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Billet de blog 27 mai 2012

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La facilité intellectuelle de voter Marine Le Pen.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis le choc du 22 avril 2012, l’on ne cesse de parler de ces électeurs qui ont hissés Marine Le Pen à la troisième place du premier tour de l’élection présidentielle, lui permettant de pavoiser un peu partout, de se décrire comme « le centre nucléaire de la vie politique ». Ces électeurs qui souffrent, ces électeurs que l’on a abandonnés, que l’on a oubliés, qui vivent dans les zones péri-urbaines et qui sont les grandes victimes de la mondialisation et de la crise.

Sans se soucier un seul instant que si six millions d’électeurs ont choisi l’extrême-droite, 35 millions eux ont choisi d’autres partis politiques pour les représenter. Peu importe que 35 millions de français n’aient pas choisi le racisme, la xénophobie et l’antirépublicanisme représentée par Marine Le Pen.

Dans l’entre-deux tours de la campagne présidentielle, ces 35 millions d’électeurs ont été totalement oubliés par les deux finalistes qui préféraient faire la danse du ventre devant les français qui avaient voté Le Pen. Comme si leur vote, leur colère, valaient mieux/plus que celle des électeurs de Mélenchon, de Bayrou, de Poutou ou Arthaud. Sans se demander un seul instant si finalement, voter extrême-droite, ce n’est pas tout simplement céder à une facilité intellectuelle pitoyable et lâche.

Les propos de Marine et Jean-Marie sont connus. Leur racisme est connu de tous, les multiples condamnations du père, la présence à un bal nazi de la fille sont connus. Il n’y a pas de faux-semblants avec les Le Pen, ils affichent leur racisme sans avoir honte, leur nationalisme exacerbé, leur volonté d’exclure tous ceux qui ne sont pas de « bons petits français ». Dans ces conditions, pourquoi voter Front National ?

C’est facile d’être en colère, c’est facile d’être indigné devant les dérives de notre classe politique, devant le système financier actuel, devant la pauvreté qui nous ravage. C’est facile d’avoir la haine. C’est beaucoup plus compliqué d’aller au-delà de nos instincts les plus vils, c’est plus difficile de ne pas se laisser aller à une évidente haine de l’autre pour comprendre que nos problèmes ne viennent pas des immigrés. En revanche, taper sur un bouc-émissaire, se laisser prendre à des discours démagogiques est d’une facilité évidente. Mais la facilité n’est jamais reine de vérité…

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.