Les crises profondes qu'engendre le changement climatique , l'insécurité alimentaire qui deviendra la règle demain , nous pousse inexorablement à être de plus en plus revendicatif , susceptible et agressif . Revendicatif quant à la perpétuation de notre mode de vie coupée de la réalité de notre finitude et de notre fragilité . L'univers qui nous a vu naître et le fruit d'équilibres subtils dont nous cherchons à nous affranchir . Abreuver de fable qui ont fait de nous le centre , voir le but de notre univers , nous ne pouvons remettre en cause celles-ci . Persuadé de notre supériorité , de la supériorité de notre intelligence , nous sommes aveugles sur les conséquences de nos actes . Notre irresponsabilité n'a d'égale que la négation de nos instincts primaires . Ces instincts primaires qui ont façonnés nos sociétés et nos relations au vivant . La domination de ces instincts est remplacée par la volonté de domination de l'ensemble de la nature et de ses lois immuables . Non seulement nous coupons la branche sur laquelle nous sommes assis , mais nous cherchons à recréer in vitro un arbre et des arborescences , pendant que nous scions , pour continuer cette aventure dont nous ne savourons même pas l'extraordinaire richesse . Dont nous ne mesurons même pas la fascinante suite d'improbabilité qui nous ont du naître .
Depuis quelques décennies maintenant , des humains éclairés par la science , l'observation , par le constat et l'instinct , nous avertissent du danger . Tout est résumé aujourd'hui dans cette formule du rapport 2021 du GIEC , l'aventure du vivant et de la vie se poursuivra , avec ou sans les sapiens-sapiens que nous sommes . Il est clair dorénavant que nous survivrons difficilement au changement que nous imposons à notre environnement .
Et notre environnement c'est une planète isolée dans un univers infini , d'où notre intelligence nous permet de s'extraire momentanément de quelques sauts de puces dans l'espace ou sur notre satellite , la lune .
Une planète d'une richesse infinie aux ressources finies , définies par des lois physiques incontestables . L'équilibre des forces qui ont abouti à notre existence reste le même , Sur les lois de l'Univers nous n'avons aucune prise , nous ne pouvons les modifier ni les influencer dans leur globalité . Debout sur cette planète , nous cherchons à garder le contrôle , abrevés de fables sur notre puissance .
Nous sommes dans le déni , la fuite en avant , la négation de la réalité . Nous sommes mortels et nous allons mourir . Nous sommes mortels et nous allons souffrir . Des souffrances psychologiques et physiques qui engendreront d'autres souffrances psychologiques et physiques dans un cercle vicieux qui paraît sans fin . L'air que nous respirons est pollué , l'eau que nous buvons est polluée , la nourriture nécessaire à notre survie est polluée.
Et ces pollutions toxiques sont le fruit de nos activités . Des activités que nous sommes incapables de modifier , aveuglés collectivement et individuellement , nous procréons avec un automatisme ahurissant . Nous nous répandons , bientôt 8 milliards d'êtres humains .
Quelles utilisations faisons-nous de nos sens ?
Quelles utilisations faisons-nous de nos intelligences ?
Quel est l'apport de notre conscience ?
Quelle utilisation faisons-nous de nos capacités ?
Nous sommes dans le déni total , dans une fuite en avant absolue . Nous cherchons à oublier . Nous nous réfugions dans la virtualité , la souffrance nous ramènera à la réalité .
Les catastrophes s'enchaînent , nous sommes enchaînés .
Nous sommes prisonniers de notre planète , de notre environnement . Faute d'avoir su le respecter , nous respecter , nous risquons de disparaître . Pas d'un coup de baguette magique . Lentement , au gré de catastrophes et d'événements traumatiques et violents.
Il nous reste le sommeil pour réellement rêver .
Tant que nous pourrons dormir ...