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Billet de blog 25 novembre 2014

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Une nouvelle année avant de trouver un accord sur le nucléaire iranien

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La communauté internationale et l’Iran se sont fixés jusqu’au 24 novembre pour trouver un accord sur le nucléaire iranien. Dimanche 23 novembre, à Vienne, d’intenses tractations ont eu lieu entre les Iraniens et les Occidentaux, mais la perspective d’un accord parait de plus en plus incertaine.

Un accord« très difficile, mais pas impossible »

Selon Alaeddin Boroujerdi, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Sécurité nationale du Parlement iranien, ainsi qu’un proche du Guide suprême Ali Khamenei, il sera « très difficile, mais pas impossible » de trouver un accord. « L’arme nucléaire n’a strictement aucune place dans la stratégie défensive de la République islamique d’Iran […] Nous croyons en un monde libéréde toute arme nucléaire […] car les catastrophes d’Hiroshima et de Nagasaki peuvent toujours se reproduire ».

Mais ce qui se dit actuellement à Vienne est assez différent. À défaut d’une entente après un an de négociations acharnées depuis la signature de l’accord de Genève le 24 novembre 2013, les diplomates réunis depuis le 18 novembre semblent travailler désormais sur les conditions d’une prolongation des pourparlers.

Si ce scénario est confirmé le 24 novembre, ce serait un sérieux revers qui affaiblirait grandement la marge de manœuvre des présidents américain et iranien : Barack Obama et Hassan Rohani. Mais l’idée d’une extension se fait de plus en plus présente à Vienne. « Le principe d’une prolongation des discussions est sur la table et nous allons commencer àl’évoquer si aucun accord n’est trouvé d’ici dimanche soir » a expliqué un négociateur iranien.

Vers une prolongation des négociations

Pour que le dispositif mis en place à Genève en novembre 2013 soit reconduit, il faudra que les négociateurs montrent dans quelle mesure une nouvelle année de tractations pourrait permettre de lever les blocages qui n’ont pas été surmontés pendant un an. Dans l’accord de Genève, Téhéran avait accepté de limiter ses capacités d’enrichissement en uranium en contrepartie de la levée partielle des sanctions internationales imposées depuis 2006 par l’ONU et ayant déjà couté près de 500 milliards de dollars à l’Iran.

Si un accord définitif n’est pas conclu, le nouveau compromis devra porter sur des nouveaux délais pour régler les détails techniques. C’est apparemment vers cette solution que les États-Unis et l’Iran se penchent le plus. Cependant, selon une source européenne, « même si on arrive àun accord politique, les annexes techniques ne seront pas prêtes ».

La question du nucléaire iranien est aussi très suivie dans les pays du Golfe. Les alliés sunnites des Américains menacent d’ailleurs de se lancer dans la course à l’arme atomique si les négociations avec Téhéran n’aboutissent pas. C’est pourquoi John Kerry, le secrétaire d’État américain, s’est entretenu avec les chefs de gouvernement des pays en question pour éviter un scénario qui pourrait mener à une guerre nucléaire.

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