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«Si l’Etat la prend de force, ça va brûler, ça sera une nouvelle révolution. Nous avons des familles à nourrir, on vit pour ça», assène Taher Yahia, un ouvrier agricole originaire de Jemna, une petite oasis dans le sud de la Tunisie. Sa casquette fermement vissée sur le crâne, le quadragénaire décrit la détermination de ses voisins et collègues jemniens dans le conflit qui les opposent au gouvernement tunisien pour le contrôle de la palmeraie où il travaille. A chacune de ses remarques, ses collègues savourant leur pause à l’ombre d’un jeune palmier acquiescent discrètement. Le gouvernement tunisien veut remettre la main sur ces palmiers qui officiellement lui appartiennent, les Jemniens, eux, n’ont aucune envie de lâcher le morceau.
En janvier 2011, pendant la révolution, les habitants de Jemna, une petite ville de 10 000 habitants dans le sud de la Tunisie, ont pris le contrôle de cette palmeraie officiellement propriété de l’Etat. Les Jemniens créent par la suite l’Association de sauvegarde des oasis de Jemna (ASOJ) pour la gérer au profit de la collectivité. «Ce que l’association a fait en cinq ans, l’Etat ne l’a pas fait en soixante. Il nous a oubliés», résume Ah-med Ben Adja, un autre ouvrier agricole.
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