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Billet de blog 6 octobre 2014

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Syrie : un double attentat fait 39 morts dont 30 enfants

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Une quarantaine de personnes, dont 30 enfants, a perdu la vie mercredi, dans le double attentat qui a frappé la ville syrienne de Homs, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les explosions ont fait près de 50 blessés.

Selon l'agence officielle Sana, une voiture piégée a explosé devant une école d'Akrama à Homs ; un quartier en majorité alaouite, communauté minoritaire dont est issue le président Bachar al-Assad. Quelques minutes plus tard, un conducteur kamikaze s'est fait exploser dans le même secteur.

Attentats meurtriers à la sortie des classes

« Deux attentats, dont un à la voiture piégée, menés par des terroristes près d'une école et d'un hôpital du quartier Akrama à Homs ont fait des morts et des blessés », annonçait l'agence officielle Sana, mercredi 1er octobre.

Lorsque la première déflagration a retenti, des enfants sortaient de classe de l'école élémentaire Ekremah Al-Makhzoumi. Une chaîne de télévision gouvernementale a diffusé des images à l'issue du drame, sur lesquelles on peut apercevoir des parents paniqués, à la recherche d'enfants dans les décombres. « Les enfants morts sont âgés entre six et neuf ans », ajoutait de son côté le gouverneur de Homs à l’AFP. Rami Abdel, directeur de l’OSDH précise : « un kamikaze a planté une bombe dans un lieu devant l'école puis il s'est fait exploser dans un autre lieu devant l'établissement ». « Il y a des corps complètement déchiquetés et le bilan risque de s'alourdir tellement il y a de blessés graves dans ce double attentat », a-t-il ajouté.

Depuis le début des affrontements – il y a plus de trois ans – c’est l’un des bilan les plus lourds en terme de morts d’enfants. En 2013, l’attaque contre la Ghouta orientale avait tué des dizaines d’enfants, tandis que 49 périssaient dans le massacre de Houla, dans la province de Homs.

Damas accuse Washington

Ce double attentat survient au lendemain de l’allocution de Bachar al-Assad sur le terrorisme. « Combattre le terrorisme ne peut être le fait de ces pays qui ont aidé à créer des groupes terroristes en leur donnant un soutien logistique et financier et en ayant propagé le terrorisme à travers le monde », déclarait le président syrien, cité par l'agence de presse officielle Sana. Bachar al-Assad tenait ces propos lors d'une entrevue à Damas avec Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême iranien de sécurité nationale, arrivé mardi en Syrie.

Damas qualifie ainsi de « terroriste », tout mouvement qui cherche à renverser le régime, comme les rebelles modérés soutenus par les États-Unis et d’autres membres de la coalition anti-djihadistes, dont des pays du Golfe. Bachar al-Assad et Ali Shamkani ont par ailleurs dénoncé les pratiques de Washington, sur la question de la lutte contre les extrémistes, « avec des objectifs cachés qui ne servent pas les peuples de la région. »

Rappelons que le régime de al-Assad n’a pas réellement pris position, à la suite du lancement le 23 septembre dernier, des frappes de la coalition contre l’État Islamique (EI) en Syrie. Le groupe extrêmement violent a pris le contrôle de territoires dans le nord et l’est du pays. Damas a insisté sur le fait qu'une action militaire contre l'EI ne pourrait réussir si la coalition n'était pas élargie à la Syrie et à l'Iran, son allié clé dans la région.

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