifie. Mais nous devons changer notre point de vue sur les identités, comme sur notre relation à l’autre. Nous devons construire une personnalité instable, mouvante, créatrice, fragile, au carrefour de soi et des autres. Une Identité-relation. C’est une expérience très intéressante, car on se croit généralement autorisé à parler à l’autre du point de vue d’une identité fixe. Bien définie. Pure. Atavique. Maintenant, c’est impossible, même pour les anciens colonisés qui tentent de se raccrocher à leur passé ou leur ethnie. Et cela nous remplit de craintes et de tremblements de parler sans certitude, mais nous enrichit considérablement. »
( Edouard Glissant )
« J’appelle créolisation, des contacts de cultures en un lieu donné du monde et qui ne produisent pas un simple métissage, mais une résultante imprévisible. Cela est très lié avec la notion de ce que j’appelle le chaos-monde. Un chaos-monde, caractérisé non pas par le désordre mais par l’imprévisible. On peut prévoir le métissage, pas la créolisation. (...) La créolisation qui constitue un processus impossible à arrêter n’a pas de morale. La créolisation ne permet pas de saisir mais plutôt de tenter d’appréhender ce qui se passe dans le monde. Essayer de pénétrer et de deviner la créolisation du monde, c’est commencer à lutter contre la standardisation généralisée qui atteint l’économie, le social, la culture... Il faut développer la pensée que la créolisation n’est pas une évaporation dans une sorte de gros magma, mais l’instauration, de plus en plus concrètement et de plus en plus poétiquement, de la relation entre le lieu où l’on est, d’où l’on élève la voix et tous les lieux possibles du monde. »
( Edouard Glissant )