Alors que le bureau national de l'UMP va valider la stratégie du "ni-ni" cet après-midi (ni Front Républicain, ni Front National), force est de constater, après ce qui s'est passé hier soir, que la droite républicaine est en train de mourir sous nos yeux, et il est peu plausible que l'on trouve un pompier pour sauver la droite républicaine dans les mois à venir.
Evidemment, ce n'est jamais plaisant que de devoir voter pour son adversaire politique uniquement pour barrer la route à l'extrême-droite des Le Pen. La gauche d'ailleurs en a un amer souvenir, quand des millions de sympathisants du PS ont glissé un bulletin Chirac dans l'urne, c'était par amour de la république et rien d'autre. Parce que parfois, juste parfois, il faut savoir dépasser les intérêts partisans pour éviter une catastrophe politique.
En refusant ce front républicain que le PS continue de suivre pourtant, au profit de l'UMP, les Copé et compagnie sont en train de signer l'acte de décès de la droite parlementaire déjà bien malmenée par cinq années de sarkozysme-lepéniste. Le risque bien évidemment c'est un rapprochement FN-UMP qui pourrait survenir dès 2014, pour les prochaines élections locales. Le risque aussi et surtout est une pollution du débat politique lors de ces cinq prochaines années, alors que le PS, triomphant et arrogant, ne fera rien pour lutter contre l'extrême-droite, comme à son habitude.
La droite est en train de se corrompre sous nos yeux, et c'est très grave pour la vie politique française. De cela, personne n'en parlera dans les semaines à venir. De cela pourtant nous risquons d'en subir les conséquences dans les années à venir.