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Billet de blog 1 juillet 2008

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Pendant ce temps, à Santiago

Certains écrivains ne seront toujours connus du "grand public" que par une seule oeuvre.

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Certains écrivains ne seront toujours connus du "grand public" que par une seule oeuvre.

Il en va ainsi de Vercors, alias Jean Bruller, co-fondateur des Editions de Minuit, que l'on associe presque uniquement au Silence de la Mer, alors que si l'on s'attarde sur son oeuvre, on peut trouver des textes qui ont une portée presque plus grande : Sylva, Les Animaux dénaturés, Le Songe, entre autres.

J'ai la même sensation pour Luis Sepulveda. Chilien condamné à l'exil par le régime de Pinochet, il est dans la grande lignée des auteurs sud-américains, mais n'est reconnu que pour Le Vieux qui lisait des romans d'amour. C'est un livre exceptionnel, certes, mais ce n'est pas mon préféré.

Mon coeur, lui, a choisi Les Roses d'Atacama. Il ne s'agit pas d'un roman à proprement parler. Plutôt d'un ensemble de portraits de héros du quotidien, de gens qui ont choisi, de leur côté, d'agir, de faire bouger les choses, pour que la Terre tourne un peu plus rond. Il ne s'agit pas pour eux de prendre les armes, d'intenter des procès ou de manifester en criant des slogans. Non, chacun a ses armes, et ces personnages-là font fi des canons et des baïonnettes, des clairons et des trompettes. Pour seules armes, ils déploient de la chaleur, de la tendresse, pour seuls étendards, de l'humour et de l'amour et toujours cette Humanité que l'on trouve tant en Amérique Latine, et qui leur sert à lutter contre l'absurdité croissante du monde. Et quand on les interroge sur la raison de leur action, leur réponse est la plus belle qui soit : « Parce qu'il faut le faire, et qui d'autre sinon ? »

J'aime ce livre, parce que, pour citer l'auteur lui-même : « J'admire les résistants, ceux qui ont fait du verbe "résister" chair, sueur, sang, et ont démontré sans faire de simagrées qu'il est possible de vivre debout, même dans les pires moments »

Et en ce jour où l'on apprend que le chef de la police secrète de Pinochet vient d'être condamné (cf.. "notre conférence de 9H" dans la partie journal), j'ai une immense pensée pour Vidal, pour les jumeaux Duarte, pour Mister Simpah, pour Sepulveda, et pour tous ceux qui comme eux, trouvent sans doute que cette information-là est aussi belle qu'une aube de 30 mars dans le désert d'Atacama...

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