Voilà à quoi pourrait se résumer la chaîne cryptée et son « esprit décalé »… ou en tout cas décalé quand cela faisait vraiment rire ! Devenue au même titre que TF1 ou M6 le summum du n’importe quoi (sans compter les rediff'!), Canal Plus est passée du stade de chaîne-indispensable-et-préférée des « Enfants de la télé » et autres sales gosses que nous étions et sommes toujours, sorte de local autogéré indispensable sous peine de devenir complètement cons à force de se taper d’infiniment plus débiles émissions sur les chaînes concurrentes, à celui de gigantesque tambouille bobo bien-pensante merdique, dégueulasse et indigeste, populiste et démago (certainement la consanguinité avec Libé, Nouvel Obs, RTL, RMC et autres médias à haute teneur intellectuelle…), misant avant tout sur le sport, quelques séries de qualité labellisées « Création Originale », le Petit Journal de Yann Barthès, les Guignols, Groland, et quelques bonnes sélections cinématographiques sauf, évidemment, quand ces productions sont à chier et que la chaîne a craché au bassinet pour foutre un coup de boost à la promo (n’est-ce pas Laurent Weil ?)… En dépit de cela, il faut bien constater de façon purement analytique et objective que l’"esprit Canal" aujourd’hui a quelques relents de…caca boudin.
Et ça craint.
Et ben ouais.
Ainsi, par exemple, écouter à midi ou même le soir de la façon la plus concentrée et studieuse possible deux pimbêches aussi inutiles telles Ariane Massenet (Cerveau Vide de l’Année, en lice pour la prochaine décennie) ou encore la chro-niqueuse black à côté d’elle, tellement transparente qu’on ne se rappelle même plus son nom, poser une avalanche de questions d’un niveau nettement supérieur à la moyenne intellectuelle de tous les habitants du fin fond du Larzac (« Lequel de ces acteurs avez-vous préféré embrasser ? », « Il paraît que vous veniez avec votre chien sur le tournage. Est-ce que le tournage lui a plu ? »...), eh bien tout cela représente, mine de rien, un défi de taille ! Que dire de Michel Denisot, l’alter-ego sur Canal de Michel Drucker sur France 2, tous deux aussi inamovibles, narcissiques, pas drôles, insupportables mais inévitables l’un que l’autre ?
On pourrait parler aussi des tunes : les sous, le pognon, l’oseille qui alimentent toute cette bouillabaisse…
Petit récit….
Un soir, en rentrant chez mes parents, je m’attable à leurs côtés pour dîner.
Mon père me demande :
« Dis donc, à tout hasard, tu sais combien elle est payée Ariane Massenet par Canal Plus…par mois ? »
Evidemment, je l’ignore.
« Devine… », me dit mon père.
Je m’exécute.
« 5000 ? »
« Non. »
« 8000 ? »
« Non. Monte encore… »
« Hein ? »
« Je t’assure ! Monte encore… »
C’est pas possible…Je rêve ?
« 10 000 ?! »
« Encore… »
Je n’en crois pas mes oreilles.
« J’en sais rien, moi… 15 000 ? Pas 20 000 ?! »
« 25 000 Euros ! Par mois !! »
Putain-de-bordel-de-merde.
Bah oui, c’est sorti tout seul !
Cette blondasse payée 25 000 Euros par mois pour débiter toutes les semaines un tel amas de conneries que même la Bible, le Coran, la Torah et Télérama ne pourraient rassembler à eux seuls ?! Nom de Dieu…
Mais le plus terrible, à essayer d’y réfléchir un peu, n’est pas la quantité de pognon qu’on lui permet de s’injecter (avec certainement au passage un peu de coke et quelques bons plans cul!), mais ce qu’elle FAIT pour le gagner. Et on peut être certain qu’en additionnant, uniquement sur cette chaîne, tous les salaires des « éditocrates », chroniqueurs inutiles et décérébrés (l’omni-trop-présent-et-pas-drôle-Domenach, le touche-à-tout-mais-ne-sert-à-rien-et-dégage-la-porte-est-derrière-toi-retourne-dans-le-Sentier-David-Abiker, Marie-Elisabeth-Lemoine-machin et toute la Dream Team d’abrutis), on parviendrait à une somme équivalant aux P.I.B. du Niger, du Mali et du Burkina Faso réunis ! Aaahhh, tout ce joyeux et sympathique microcosme parisiano-parisien qui parvient se faire rire entre soi et auquel, toutefois, on balancerait volontiers un ou deux coups de pied au cul!
Le pire, sans doute, est que de manière assez générale et à quelques (très) rares exceptions près, Canal Plus ne choque plus, n’étonne plus, n’intéresse plus, ne fait plus rire. Et même, énerve. Car ce n’est presque plus un privilège que « d’avoir Canal » chez soi. C’est devenu une norme. Comme d’aller à la FNAC ou chez Ikéa le samedi. C’est dire si on arrive à s’y faire monstrueusement chier. « Avoir Canal » dans les années 80-90 était une chance énorme. Cela signifiait la possibilité pour quelques chanceux de pouvoir se marrer copieusement et se taper le cul par terre en se foutant pas mal de l’audimat et du politiquement correct, en se poilant à mort devant Les Nuls, De Caunes et Garcia sur le plateau de Gildas, en regardant Coluche et son faux journal, en voyant Bonaldi tout le temps en train de se péter la gueule avec ses gadgets à la con… Sniff. A pu.
Créée il y a 30 ans et en phase terminale depuis un bon moment, la chaîne ne pourra compter éternellement ni sur ses séries, ni sur ses quelques matches ou films, ni sur ses publicités pour survivre et retrouver un peu de peps, d’autant qu’elle vient de se faire baiser comme il faut pour la retransmission du foot par nos chers amis barbus qataris qui lui ont préféré une grosse chaîne concurrente. Des Qataris qui montrent au passage que, en bons philanthropes, ils ne financent pas que des fondamentalistes ou des kamikazes… mais n’alimentent toujours pas des Prix Nobel. Un sérieux nettoyage de printemps s’impose de ce côté-ci du PAF !