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Billet de blog 5 juillet 2011

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Médialogie : des bons usages du vrombruissage

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La prostation de Louis van Proosdij, handicapé subissant un changement de traitement de la part de sa société de services à la personne, n'a pas fait que le tour de la Toile. Elle a été largement reprise par divers médias traditionnels. Le récit du véritable cauchemar d'Aliocha, aux prises avec un opérateur de téléphonie et d'accès Internet (FAI) aura-t-il le même devenir ? Le rapprochement et ses développements pourront prendre valeur de test.

C'est tout d'abord sur Mediapart que j'avais découvert ce qui est advenu à un tétraplégique, Louis van Proosdij, aux prises avec la société Santé Service, nominativement désignée. On sait la suite, et Google l'a conservée en mémoire : la presse écrite, notamment, a répercuté.
Ce qu'il advient depuis début juin à la blogueuse Aliocha, par ailleurs journaliste dont les billets sont systématiquement ou presque repris par le site de l'hebodmadaire Marianne, présente tous les ingrédients pour susciter un large vrombruissage (buzz). Mais pas forcément un débord sur des médias traditionnels.
Depuis début juin, elle est donc aux prises avec divers services (clientèle, technique…) d'un opérateur de téléphonie et d'Internet parmi les plus en vue du marché européen. C'est non seulement ubuesque, mais cela prend des proportions gargantuesques (voir non seulement les billets sur le blogue La Plume d'Aliocha, mais aussi les commentaires.

Aliocha ne désigne pas le FAI en question en le nommant explicitement. Si j'écrivais « pour Google », je rendrais ce billet plus « sexy » en évoquant certaines péripéties du « différent » opposant Tristane Banon à Dominique Strauss-Kahn, ce dont je ne me prive pas par ailleurs, notamment sur Come4News (.com). Mais à chaque support, chaque lieu et chaque temps ses spécificités…

Il est très facile d'évoquer « entre les lignes » l'identité de cet opérateur. Moins aisé d'aligner les épithètes et qualificatifs décrivant tout crûment les pratiques de ses services. Non qu'on ne saurait faire et contourner les objections des services juridiques conseillant les rédactions. Il s'agit tout simplement d'un des plus grands annonceurs du marché (presse traditionnelle et en ligne réunies). Les Internautes se gêneraient-ils moins que d'autres, cela reste à vérifier, en se demandant le cas échéant pourquoi… Cela peut rouvrir l'artificiel et incessant débat sur les servitudes, grandeurs, petitesses et mérites comparés de la presse traditionnelle (ancienne, imprimée ou audiovisuelle ; récente, en ligne) et de l'information transitant sur les réseaux sociaux. Vaste polémique et « marronnier » pratique pour les chroniqueurs et éditorialistes en mal d'inspiration.

Plus modestement, il sera intéressant de voir, à J+ x ou y, le sort de l'une et de l'autre affaire. Dans les deux cas, c'est « du social, du vécu, de l'humain », de la tranche de vie. Certes, ils présentent de fortes disparités et le cauchemar de l'une ne se compare pas tout à fait au calvaire de l'autre. Les deux protagonistes de cette fable médiatique sont tous deux des professionnels ou semi-professionnels (de la com' ou de la presse) mais les choses ne sont pas tout à fait égales par ailleurs. Pour mettre aussi les choses en proportion, on pourrait avoir le mauvais goût de s'interroger sur la fraction du lectorat que représentent les handicapés (pluriel du masculin et du féminin) et le pourcentage des clientes et clients des fournisseurs d'accès à l'Internet consommateurs ou abonnés à des médias. Mais le discriminant n'est sans doute pas quantitatif prioritairement. La loi de proximité peut jouer différemment en fonction de la portée émotionnelle, mais d'autres facteurs sont aussi à considérer. Aliocha n'a pas alerté préalablement une Christine Boutin, ce que semble avoir fait Louis van Proosdij, le facteur « anonymat » de la source peut aussi jouer (patronyme contre pseudonyme…), de multiples conditions d'émission du message et de la condition des destinataires peuvent influer.

N'empêche, il serait tentant d'augurer qu'il y a pot de fer et pot de fer, pot de terre et pot de terre, et que des émetteurs, des supports et des destinataires sont plus ou moins égaux que d'autres. C'est pour le moment prématuré.

Le premier billet d'Aliocha sur le sujet a suscité à ce jour près de 120 commentaires, le second en est à un peu moins de cinquante ce soir, celui de Louis van Proosdij Duport dépasse à présent le millier. L. van P.-D. appelait à largement répercuter son cas, Aliocha pense peut-être que la diffusion s'opérera d'elle-même. C'est aussi l'une des disparités à relever. Elle n'a pas non plus mobilisé un réseau associatif ou autre. De toute manière, des faits de nature partiellement similaires ne sont pas totalement comparables, en tout cas beaucoup moins que deux moités d'orange. On me permettra de conclure abruptement par une pirouette : ces deux cas ne manquent pas de jus… Chacun peut les accommoder à sa sauce.

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