Peut-être pour me « désintoxiquer » du Woerthgate, j'ai repris pour Come4News une info très locale, donnée en exclusivité par Le Pays de Franche-Comté, relayée par son responsable départemental belfortain, Pascal Lainé : un dirigeant de club s'est vu infliger 20 ans de suspension de licence pour avoir agressé un entraîneur…
Au passage, puisqu'il est question d'analyse des médias incidemment, je relève que les « élements de langage » de l'UMP sont parfois bizarremment repris par des consœurs et des confrères. Ce serait pour soutenir leurs ventes et réaliser des opérations de mercatique que Mediapart ou d'autres monteraient en épingle le Woerthgate. Allons bon… Et Le Figaro et d'autres n'en profiteraient-ils pas autant ? Combien de leurs lecteurs achètent leur quotidien ou hebdo pour vérifier que, ouf, après les révélations de Mediapart ou du Canard enchaîné, leur patronyme n'apparaît pas dans la presse lue par leurs pairs ?Je tenterai, avec le recul nécessaire, de vérifier si le Woerthgate a profité aux ventes (sans parler de la fréquentation de leurs sites) des supports de presse véhiculant ce type de topique quelque peu « téléphoné ».
Mais revenons à la brève développée par L'Alsace-Le Pays de F.-C. C'est une vraie « exclue » bien loin d'être un scoop puisque Pascal Lainé l'a signalée dans Le Post sans que sa rédaction s'en émeuve (celle du Post.fr) dans un premier temps (mais cela fonctionne entre Mediapart et Le Post, elle a fini en une du Post, en tant qu'info vérifiée, bien plus tard), et que seule, à ma connaissance, ce matin en tout cas, Radio Plein Air l'a reprise. Dans les écoles de journalisme, on ne se souvient même pas que la première affaire de pollution par la dyoxine (une décharge en plein air, dans l'Aisne, crois-je me souvenir), avait été sortie par un localier de L'Union, Pascal Dejean. Deux-trois ans plus tard, à l'occasion d'une autre affaire, celle d'un transformateur rémois, Sciences & Vie consacrait à la dyoxine un dossier complet et tout le monde embrayait.
J'ai essayé de relayer cette petite info isolite sur Come4News, sous le titre « Foot : castagne fréquente en régions », en l'enrichissant quelque peu. Réaction de Michel Haag : « Le football amateur est bien loin d'assimiler les règles du fair play. Ce n'est pas un cas isolé, loin de là, et vu que je fréquente beaucoup les stades, je ne peux que constater ces faits. Parfois de la simple querelle de clochers, d'autres fois cela tourne au pugilat, au racisme primaire... Le reflet de notre société ! ».
En effet, rien que dans l'aire urbaine Belfort-Monbéliard-Héricourt, si l'on en croit le site du district local, les cas de rixes, violences, dégradations ne sont pas rares. Le foot « territorial » (celui des Belfortains, mais comme on n'a pas osé le gentilé Anjouins pour les Angevins, celui de Terribelfortains ne s'est pas imposé) ne se distingue guère de celui de ses voisins ou de l'ensemble du territoire national. Il suffit d'entrer le mot-clef football dans un moteur de recherches, en item d'une requête incluant pugilat, rixe, bagarre, baston, castagne, échauffourée, pour s'en rendre compte. Récemment, Francis Lalanne, le chanteur, président du club de football de Fresnoy-le-Grand, s'est fait prendre à partie par les supporters de Saint-Quentin. Heureusement, Xavier Bertrand, maire saint-quentinois, sans doute absent, n'est pas entré dans la mêlée. Francis Lalanne contre Xavier Bertrand en train d'échanger coups et horions, cela, pour L'Aisne Nouvelle, c'était le scoop assuré. N'empêche, 20 ans de suspension de licence, avec notification à toutes les fédérations sportives de France, celles de boule de fort ou de pétanque incluses, j'imagine, c'est à vous dégoûter de s'en prendre au moindre entraîneur de gamins. Pascal Lainé a eu fort raison de le relever : la sanction est insolite, voire disproportionnée, car la peine est incompressible, sans possibilité de libération anticipée.