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Billet de blog 23 avril 2023

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Le devoir d'insulter le chef de l'Etat

Les procès pour outrage au président se multiplient, alors que lui peut diffamer et insulter autant qu'il le souhaite. Ce déséquilibre va à l'encontre du principe d'égalité en droit, si bien qu'il devient un devoir d'insulter le président pour faire vivre ce principe.

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Pourquoi il est un devoir civique d’insulter le chef de l’Etat

Si le délit d'offense au chef de l'Etat a été abrogé en 2013 par la Cour européenne des droits humains, une dame n'en est pas moins poursuivi pour avoir injurier le président sur Facebook, au titre d'un article (31) de la loi sur la liberté de la presse qui protège tous les fonctionnaires des diffamations et injures.

C'est donc pour une injure à n'importe quel fonctionnaire que cette dame a été mise en examen. Le problème c'est que le président n'est pas n'importe quel fonctionnaire. C'est le seul qui est entièrement protégé par l'irresponsabilité pénale. Autrement dit, lui peut parfaitement injurier ou diffamer sans être inquiété par la justice.

Or, la Déclaration des droits humains affirment dans son article premier que nous sommes tous égaux. De cette affirmation (qui passe avant tous les autres articles de la Constitution), il découle qu'il devrait y avoir un principe de réciprocité. En clair, si le président est autorisé à injurier, alors il doit pouvoir recevoir autant d'injures.

Il se trouve que le président actuel, comme nombre de ses prédécesseurs, ne se prive pas d'injurier, collectivement ou individuellement, des citoyens. Il ouvre ainsi le droit, à tous et chacune d'entre nous, de l'insulter.

Ce serait même plutôt un devoir, afin que ne soit pas bafouer le principe fondamental de l'égalité en droit. Il faut donc affirmer que Macron est un moins que rien, à la chemise de gommeux, qui ferait mieux de traverser la rue chercher un travail honnête. Et un romain, à la fois docile et autoritaire, qu’il convient d’emmerder. Et plein d’autres choses dégoutantes.

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