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Billet de blog 24 novembre 2014

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Les États-Unis vont régulariser temporairement les sans-papiers

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Grosse annonce aux États-Unis le jeudi 20 novembre dernier : Barack Obama n’a pas tenu compte des menaces des républicains et est finalement passé à l’offensive en levant le voile sur un nouveau dispositif permettant à des millions de clandestins de sortir de l’illégalité.

Entre quatre et cinq millions de personnes concernées

Mais que les républicains se rassurent, ce nouveau dispositif n’est que provisoire. Il s’applique aux personnes présentes sur le territoire américain depuis au moins cinq années, sans casier judiciaire et dont les enfants disposent de documents officiels. Selon des estimations faites par la presse américaine, la population visée par cette mesure représenterait entre quatre et cinq millions d’individus, soit un peu moins de la moitié des clandestins, majoritairement d’origine hispanique.

« Si vous êtes en Amérique depuis plus de cinq ans, si vous avez des enfants qui sont citoyens américains ou résidents légaux, si vous vous faites enregistrer et passez un contrôle judiciaire et acceptez de payer votre part d'impôts, vous pourrez être candidat à rester temporairement dans ce pays, sans craindre une expulsion. Vous pouvez sortir de l'ombre et vous mettre en conformité avec la loi, c'est de cela qu'il s'agit » a déclaré le président des États-Unis.

« Une nation d’immigrants »

Barack Obama avait été grandement critiqué pour n’avoir rien fait sur le sujet depuis sa première élection en 2008. En réponse à ces critiques, il avait annoncé en juillet dernier que s’il le fallait, il utiliserait ses pouvoirs exécutifs face à l’incapacité du Congrès de parvenir à un compromis. Barack Obama attendait le résultat des élections de mi-mandat pour intervenir. Ces élections du 4 novembre ont été marquées par le passage du Sénat du côté républicain. Le président a alors tenu parole en déclarant, « nous sommes et nous serons toujours une nation d’immigrants ».

Bien entendu, après l’annonce de ce dispositif, les républicains ont fait s’abattre une pluie de critiques, estimant que cette mesure représentait un abus de pouvoir, allant même jusqu’à la qualifier de « monarchique ». En guise de réponse, Barack Obama a expliqué que cette mesure aurait été prise par n’importe quel président soucieux des intérêts des États-Unis, qu’il soit démocrate ou républicain. De plus, il a aussi ajouté que dès lors que le Congrès adoptera une réforme de l’immigration acceptable, cette mesure sera immédiatement levée.

« Ce n’est pas comme cela que notre démocratie fonctionne. Le président Obama a dit auparavant qu’il n’était ni un roi ni un empereur, mais il se comporte comme tel » s’est offusqué le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner.

Devant la détermination et les déclarations de Barack Obama, les républicains ne peuvent pas faire grande chose. Le vote des lois de finances 2015 qui doivent être adoptées d’ici au 11 décembre va surement devenir le moyen de résistance des élus conservateurs. Une grande majorité d’entre eux souhaite arrêter de financer les services d’immigration afin d’empêcher les fonctionnaires de remettre des permis de travail aux clandestins. Mais selon la commission des lois de finances, cela serait impossible, car les services d’immigration sont financés par des frais payés par les demandeurs et non par le budget voté par le Congrès…

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