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Billet de blog 28 avril 2021

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Le Chanvre CBD : un commerce attrayant

De plus en plus depuis un an en France, on voit se développer des coffee-shops. Ces boutiques commercialisent du CBD. Mais qu’est-ce que ce produit ? Issu de la famille du cannabis, il séduit toujours d’avantage.

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Abréviation de cannabidiol, il est une molécule composante du cannabis. Au contraire du THC, autre composant de la plante, le CBD ne produit pas d’effets psychoactif. Naturellement, certains types de cannabis contiennent une part de CBD plus importante que de THC. Il est mélangé dans les produits vendus dans les coffee-shops comme de l’huile ou encore des infusions, en plus des plantes à fumer. Ces compositions doivent contenir, d’un point de vue légal, un taux de THC inférieure à 0.2%. Pas de « défonce » mais un goût similaire et des vertus thérapeutiques (encore en expérimentation) comme en cas d’anxiété, d’insomnie, ou de douleurs.

Si se procurer du cannabis reste une activité marginale, le CBD présente une plus grande commodité et un certain cadre légal pour « se rouler un joint ». Dans une interview consacrée au Figaro ce mois-ci, le président Emmanuel Macron s’opposait à une dépénalisation du cannabis vendu dans le réseau de trafic illégal. « Ceux qui prennent de la drogue doivent comprendre que non seulement, ils mettent leur santé en danger, mais qu’ils alimentent aussi le plus grand des trafics ». Les propriétaires des coffee-shops, eux bien qu’ils frôlent la limite de l’illégalité, ne s’incluent pas dans ce trafic. En effet, aucune loi française ne traite le sujet actuellement. Il faut alors s’en référer à la loi européenne, bien que la législation nationale en matière de drogue, varie d’un pays européen à l’autre. De plus, le chanvre est bien souvent importé des Pays-Bas où le cannabis est complètement légal. En France, on estime le nombre points de vente entre 400 et 500. Cependant difficile de quantifier leur évolution puisqu’aucune étude précise n’a été menée.

À Sète, on peut voir plusieurs de ces boutiques fleurirent. Elles attirent l’œil des passants qui n’hésitent pas à rentrer pour se renseigner et parfois repartir avec un article. Pas de clients types. Ils sont de tout âge et de tout milieu social. Ils viennent acheter mais aussi discuter. À Cannabillion, rue de l’Aiguillerie, ouvert depuis le 5 Juillet 2020, le vendeur confie « Le comptoir suggère d’avantage que le produit. Les gens viennent chercher ce qu’il ne trouve pas ailleurs ». Au-delà du CBD, il y a donc une dimension sociale qui résulterait d’une simple envie de créer des liens mais aussi d’un mal-être général. « Cette période si elle est tacite, elle est très lourde à porter. C’est l’époque qui veut ça. Le CBD c’est aussi un élément qui relie les gens dans ce contexte ». De nombreux constats font état d’un mal-être qui se traduit notamment par des dépressions à plusieurs niveaux. Selon le Baromètre Santé 2017, 1 français sur 10, âgée de 18-75 ans déclarait avoir vécu un épisode dépressif au cours de l’année. Ces constatations s’accentuent avec les confinements. Selon l’enquête CoviPrev de Santé Publique France menée sur 2.000 personnes de 18 ans et plus, en janvier 2021, 20% des français souffriraient d’un état dépressif et 21% se disent dans un état anxieux. On peut voir dans le CBD un effet palliatif, autant psychologique que social qui ne se retrouve pas de la même façon dans de simples médicaments ou dans des exercices de méditation en solitaire.

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