La question de la place du catholicisme romain par rapport au catholicisme global et à la chrétienté en général m'a toujours intéressé d'un point de vue journalistique. Les médias, notamment européens de l'Ouest et français, ont, à mon sens, tendance à surévaluer l'importance de cette obédience, sans même parfois s'en rendre compte.
Un exemple me semble en être donné par la reprise, par la presse française, de la dépêche AFP dont la présentation des chiffres des baptêmes catholiques entre 2008 et 2009 par le Vatican me paraît prêter le flanc à la critique. Sur ce sujet précis, voir : « Médialogie vaticane : croissance ou régression ? ».
Juste une anecdote personnelle. Au quotidien L'Union (dit « de Reims »), un temps, la rédaction en chef avait décidé de varier les personnes chargées de faire l'éditorial du jour. Le service du reportage fut donc sollicité. Lorsque ce fut mon tour de rédiger l'édito, le fait du jour était lié au pape de Rome ou à je ne sais plus quelle fête religieuse chrétienne. J'avais donc pris pour angle la place du catholicisme romain dans le catholicisme. Relu, mon billet, journalistimquement irréprochable, parut. Ce fut mon tout premier et mon tout dernier éditorial. Par la suite, on estima que les reporters étaient sans doute peu fiables et l'édito redevint l'apanage de la rédaction en chef (redchet et adjoint) ou des directeurs départementaux.
À la veille d'un nouveau débat sur la place de l'Islam en France, sur le communautarisme, certains vont devoir retourner au moins sept fois leur plume dans l'encrier. Mettre un peu de craie catholique romaine dans l'encrier des titres consensuels français est rarement dommageable. La craie agnostique ou athée, en revanche, est rarement la bienvenue ou de bon ton.