Directrice de l’association des femmes du district de Baglar, à Diyarbakir, la métropole du Kurdistan turc, Murades Alatas ne se conçoit pas comme une travailleuse sociale mais comme une activiste. «Lorsque les Kurdes ont pris le contrôle des municipalités, il a été décidé d’ouvrir dans chaque quartier, de chaque ville, des associations comme la nôtre», raconte-t-elle. Un engagement fidèle aux préceptes du mouvement pour les droits du peuple kurde, qui a fait de l’émancipation des femmes l’une de ses priorités.
Or le travail ne manque pas. Le sud-est de la Turquie est une des régions les plus conservatrices du pays. Mariages infantiles, violences domestiques, crimes d’honneur et viols n’y sont pas rares. «Notre objectif est de faire sortir les femmes de chez elles et de leur montrer qu’elles peuvent résister», explique Murades Alatas. L’association accueille les femmes du quartier pour des formations, du soutien juridique et psychologique, et dispose d’un foyer pour les victimes de violences. «En quinze ans, là où nous travaillons, les violences ont diminué jour après jour», affirme-t-elle. Une exception en Turquie où, selon le Ministère de la justice, le nombre de femmes assassinées à travers le pays a augmenté de 1400% entre 2003 et 2010.
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