En ce début de mois de Mars, dans les allées du nouveau centre des congrès de Diyarbakir, les autorités locales de la métropole kurde du sud-est de la Turquie organisent un salon du livre. A l’entrée, plusieurs dizaines de policiers fouillent les sacs et les personnes sous la garde de canons à eau et des portraits d’Atatürk - le fondateur de la République turque, du Président Recep Tayyip Erdogan et du Sultan Abdülhamid, le fétiche des néo-ottomans turcs. On y trouve que des livres religieux ou d’histoires nationalistes, des biographies d’Atatürk ou de Sultans, ou encore des jeux reconstituant la guerre de libération nationale (1918-1923). Aucun livre en kurde, par contre. « Les organisateurs l’ont interdit », glisse un libraire.
Ce décorum nationaliste turc et conservateur tranche avec les aspirations d’une grande partie de la population de la ville, acquise à la cause kurde. Depuis l’automne 2016, Diyarbakir semble avoir fait un grand bond en arrière. Le gouvernement a démis les élus (BDP, Parti Démocratique des Régions, gauche pro-kurde) et nommé un administrateur. Aux oubliettes les initiatives de revitalisation de la langue et de la culture kurde. Retour à la politique d’assimilation turque.
Lire la suite sur Le Courrier
