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Billet de blog 4 février 2013

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La Razzia de la Finance

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A quels dieux se vouer  pour arrêter ce système de fous qu’est devenu  la monnaie unique ? Quand la zone euro est en régression, l’Euro  peut voir sa valeur monter.  On est assis alors  sur  un tas d’or immangeable. On en comprend le mécanisme. Si les US  veulent gêner les exportations de la zone  Euros, hors zone Euro, ils  achètent quelques liasses d’Euros,  pour 1 000 milliards par exemple,  ils perdront 1%  s’ils revendent  moins cher, soit 10 milliards de pertes  et  ils favoriseront  leurs propres  exportations.  Ils peuvent gagner dans  une telle opération 500 milliards  d’exportations ou plus avec 10 milliards de mise en jeu. Cela sans compter qu’un simple coup de planche à billets peut  largement faciliter la manip.   On  peut être terrifié  par la simplicité d’une telle opération, et on comprend les  raisons de notre étranglement. L’Europe n’a  pas  les moyens de réagir face  à un pays, les US, dont la Banque Centrale est parfaitement unie à L’Etat US.  L’Europe, quant à elle  n’est ni un pays, ni  une nation, et elle ne peut donc pas avoir une Banque Centrale  unie à son Exécutif central, et cela par construction, puisqu’il  n’y a en pas, d’Exécutif Central ! Et les pays,  nations de l’Europe n’ont plus de monnaie  qui leur soit  propre.  Dit comme cela on ressemble  à des souris prises  à la souricière ! On a été attiré  par le fromage, sans prendre garde  à la tapette.

Evidemment nous avons été trompés à l’insu de notre plein gré.  Les US  ont toujours été très forts pour manipuler les opinions publiques européennes. Ce sont eux qui nous ont vendu la monnaie unique. Pas directement. Mais  ils n’ont eu qu’à convaincre quelques financiers européens de l’intérêt financier de cette opération  pour eux-mêmes, pas pour les pays européens. Personne n’est idiot. L’affaire avait été lancée  par Nixon en 1971, avec le décrochage du dollar  par rapport  à l’or. Le premier Européen à avoir été intoxiqué fut  Giscard avec son fameux emprunt de 1973, qu’il avait, lui, accroché à l’or alors que  le dollar en avait décroché, 2 ans avant. Il fallait le faire ! Il le fit !  Et  il réussit  à faire interdire les prêts de la Banque De France à  l’Etat.  Une  réussite. L’emprunt rapporta  aux banques  7 à 10 fois sa valeur  nominale ! Giscard avait tout compris, et il n’était pas encore Président. Et voilà que  Pompidou disparût.  Un nouveau Président fût appelé à régner ! Mitterrand se profila, stupeur des  US qui virent s’estomper les   pots au lait de Pierrette. Ils  montèrent alors quantités de manip  pour mettre  quelques boulets aux jambes de Mitterrand.  L’un des plus savoureux fut celui de LEONTIEFF, récent lauréat, à l’époque,  du Prix Nobel d’Economie. Pour son Programme Commun la gauche française voulut,  être  félicitée par  LEONTIEFF, sans doute sous l’influence de  quelques  gauchos « Giscardisés ».   La Gauche reçut  son  télégramme de « félochs » de la part de LEONTIEFF, sans se poser de  questions. France Soir était encore en 1974 un grand journal du soir.  10 jours avant le 2ième tour de 1974 ; France Soir  publia le télégramme, en  première page,  sur presque  une demi-page avec  un titre éloquent  « WASSILI LEONTIEFF FELICITE LA GAUCHE » et dans  l’article en  première page,  rien ne disait que WASSILI était Américain,  professeur d’Economie de type libéral.  Alors  que pour l’opinion publique française,  Wassili était largement associé  aux stalo-léninistes. Le coup de 1974 fut bien ajusté.  En 1981,  le travail des US fut simplifié par la force  abrasive de l’équipe des 35 heures.  Elle ne pouvait que faciliter le partage du travail et  l’agglomération des monnaies.

La monnaie  unique fut vendue au titre de la paix en  Europe. C’était  impossible à arrêter. Les Profs de Fac se déchaînèrent. Les opposants à  la monnaie unique étaient qualifiés d’être un peu bas du béret. Que pouvaient-ils opposer à la Paix ?

Evidemment la  tapette de la souricière  cachait  le plan de bataille suivant : amplification des opérations financières  puisqu’il n’y avait  plus de limites physiques. Les  dettes devenaient  totalement artificielles. Vendre des dettes devenaient  une  industrie. Pour les vendre, il fallait les créer. Pour cela  quoi de mieux que des  Etats  sans banque centrale ? Et la dette devenait un bien. Aujourd’hui  les dettes mondiales s’élèvent près de 300 000 milliards de dollars,  4 à 5 fois  le PNB mondial.

La dette est devenue un produit comme un autre. Mais cela ne sert qu’aux banquiers pour nous  prendre quelques centimes  et pouvoir se  payer leurs sandwichs. Cela valait bien  la disparition d’une cinquantaine de monnaies. Ca éclaircit la cuisine.

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