Jérémy Rubenstein (avatar)

Jérémy Rubenstein

historien de formation

Abonné·e de Mediapart

77 Billets

0 Édition

Billet de blog 18 février 2025

Jérémy Rubenstein (avatar)

Jérémy Rubenstein

historien de formation

Abonné·e de Mediapart

Argentine, laboratoire (en carton) des droites

Le scandale de la crypto-monnaie vendue par Milei se poursuit, cette fois avec son armature médiatique qui s'écroule

Jérémy Rubenstein (avatar)

Jérémy Rubenstein

historien de formation

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il y a moins de deux semaines, Le Point faisait sa couverture sur un fervent « phénomène Milei » et il y a encore quelques jours titrait sur un non moins enthousiaste « Argentine de Milei, laboratoire pour le monde entier ». Et on ne compte plus les responsables politiques français faisant des clins d’œil, discrets (Macron) ou tapageurs (Ciotti), à la fameuse tronçonneuse déchiquetant les conquêtes sociales.

On a hâte d’entendre tous ces admirateurs français de Milei sur le rôle, central et indispensable, de celui-ci dans l’arnaque à la crypto-monnaie entièrement montée par des libertariens qui appliquent leur philosophie. Cette dernière repose sur une liberté notamment d’arnaquer et se faire arnaquer, puisque aucun régulateur ou arbitre ne doit intervenir.

Pour rappel, vendredi dernier, Milei a encouragé l’achat d’une crypto-monnaie complètement bidon, créant une bulle spéculative qui s’est très vite dégonflée, faisant perdre plusieurs dizaines de millions de dollars aux crédules qui l’ont cru.

Depuis, dans l’entourage du président argentin, les tentatives pour le disculper se multiplient. Ces explications ont été toutes plus piteuses les unes que les autres : il a d’abord été question d’un piratage de ses comptes de réseaux-sociaux, puis d’une méconnaissance du dossier et ils ont, surtout, tâché de dévier l’attention en insultant tous les opposants (comme à l’accoutumé).

Le summum de ces (très médiocres) contre-feux médiatiques a été atteint hier soir (lundi 17 février) par Milei lui-même. Devant le « journaliste » Jonatan Viale, il a laborieusement tâché de se disculper une heure durant sur la chaîne d’info-en-continu TN (groupe Clarín). Guère convainquant, il y bafouille des explications abracadabrantes entre deux insultes et responsabilise les arnaqués de s’être fait arnaquer par lui… Ce show ne pouvait que confirmer son rôle crucial, soit d’idiot utile -indispensable- soit de simple malfrat, dans l’arnaque.

Mais le clou du spectacle est arrivé après, durant la nuit, avec la filtration d’une scène coupée de la retransmission de TN. Le site La Politica Online a diffusé cette scène. On y voit Jonatan Viale interrompu par Santiago Caputo (principal conseiller de Milei) car la question risque de valoir des poursuites judiciaires au président. Et Milei d’ordonner à son « journaliste » de recommencer.

Se filtra video de Santiago Caputo dándole indicaciones a Joni Viale en la entrevista con MIlei © La Política Online

On se demande si le « journaliste » de Le Point qui l’a obligeamment interviewé il y a peu était aussi rigoureux que son collègue de TN.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.