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Billet de blog 21 décembre 2025

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De la chaîne de montage à ChatGPT : chronique d'un pillage organisé

Quarante ans de destruction d'emplois sans compensation. Quarante ans de cotisations volatilisées. Quarante ans de déni. Et maintenant, l'intelligence artificielle achève ce que les robots avaient commencé.

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De la chaîne de montage à ChatGPT : chronique d'un pillage organisé

Quarante ans de destruction d'emplois sans compensation. Quarante ans de cotisations volatilisées. Quarante ans de déni. Et maintenant, l'intelligence artificielle achève ce que les robots avaient commencé.


L'équation que personne ne veut résoudre

Chaque mois, 23 % de votre salaire brut disparaît. Cotisations retraite. Cotisations chômage. Cotisations maladie. Vous financez un système construit sur un principe simple : les actifs d'aujourd'hui paient pour les inactifs d'aujourd'hui, et les actifs de demain paieront pour vous.

Ce système repose sur une hypothèse fondamentale : il y aura toujours des actifs.

Pendant ce temps, dans les usines, les entrepôts, les bureaux, les machines remplacent les humains. Elles produisent. Elles calculent. Elles trient, assemblent, analysent. Elles font le travail de trois, de dix, de cent salariés.

Elles ne cotisent pas.

Personne ne leur demande.

Cette question, on aurait dû la poser en 1985, quand les premiers bras robotisés entraient dans les usines automobiles. On ne l'a pas fait. On aurait dû la poser en 2000, quand les caisses automatiques remplaçaient les caissières. On ne l'a pas fait. On aurait dû la poser en 2017, quand Bill Gates lui-même proposait une taxe sur les robots. On ne l'a pas fait.

En 2025, alors que l'intelligence artificielle menace des millions d'emplois qualifiés, on ne la pose toujours pas.


1985 : le premier avertissement

Les robots arrivent dans les usines françaises. Renault-Flins. Peugeot-Sochaux. La sidérurgie lorraine. Des bras mécaniques remplacent des bras humains. Plus précis. Plus rapides. Jamais malades. Jamais en grève. Jamais fatigués.

Des milliers d'ouvriers sortent par la grande porte. Les machines entrent par la porte de service.

La question économique est limpide : si une machine remplace un salarié qui cotisait 15 000 francs par an à la Sécurité sociale, qui comble le manque à gagner ?

Réponse de l'époque : personne.

On aurait pu créer une contribution. Prélever sur chaque robot industriel l'équivalent des charges sociales de l'ouvrier remplacé. Constituer un fonds. Anticiper. Le Conseil économique et social avait même produit des rapports alertant sur les conséquences de l'automatisation sur le financement de la protection sociale.

On a fait le contraire.

On a subventionné les entreprises qui automatisaient. Aides à la modernisation. Crédits d'impôt pour l'investissement productif. Argent public pour financer des suppressions d'emplois. Le marché devait « naturellement » créer de nouveaux postes pour absorber les travailleurs déplacés. La « destruction créatrice » chère à Schumpeter allait opérer sa magie.

La destruction a bien eu lieu. La création, elle, s'est fait attendre.


1990-2010 : l'accélération silencieuse

L'automatisation quitte les usines pour conquérir les services. Les caisses automatiques remplacent les caissières. Les distributeurs automatiques remplacent les guichetiers. Les bornes d'enregistrement remplacent les agents au sol. Les serveurs vocaux remplacent les standardistes. Les logiciels de comptabilité remplacent les aide-comptables.

Chaque machine installée représente un emploi en moins. Chaque emploi en moins représente zéro cotisation. Zéro cotisation multipliée par des millions de postes supprimés égale un gouffre.

On commence à parler du « trou de la Sécu ». L'expression entre dans le vocabulaire courant. On cherche des coupables. Les médias accusent les fraudeurs. Les éditorialistes pointent les arrêts maladie « de complaisance ». Les politiques dénoncent les médicaments trop chers. Les gestionnaires blâment les médecins qui prescrivent trop.

Jamais les machines.

Le trou n'est pas un mystère. Il a la forme exacte d'un robot. D'une caisse automatique. D'un serveur vocal. D'un logiciel de gestion.

André Gorz l'avait théorisé dès 1988 dans Métamorphoses du travail : « Le développement des forces productives rend possible la production de plus en plus de richesses avec de moins en moins de travail. Mais notre société ne sait distribuer de revenus qu'en échange de travail. » Trente-sept ans plus tard, nous n'avons toujours pas résolu cette contradiction.


2017 : la fenêtre qu'on a refermée

Bill Gates prend la parole. L'homme le plus riche du monde de l'époque. Pas un syndicaliste. Pas un militant de gauche. Un capitaliste pur jus qui a bâti sa fortune sur la révolution numérique.

Il déclare : « Si un robot remplace un travailleur humain, ce robot devrait être taxé à un niveau équivalent. »

Simple. Logique. Évident.

En France, Benoît Hamon reprend l'idée pour sa campagne présidentielle. Le Parlement européen commande un rapport. L'eurodéputée luxembourgeoise Mady Delvaux rédige une proposition de résolution sur les règles de droit civil applicables à la robotique. L'idée d'une taxe robot circule dans les hémicycles européens. On débat. On consulte. On réfléchit.

Et puis ?

Les lobbys technologiques montent au créneau. La Business Software Alliance. DigitalEurope. Les représentants de l'industrie automobile. Les géants de la Silicon Valley. Tous délivrent le même message, parfaitement coordonné : « Taxer les robots freinera l'innovation. » « L'Europe perdra en compétitivité face à l'Asie et aux États-Unis. » « Les entreprises délocaliseront. »

Les mêmes arguments qu'en 1985. Qu'en 1995. Qu'en 2005. Toujours aussi efficaces.

La proposition de résolution européenne est vidée de sa substance. La taxe robot disparaît du texte final. Le rapport est rangé dans un tiroir. On passe à autre chose.

En France, Benoît Hamon termine quatrième au premier tour avec 6,36 % des voix. Son programme, qui incluait la taxe robot et le revenu universel, est moqué par les éditorialistes comme « irréaliste ». Emmanuel Macron, qui promet de libérer les « forces productives » et de simplifier le code du travail, l'emporte avec 66 % des voix au second tour.

Le marché a parlé.


L'arithmétique du désastre

Regardons les chiffres. Froidement.

Goldman Sachs, dans un rapport publié en mars 2023, estime que l'intelligence artificielle générative pourrait affecter 300 millions d'emplois dans le monde. Pas « transformer ». Pas « faire évoluer ». Affecter. C'est-à-dire, dans le langage policé des analystes financiers, supprimer ou déqualifier.

En France, selon l'Institut Montaigne, entre 15 et 40 % des emplois actuels pourraient être « exposés » à l'automatisation par l'IA d'ici 2030. Le McKinsey Global Institute parle de 400 000 à 800 000 emplois potentiellement détruits dans l'Hexagone.

Faisons un calcul simple.

Un salarié au SMIC génère environ 5 000 euros de cotisations sociales par an. Un cadre moyen, environ 18 000 euros. Un cadre supérieur, 35 000 euros ou plus.

Supprimez 500 000 emplois moyennement qualifiés. C'est un manque à gagner de 9 milliards d'euros par an pour les caisses de protection sociale. En dix ans, 90 milliards.

Supprimez 500 000 emplois qualifiés de cadres. C'est un manque à gagner de 17,5 milliards par an. En dix ans, 175 milliards.

Le système de retraite par répartition repose sur un contrat intergénérationnel : les actifs d'aujourd'hui paient les pensions d'aujourd'hui. En 1960, il y avait 4 actifs pour 1 retraité. En 2025, 1,7. En 2040, si l'IA supprime les emplois annoncés ? Peut-être 1,3. Peut-être moins.

On vous parle de réformer l'âge de départ. De le porter à 64 ans, puis à 65, puis à 67. Comme si le problème était que les Français ne travaillaient pas assez longtemps. Mais que se passe-t-il quand il n'y a plus de postes ? Quand les entreprises n'embauchent plus de seniors parce qu'un algorithme fait le travail ?

On ne résout pas un problème de volume par un problème de durée.

Qui comble le trou ? Les salariés qui restent ? Ils sont de moins en moins nombreux. L'impôt ? Il faudrait le doubler. La dette ? Elle explose déjà — 3 000 milliards d'euros fin 2024.

L'équation est insoluble. Les machines ne cotisent pas. Les algorithmes ne financent pas les pensions. Et personne n'a prévu de les faire payer.

Hannah Arendt l'avait formulé en 1958 dans Condition de l'homme moderne : « Ce que nous avons devant nous, c'est la perspective d'une société de travailleurs sans travail, c'est-à-dire privés de la seule activité qui leur reste. On ne peut rien imaginer de pire. »

Soixante-sept ans plus tard, nous y sommes. Et nous n'avons toujours rien imaginé.


1985-2025 : quarante ans de cotisations fantômes

Imaginons un instant un scénario alternatif. Une uchronie fiscale.

1985 : la France impose une contribution sur chaque robot industriel. L'équivalent des cotisations sociales de l'ouvrier remplacé. Pas une punition. Pas un frein à l'innovation. Une compensation. Une logique élémentaire de solidarité.

Les constructeurs automobiles paient. La sidérurgie paie. L'agroalimentaire paie. Les premiers milliards tombent dans un fonds dédié à la transition technologique.

1995 : on étend la contribution aux automates bancaires, aux caisses automatiques, aux systèmes de réservation. Les banques paient. La grande distribution paie. Le transport aérien paie. Le fonds grossit.

2005 : on inclut les logiciels de gestion, les ERP, les systèmes automatisés qui remplacent des comptables, des secrétaires, des agents administratifs. Le périmètre s'élargit. Les recettes augmentent.

2015 : on anticipe l'intelligence artificielle. On crée un cadre réglementaire. On prépare la transition. Le fonds atteint des montants considérables.

2025 : on dispose d'un fonds de 400, 500, peut-être 800 milliards d'euros. Quarante ans de cotisations accumulées. De quoi financer toutes les transitions professionnelles. Toutes les reconversions. Toutes les retraites menacées. De quoi créer un filet de sécurité digne de ce nom.

Au lieu de ça ?

Zéro.

Des décennies de robots. D'automates. De logiciels. Et pas un centime mis de côté.

On a laissé les entreprises empocher les gains de productivité. On a laissé les actionnaires encaisser les dividendes. On a laissé les caisses se vider pendant que les profits explosaient.

Et maintenant, on s'étonne que le système craque.


Le mensonge de la « destruction créatrice »

On vous objectera que l'innovation crée des emplois. Que l'automobile a créé plus de postes qu'elle n'en a détruits. Que l'informatique a fait naître de nouveaux métiers. Que l'IA fera de même.

C'est partiellement vrai.

Mais avec un détail qu'on omet systématiquement : le temps.

Entre la destruction et la création, il y a vingt ans. Trente ans. Une génération entière.

Les ouvriers sidérurgistes des années 1980 n'ont pas été reconvertis en développeurs web dans les années 2000. Ils sont partis en préretraite à 55 ans. Au chômage longue durée à 50 ans. En dépression à 52 ans. En mort prématurée à 60 ans. Les études épidémiologiques sur les régions désindustrialisées du Nord et de l'Est de la France montrent des surmortalités persistantes, des décennies après les fermetures d'usines.

Le consultant de 50 ans remplacé par ChatGPT ne deviendra pas « ingénieur prompt » à 55 ans. Les formations de six mois proposées par Pôle emploi ne le transformeront pas en expert en machine learning. Il sera poussé vers la sortie. Élégamment. Avec un chèque de départ et une poignée de main. Puis il disparaîtra des statistiques du chômage après deux ans sans emploi.

La destruction est immédiate, brutale, comptabilisée.

La création est lointaine, diffuse, souvent dans d'autres pays.

Et entre les deux, des vies brisées que personne ne compte.


Pourquoi rien ne bouge

Les solutions existent. Elles ont été documentées, modélisées, chiffrées par des économistes, des think tanks, des organisations internationales. La Corée du Sud a réduit les avantages fiscaux des entreprises qui automatisent. Ce n'est pas une taxe, c'est une fin de subvention. Un premier pas.

Les études empiriques sont formelles : aucune corrélation entre taxation de l'automatisation et délocalisation n'a été démontrée. Les entreprises automatisent pour réduire les coûts, pas pour fuir l'impôt. Elles automatiseraient de toute façon. La seule question est : qui récupère les gains de productivité ? Les caisses sociales ou les actionnaires ?

Alors pourquoi l'inertie ?

Karl Polanyi l'avait analysé en 1944 dans La Grande Transformation : le marché, laissé à lui-même, détruit le tissu social. Seule une intervention politique peut contenir cette destruction. Mais cette intervention suppose un rapport de forces favorable aux protections sociales.

Or ce rapport de forces s'est inversé.

Ceux qui profitent de l'automatisation sont ceux qui financent les campagnes électorales. Les GAFAM et leurs équivalents européens disposent de budgets de lobbying supérieurs au PIB de certains pays. « Taxer l'innovation » est devenu un gros mot dans les cercles de décision. Le court terme des marchés financiers l'emporte systématiquement sur le long terme des protections sociales.

Le parcours d'une proposition de loi sur la taxation des robots est édifiant. Dépôt à l'Assemblée. Renvoi en commission des Finances. Auditions d'experts. Rapport d'étape. Amendements. Contre-amendements. Lobbying intensif. Interventions ministérielles pour « ne pas freiner l'innovation ». Enterrement en commission. Retrait de l'ordre du jour. Classement sans suite.

Le processus dure dix-huit mois. La proposition meurt sans avoir jamais été débattue en séance plénière. Ses auteurs ne sont pas réélus.


2023-2025 : la répétition en pire

ChatGPT. Midjourney. Claude. Gemini. GitHub Copilot. L'intelligence artificielle générative débarque avec une puissance que même ses créateurs n'avaient pas anticipée.

Cette fois, ce ne sont plus les ouvriers qui sont visés. Ce sont les diplômés. Les cadres. Ceux qui pensaient que leur qualification les protégeait.

Avocats. Consultants. Analystes financiers. Développeurs. Journalistes. Comptables. Traducteurs. Graphistes. Rédacteurs. Médecins radiologues.

Un ouvrier remplacé par un robot représentait 25 000 euros de salaire annuel et 5 000 euros de cotisations perdues.

Un consultant remplacé par une IA représente 80 000 euros de salaire et 18 000 euros de cotisations perdues.

Un avocat d'affaires remplacé par un système de legal tech représente 150 000 euros de salaire et 35 000 euros de cotisations perdues.

Les cotisations perdues sont trois fois, cinq fois, dix fois plus élevées qu'avec l'automatisation industrielle.

Le trou devient gouffre.

Les premiers cadavres arrivent. Septembre 2023 : Onclusive, spécialiste de la veille médiatique installé à Courbevoie, annonce la suppression de 217 postes sur 383. Plus de la moitié des effectifs. Motif officiel : « l'apport de l'intelligence artificielle ». Premier plan social explicitement justifié par l'IA en France. Les salariés, chargés de compiler des revues de presse pour le CAC 40 et plusieurs ministères, apprennent par visioconférence qu'un algorithme fera désormais leur travail. Ancienneté moyenne : 18 ans. Âge moyen : 48 ans. Perspectives de reconversion : proches de zéro.

Avril 2025 : Le Point annonce 58 suppressions de postes, dont des correcteurs remplacés par des outils d'IA. Le journal qui, pendant des décennies, a célébré la « modernisation » et la « flexibilité » découvre que ces concepts s'appliquent aussi à ses propres salariés.

À l'échelle mondiale, le mouvement s'accélère. Intel supprime 34 000 postes. Microsoft, 19 000. IBM France, 200. Les communiqués de presse parlent de « transformation », d'« agilité », de « compétitivité ». Les syndicats parlent de licenciements. Les deux ont raison.

Et que fait-on ?

Exactement la même chose qu'en 1985. Qu'en 2000. Qu'en 2017.

Rien.

On parle de « régulation de l'IA ». De « cadre éthique ». De « souveraineté numérique ». Des mots. Des concepts. Des colloques.

Pendant ce temps, les entreprises déploient. Les emplois disparaissent. Les caisses continuent de se vider.


Épilogue : le précipice

Nous sommes fin 2025.

Le déficit de la Sécurité sociale se creuse. Le gouvernement annonce de nouvelles coupes dans les remboursements. Les retraites sont gelées pour la troisième année consécutive. Le chômage des cadres atteint des niveaux historiques. Les plans sociaux dans les services se multiplient.

Et dans les ministères, on « réfléchit ». On commande des rapports. On organise des « consultations citoyennes ». On promet des « grenelles du travail ».

On a eu quarante ans pour agir.

Quarante ans d'avertissements. De rapports. De signaux. D'économistes qui tiraient la sonnette d'alarme. De syndicalistes qu'on traitait de passéistes. De philosophes qu'on ignorait.

On a choisi l'aveuglement.

La vérité est simple : on ne peut pas remplacer des millions de cotisants par des machines sans que quelqu'un paie la différence. Cette différence, aujourd'hui, personne ne la paie. Demain, tout le monde la subira.

Le modèle social français a été construit pour des humains qui travaillent.

Les machines travaillent. Les humains regardent.

Et le système s'effondre dans un silence assourdissant.


Jerem Maniaco Auteur & Analyste – Thriller psychologique & Roman noir | L'Art de la Manipulation | Psychologie du pouvoir et de l'influence


Sources

  • Goldman Sachs, The Potentially Large Effects of Artificial Intelligence on Economic Growth, mars 2023
  • Institut Montaigne, IA générative : impacts sur le travail, 2024
  • McKinsey Global Institute, Generative AI and the future of work, 2023
  • Conseil d'orientation des retraites (COR), rapports annuels
  • INSEE, dette publique française, 2024
  • Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, 1958
  • André Gorz, Métamorphoses du travail, 1988
  • Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1944
  • Onclusive / PSE : Les Échos, France Inter, Libération, septembre 2023
  • Le Point / PSE : HelloWorkplace, avril 2025
  • Force Ouvrière, dossier Intelligence artificielle, 2024
  • Parlement européen, résolution Mady Delvaux sur la robotique, 2017

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