A Lyon, des dizaines de jeunes étrangers isolés dorment toujours dehors, dont un très grand nombre de mineurs.
En septembre, il fallait trois semaines d'attente pour un entretien à la MÉOMIE (Mission pour l’Évaluation et l’Orientation des Mineurs Isolés Étrangers, un service placé sous la direction de la Métropole de Lyon et de l’Aide Sociale à l’Enfance). Puis la MÉOMIE est restée fermée plusieurs jours, des rendez-vous pris ont été reportés. Il semble que le service vienne de rouvrir, mais les jeunes sont accueillis au compte-goutte, un sur deux accepté, les autres renvoyés à la rue...
Quant aux “heureux élus”, ils sont souvent parqués à l’hôtel sans qu’aucune mesure de scolarisation n’ait été effectuée (deux d’entre eux rencontrés hier sont dans cette situation depuis mars 2016). D’autres malades, ne peuvent se faire soigner car ils ne peuvent joindre leur assistante sociale…
La métropole de Lyon a mis en place un groupe de travail pour remettre à plat le dispositif d'accueil des jeunes étrangers ainsi que l’hébergement d'urgence et annonce des « solutions d’ici à deux mois". Les militants craignent un processus d’externalisation, un renforcement des mesures de “tri” et des “solutions” au rabais…
APPEL POUR LA PROTECTION, la SCOLARISATION, la RÉGULARISATION DE TOUS et TOUTES
Fuyant la guerre, les violences subies dans leurs pays et sur le parcours migratoires, des centaines de jeunes étrangers sont laissés à l’abandon, exclus de la protection, et de la scolarisation qui leur sont dues.
À Lyon, à cette rentrée, ce sont 80 jeunes, mineurs, qui dorment dehors, privés d'école.
Nombre de jeunes étrangers font leur rentrée la peur au ventre, car le préfet traque aussi ceux qui, à 18 ans, font leur demande de titre de séjour : des lycéens et jeunes en formation ont reçu de la préfecture une obligation de quitter le territoire (OQTF) ; d'autres, en attente d'une décision, craignent de voir leur situation basculer du jour au lendemain, de se retrouver aussi à la rue et pourchassés.
Macron durcit encore la politique de chasse aux exilés.
Les départements (la Métropole à Lyon) se partagent avec la police, les parquets et les tribunaux le soin de faire le "tri" entre les jeunes qui seront reconnus mineurs et les autres, déclarés majeurs après un entretien suspicieux, un document jugé douteux ou les conclusions aléatoires d’une expertise osseuse. Pour les "heureux" élus, trop souvent ne s’ensuit qu’un service minimum d’encadrement sans que les bilans obligatoires ne soient réalisés sur leur situation, leurs besoins en santé, en éducation.
Cette politique conduit à de véritables maltraitances : "parcage" des mineurs isolés dans les hôtels ou hébergements inadaptés à l’accueil d’enfants et de jeunes, non-scolarisation. Quant aux exclus de la prise en charge, ils sont condamnés à l’errance, harcelés et contraints de décamper de leurs abris de fortune lorsqu’ils ne sont pas victimes de violences policières.
ASSEZ DE VIOLENCES, de POLITIQUE XÉNOPHOBE, ASSEZ de TEXTES qui CRÉENT les "SANS-PAPIERS"
Nous exigeons, en particulier :
- La prise en charge de tous les jeunes isolés étrangers par la Métropole (ou le département) /aide sociale à l'enfance.
- L'arrêt des poursuites judiciaires pour des questions d'âge et d'identité.
- La régularisation administrative des jeunes majeurs avec un titre pérenne.
- Le respect du droit à la scolarisation, à la formation pour tous et toutes dans des structures leur permettant de réussir.
- L'arrêt des expulsions, le fermeture des Centres de rétention administrative (CRA).
La politique « d'économies » drastiques (diminution de 20 milliards au budget de l'Etat, suppression de personnel...) touche particulièrement les jeunes étrangers. Ainsi certains sont-ils laissés à la rue, alors qu'on observe des places non occupées dans des foyers... Sous couvert de mise à l'abri, ces jeunes vont-ils être « parqués » dans des « centres » chargés de faire le « tri » ? L'Etat va-t-il se décharger des services sociaux au profit d'entreprises ou d'associations ? Au-delà, c'est toute la jeunesse, les couches populaires qui sont particulièrement menacées. Si le soutien à apporter à ces jeunes afin d'assurer leur défense individuelle est plus que jamais indispensable, il ne peut véritablement aboutir sans un combat d'ensemble contre les lois et les textes qui limitent la liberté de circulation et d'installation, qui créent les « sans papiers » et contre l'ensemble de cette politique qui s'inscrit contre les acquis sociaux et les droits fondamentaux.
Manifestation, mercredi 11 octobre, 18h. Place Guichard - rue du Lac (devant la métropole).
Avec le soutien des syndicats de l'Enseignement public : FSU, NES-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, SUD-Education, CGTédu'action ; du Collectif de soutien aus réfugiés et migrants Lyon 69 ; Attac Rhône ; CGT Vinatier ; Collectif 69 Palestine ; Emancipation 69 ; FSU 69 ; LDH Rhône ; MRAP 1-4 ; MRAP Lyon 3-7-8, RESF 69 ; Solidaires 69 ; Solidaires EtudiantEs, UJFP Lyon ; Alternative Libertaire ; Coordination des Groupes Anarchistes-Lyon, EELV 69, Ensemble !, L'insurgé, Lutte Ouvrière, Nouveau Parti Anticapitaliste ; Parti de Gauche 69 ; UPC...du Collectif Agirmigrants ; Front Social.