Ecrire ce billet, une pause prise dans l'accomplissement de la tache qui correspond à mon troisiéme emploi.
Il est 23h30, je suis en train d'effectuer un job en ligne pour un site de petites annonces. Aujourd'hui, comme tous les jours du lundi au Vendredi, j'étais en stage à RFI. Le weekend pas de sorties, je me léve à 5h du matin pour rejoindre l'équipe de la matinale de SNCF la radio.
Pas de RSA pour moi, j'ai plus de 25 ans et je suis encore étudiante, c'est mon statut auprés de la sécurité sociale qui le prouve. L'assistante sociale ne veut pas savoir que je suis obligée de faire deux temps pleins par semaine pour subvenir à mes besoins vitaux. Quelle idée de vouloir réaliser ses rêves lorsque l'on n'est pas issus d'une famille aisée. L'exemplarité de mon cas réside justement dans sa banalité. Je n'ai pas grandie dans un quartier, mes parents ont des emplois stables qui les rémunérent au dessus du SMIC. La classe moyenne.
Mais voilà, j'ai pris un crédit pour payer mon école de journalisme, le CROUS ne reconnait pas celle que j'ai choisi. Mes parents m'aident un peu, comme ils le peuvent, ce qui n'est pas suffisant pour vivre. Parfois, je me demande à quoi bon. Je pense à trouver un emploi de secrétaire, quelque chose de simple qui me rémunére correctement. De toute façon je sais tout faire à force de petits boulot.
Mais que faire avec une passion dévorante ? Je me léve chaque jour comme un petit soldat pour tenter de la calmer cette passion. Et surtout je pense à ceux qui sont moins bien dotés que moi en capital culturel et financier. Et je me dis que les travaux de Bourdieu devraient être relus. Il y a des plafonds qui ne sont plus de verre mais bien de béton armé.